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African Business

Café : les engagements de Nestlé

Café : les engagements de Nestlé
  • Publiéoctobre 31, 2022

Le géant suisse propriétaire de Nescafé constate les dégâts du changement climatique dans l’industrie du café. Il promet de consacrer plus d’un milliard de francs suisses dans le monde pour répondre à ce défi, prenant des engagements spécifiques en Afrique centrale et de l’Ouest.

 

« Il n’y a rien de tel que la première tasse de café le matin », affirme Scott Coles, directeur exécutif de la branche Café de Nestlé pour l’Afrique centrale et de l’Ouest. Pourtant, reconnaît-il, « ce rituel quotidien n’est pas quelque chose que nous devons considérer comme allant de soi ».

Les climatologues ont averti que si rien n’est fait, les producteurs de café en Afrique perdront leurs moyens de subsistance. Donc, si nous voulons continuer à profiter de cette précieuse tasse, nous devons nous assurer que notre café provient de sources durables. Le continent produit 12% du café mondial, avec plus de dix millions d’agriculteurs dans trente pays. Alors que la demande de café devrait augmenter de manière significative, les récoltes ont diminué en Côte d’Ivoire, le plus grand producteur de café en Afrique de l’Ouest. Sur ce sujet, lire notre article

Nous avons un long chemin à faire, mais si l’ensemble de l’industrie du café en Afrique soutient cette transition vers l’agriculture régénératrice, nous veillerons à ce qu’aucun agriculteur ne soit laissé-pour-compte pour continuer à améliorer les conditions d’existence et les moyens de subsistance des planteurs.

Nestlé fabrique du café en Côte d’Ivoire depuis plus de soixante ans et les équipes du géant de l’agroalimentaire sont les « témoins privilégiés » des défis auxquels les agriculteurs sont confrontés.

Le changement climatique crée une hausse des températures, une sécheresse et des inondations qui rendent le café plus difficile à cultiver. Sous cette pression, les agriculteurs se sont tournés vers des pratiques nocives pour l’environnement telles que la déforestation et remplacent les vieux caféiers par des cultures plus faciles à cultiver.

« Il n’est pas trop tard pour inverser ce déclin », juge Scott Coles, qui a constaté, lors d’une visite de plantations dans le village de Yobouekro, l’impact du changement climatique. « J’ai rencontré Amani Ahou, une productrice de café qui, jusqu’à récemment, prévoyait d’abandonner sa plantation car la récolte de ses arbres âgés était tombée à des niveaux déprimants. »

Au cours des dernières années, Amani Ahou (photo ci-dessus) a reçu une formation de la part d’agronomes Nescafé. Elle a appris les techniques d’élagage, le compostage et l’importance de planter des arbres d’ombrage. Elle est maintenant plus optimiste quant à la perspective de faire revivre sa plantation de café. « Ma plantation a rajeuni, mes vieux arbres recommencent à fleurir et produisent du bon café », a-t-elle déclaré.

Le responsable de Nestlé y voit le témoignage qu’une amélioration des connaissances techniques, l’établissement de partenariats plus solides entre les agriculteurs et l’industrie peuvent avoir un net et durable impact chez les agricultrices et agriculteurs.

 

Un plan de dix ans relancé

Les techniques agricoles régénératives comme celles-ci jouent un rôle essentiel dans l’avenir de la culture du café. Ces techniques permettront d’améliorer la santé des sols, rétablir les cycles de l’eau, augmenter la biodiversité et réduire les émissions de gaz à effet de serre. En plantant plus de caféiers et en encourageant une plus grande biodiversité, les agriculteurs peuvent créer un environnement permettant aux abeilles, aux insectes et aux oiseaux de proliférer dans leurs champs. Cela aura un impact positif sur l’écosystème et réduira les effets du changement climatique.

Scott Coles, directeur exécutif de la branche Café de Nestlé pour l’Afrique centrale et de l’Ouest.

« La responsabilité et le coût de la transition vers l’agriculture régénératrice ne peuvent pas incomber uniquement aux agriculteurs », reconnaît l’industriel qui évoque les dix ans du « plan Nescafé ». Durant ces années, « nous avons travaillé en étroite collaboration avec les agriculteurs pour améliorer les pratiques agricoles, en partageant nos connaissances et notre savoir-faire à travers le monde ». Le plan renforce les compétences agricoles pour aider les agriculteurs à produire des fèves de meilleure qualité et à obtenir des primes plus élevées, afin qu’ils puissent soutenir leurs familles et apporter une contribution significative dans leurs communautés.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire, juge le groupe suisse qui lance un nouveau plan, à horizon 2030, « pour accélérer l’agriculture régénératrice, réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer les moyens de subsistance des producteurs de café ».

Nescafé s’est engagé à investir plus d’un milliard de francs suisses dans le monde. Le plan se fixe deux objectifs principaux. D’ici à 2025, 100% du café doit être acheté de manière responsable ; 20% du café proviendra de méthodes agricoles régénératrices, d’ici à 2025, et 50% d’ici à 2030.

En Côte d’Ivoire, par exemple, Nestlé s’engage à soutenir les agriculteurs qui assument les risques et les coûts associés à la transition vers l’agriculture régénératrice. « Nous allons piloter un programme financier qui comprend des incitations financières conditionnelles pour l’adoption de pratiques agricoles régénératrices », promet Scott Coles.

Paule Fax, avec l’agence APO

@AB

 

Écrit par
Paule Fax

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