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Business - Financement

La Côte d’Ivoire attentive à ses PME

La Côte d’Ivoire attentive à ses PME
  • Publiéjanvier 19, 2022

Tandis que le Fonds ivoirien de garantie des PME promet de trouver son rythme de croisière cette année, les forces s’organisent pour soutenir des entreprises créatrices d’emplois et de richesse, encore fragilisées par la crise sanitaire et la frilosité des investisseurs.

Par Aude Darc

Le Fonds de solidarité africain (FSA) et la Fédération ivoirienne des PME vont mettre leurs forces en commun pour aider les entreprises. Cette coopération, signée officiellement le 14 janvier 2021 à Abidjan, permettra de renforcer les interventions en faveur des entreprises ivoiriennes.

Le programme « Amorçage » permet de soutenir des entreprises selon un maillage strict du territoire et des secteurs d’activité, pour que personne ne soit oublié et pour que l’émulation ne se transforme pas en cacophonie. La Côte d’Ivoire compte environ 65 000 PME.

« Le FSA est une institution financière multilatérale qui a pour mission d’œuvrer au développement économique et à la lutte contre la pauvreté dans les pays membres, en facilitant le financement de projets d’investissement », résume son directeur général, Ahmadou Diallo. Lequel regrette qu’encore aujourd’hui, les PME ivoiriennes, si contributrices à la croissance économique et aux recettes de l’État, peinent à trouver des financements pérennes.

Du côté de la FIPME, on explique le besoin de professionnaliser davantage les gérants d’entreprises, qui doivent obtenir plus aisément des financements de leurs projets d’investissement. Ce, tant par les banques privées que par les institutions de micro-finance (IMF).

Selon l’accord, le FSA accorde une ligne de garantie de 60 milliards de F.CFA (91,5 millions d’euros) aux PME ivoiriennes. « Ces dernières années, nous travaillons beaucoup en synergie avec l’État sur le développement et le maintien des PME.

Cette convention permettra de nous instruire afin de créer des champions nationaux, de richesse et d’emplois. Nous avons été séduits par le professionnalisme, la qualité, l’expertise et la maîtrise de l’écosystème des dirigeants du FSA », se félicite Cléophas Diby Lolo, vice-président de la FIPME.

En effet, Ahmadou Diallo émet le souhait que désormais, les PME ivoiriennes n’aient plus à se plaindre que « la difficulté majeure qui entrave leur développement est la question d’accès au financement par manque de garantie ».

L’enjeu du facteur temps

Cette signature est intervenue au lendemain du lancement officiel du programme « Amorçage PME » de l’Institut ivoirien de l’entreprise (INIE). Programme financé à hauteur de 6,05 milliards de F.CFA (9,2 millions d’euros) par la BIDC, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO et à hauteur de 4,5 milliards de F.CFA (6,9 millions d’euros) par l’assureur NSIA.

S’exprimant au nom du Premier ministre Patrice Achi, le ministre de l’Agriculture Adjoumani Kobenan a rappellé le rôle régalien de l’État, qui accompagne l’industrialisation d’un pays en mettant en œuvre tout l’écosystème nécessaire aux investissements privés.

« Le grand défi de la Côte d’Ivoire, à l’instar du continent africain, est bien de créer en masse, de nouveaux emplois décents et durables, tout en sauvegardant ceux existants.»

Le programme « Amorçage » permet de soutenir des entreprises selon un maillage strict du territoire et des secteurs d’activité, pour que personne ne soit oublié et pour que l’émulation ne se transforme pas en cacophonie.

Pour sa part Mouramane Fofana, directeur général de l’INIE a vanté son modèle innovant de créations d’entreprises, baptisé Clonix. Lequel consiste à dupliquer sur le territoire national des entreprises viables, à partir de modèles réussis, aussi bien des toutes petites entreprises que des entreprises de taille intermédiaires. Selon Mouramane Fofana, ce programme permettra, à lui seul, de créer dans l’agriculture près de 800 PME et TPE et plus de 2 200 emplois.

Cet intérêt pour les PME a de quoi satisfaire le Fonds de garantie FGPME, dont le président, Marcellin Zinsou, considère que l’année qui débute verra le décollage de cette structure. L’an passé, déjà, la FGPME a accompagné quelque 300 PME, engrangeant un milliard de F.CFA d’engagements, pour trois milliards de F.CFA de financement, auprès de banques et d’IMF.

En 2022, le FGPME pourrait accompagner pas moins de 10 000 PME, représentant au moins autant d’emplois créés. La Côte d’Ivoire compte environ 65 000 PME.

Marcellin Zinsou regrette néanmoins les délais imposés par les banques aux entreprises, précisant que son organisme met cinq jours à répondre aux garanties déposées sur son site Internet.

« Ce temps pris par les banques devient un facteur clé d’échec », a insisté Marcellin Zinsou au cours d’une conférence de presse, ce 18 janvier. Et de souhaiter que la Banque centrale (BCEAO) impose aux établissements financiers un court délai pour répondre aux demandes ainsi qu’un quota minimum de 30% mensuel et annuel de financements accordés aux PME, comme l’ont fait les banques centrales du Nigeria et du Ghana.

@AD

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Par Aude Darc

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