Les vingt « héros » du Business 2022 sont connus

Flavien Kouatcha Simo, spécialiste de l’aquaponie, est le seul finaliste des Africa’s Business Heroes issu d’un pays francophone, le Cameroun. Néanmoins, la sélection est équilibrée entre les grandes régions d’Afrique et met en avant innovations et jeunes talents du continent.
L’Africa’s Business Heroes, le programme philanthropique créé par la Fondation Jack Ma pour mettre en lumière et soutenir les entrepreneurs africains, a sélectionné les vingt finalistes de son édition 2022.
L’ABH, qui en est à sa quatrième édition, est un concours panafricain qui distingue et récompense les entrepreneurs de talent de tout le continent. Il offre aux participants une chance de remporter une partie du prix de 1,5 million de dollars. Récompenses qui permettent aux lauréats de financer leurs entreprises et d’accéder à des opportunités de formation, de mentorat, de réseautage, entre autres avantages. Le concours a pour objectif de contribuer à la croissance des start-up et des petites entreprises africaines prometteuses et des entrepreneurs africains talentueux.
« Selon moi, faire de l’aquaponie, c’est comme choisir de bâtir une maison confortable et durable qui traversera plusieurs saisons des pluies, plutôt qu’un abri de jardin qui ne passerait pas les premières dents de votre deuxième enfant. »
Les vingt finalistes ont été sélectionnés parmi 21 000 candidats issus d’une multitude de secteurs économiques, notamment l’agriculture, l’éducation et la formation, les soins de santé, l’énergie, les technologies de l’information et de la communication, le commerce de détail, les services de conseil, l’industrie manufacturière, les services financiers et la protection de l’environnement.
Géographiquement, ils sont répartis de manière égale entre l’Afrique de l’Ouest (30%), de l’Est (25%), australe (25%), du Nord et centrale (20%). En revanche, l’Afrique francophone ne compte qu’un seul représentant, Flavien Kouatcha Simo (Cameroun).
Les entreprises opèrent principalement dans onze pays africains (Botswana, Égypte, Éthiopie, Ghana, Kenya, Nigeria, Rwanda, Somalie, Afrique du Sud, Tanzanie et donc Cameroun). La sélection compte dix femmes.
« Les finalistes de l’ABH de cette année sont le reflet de l’immense potentiel de l’Afrique et de ses talents. Nous avons hâte de leur apporter le soutien dont ils ont besoin pour avancer sur la voie de la croissance et générer un impact positif sur leurs entreprises et les communautés qu’ils servent », se félicite Zahra Baitie-Boateng, responsable partenariats et programmes.
L’aquaponie mise en valeur
Durant le mois de septembre 2022, les vingt « héros » seront soumis à un rigoureux processus de sélection dont le résultat sera combiné à leurs scores du deuxième tour pour déterminer les 15 finalistes admis à passer en demi-finale du concours, qui aura lieu à Kigali, au Rwanda, le 30 septembre 2022. Il s’agira de la première demi-finale en présentiel depuis 2019.
« It’s African Time », le slogan officiel de l’édition de cette année, est un appel déterminé à l’action lancé à tous les talentueux entrepreneurs africains fermement décidés à défier les stéréotypes associés à l’avènement de l’Afrique et à créer un impact local pour construire un avenir meilleur et plus inclusif par le biais de leurs entreprises. ABH permet de suivre le parcours de chacun sur les réseaux sociaux et sur son site officiel.
ABH met donc en lumière Flavien Kouatcha Simo qui développe au Cameroun, sous le label Save Our Agriculture, des solutions d’hydroponie et d’aquaponie. Cette technique permet de combiner l’élevage de poissons et l’agriculture, les rejets des premiers nourrissant la terre et les plantes, au lieu de salir l’environnement.

« Selon moi, faire de l’aquaponie, c’est comme choisir de bâtir une maison confortable et durable qui traversera plusieurs saisons des pluies, plutôt qu’un abri de jardin qui ne passerait pas les premières dents de votre deuxième enfant », relate avec humour Flavien Kouatcha Simo sur son blog. L’entrepreneur cherche d’ailleurs des jeunes pour les former à ces nouvelles techniques. Il prévient : la création et le contrôle d’un système aquaponique se révèlent moins contraignants en matière de surveillance, de présence et d’expérience, mais le système est beaucoup plus coûteux qu’une technique conventionnelle de culture, jusqu’à trois fois plus pour les moins automatisés. « Cela signifie que si vous recherchez une affaire avec un retour sur investissements de six mois, vous n’êtes pas à la bonne adresse ! » Cependant, vante le jeune homme, « la qualité exponentielle de la croissance une fois la première phase passée donne tout son sens au mot « patience » tant qu’il reste actif sur la durée ».
@AB