Burkina Faso, un plan de stabilisation et de développement

Le Plan d’actions pour la stabilisation et le développement du Burkina Faso nécessite des appuis budgétaires. Le gouvernement de transition devra convaincre pour les réunir.
Le gouvernement « de transition » avait promis l’élaboration d’un plan de mise en œuvre des réformes économiques, destiné à engager le Burkina Faso sur une voie pérenne de développement. Désormais rédigé, ce Plan d’actions pour la stabilisation et le développement (PASD) est entre les mains des députés. Il a été présenté le 12 avril 2023 par la ministre chargée du Budget, Fatoumata Bako Traoré (photo ci-dessus). De son côté, le ministre de l’Économie, des finances et de la prospective, Aboubakar Nacanabo, est à Washington à la réunion des gouverneurs du groupe Afrique, ainsi qu’aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
Outre cette réunion statutaire des gouverneurs, le ministre Nacanabo a rencontré l’équipe pays de la Banque mondiale et l’administrateur de la Banque mondiale pour le Burkina Faso.
Le gouvernement burkinabé présente donc le PASD comme l’« instrument opérationnel de programmation des priorités d’action de la Transition en cours au Burkina Faso ». Il précise les réformes et investissements à mettre en œuvre prioritairement afin d’opérationnaliser les missions de la Transition. Il est articulé autour de quatre piliers. Lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité territoriale ; répondre à la crise humanitaire ; refonder l’État et améliorer la gouvernance ; œuvrer à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale.
Le budget ressort à 7673,3 milliards de F.CFA (11,7 milliards d’euros) hors charges courantes de l’État. Il sera financé à hauteur de 40% sur ressources propres, 31,8% par les autres ressources extérieures dont 12,5% pour les prêts et 19,3% pour les subventions.
Le besoin de financement du Plan s’élève à 2 141 milliards de F.CFA (3,26 milliards d’euros), représentant 27,9% de son coût total. « Ce besoin sera couvert avec l’accompagnement du secteur privé et des partenaires au développement », promet le gouvernement.
Pour mobiliser ce besoin de financement, l’État prévoit en outre d’actionner divers leviers, comme la poursuite de la numérisation des prestations de recouvrement, l’élargissement de l’assiette fiscale, le renforcement de la lutte contre l’incivisme fiscal et la fraude, etc.

L’effort d’accroissement des ressources domestiques sera complété par la recherche de financement auprès des partenaires institutionnels et privés, avec lesquels des consultations seront menées.
Sur la scène internationale
De son côté, le ministre Aboubakar Nacanabo a pris part, le 11 avril à Washington aux États-Unis, à la réunion statutaire des gouverneurs du Groupe Afrique II du FMI et de la Banque mondiale.
Entre autres éléments, les gouverneurs ont procédé à un tour d’horizon des questions que ces deux institutions devraient prendre en compte dans la perspective des réformes qu’elles envisagent en leur sein. Il s’agit, entre autres, 𝑑𝑒 𝑑𝑒́𝑣𝑒𝑙𝑜𝑝𝑝𝑒𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑟𝑢𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒́𝑓𝑖𝑠 𝑑𝑒́𝑚𝑜𝑔𝑟𝑎𝑝ℎ𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑟𝑒́𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑’𝑒𝑚𝑝𝑙𝑜𝑖𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑦s. Il s’agit de 𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑙𝑎 𝑞𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑠é𝑐𝑢𝑟𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑑’𝑦 𝑎𝑙𝑙𝑜𝑢𝑒𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑠𝑠𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑒́𝑞𝑢𝑒𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑟𝑒𝑙𝑒𝑣𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒́𝑓𝑖𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠éc𝑢𝑟𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒. Il s’agit aussi 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑎𝑑𝑖𝑔𝑚𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑖𝑑𝑒́𝑟𝑒𝑟 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑜𝑠𝑝𝑒́𝑟𝑖𝑡𝑒́ 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑎𝑔𝑒́𝑒 𝑎̀ 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑛𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢𝑥, 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑙𝑎 𝑛𝑒́𝑐𝑒𝑠𝑠𝑖𝑡𝑒́ 𝑑’𝑎𝑢𝑔𝑚𝑒𝑛𝑡𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑎𝑢 𝑛𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑦𝑠. Et enfin, il s’agit de 𝑝𝑟𝑜𝑚𝑜𝑢𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑎𝑣𝑎𝑛𝑡𝑎𝑔𝑒 𝑙’𝑒́𝑞𝑢𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑔𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑙’𝑖𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛.
À cette rencontre, a pris part Ajay Banga, le – probable – futur directeur général de la Banque mondiale. Outre cette réunion statutaire des gouverneurs, le ministre Nacanabo a rencontré l’équipe pays de la Banque mondiale et l’administrateur de la Banque mondiale pour le Burkina Faso.
Le ministre a fait le point de la situation économique et sociale du pays et de la coopération du Burkina Faso avec l’institution. Il a aussi présenté l’état de préparation des projets de l’année fiscale 2023 et donné un aperçu des projets à préparer pour 2024 et les échanges sectoriels ainsi que les perspectives.
« Les deux parties se sont engagées à relever les défis liés à l’insécurité, à l’appropriation des procédures des sauvegardes environnementales et sociales, à l’application des flexibilités au niveau des passations des marchés, au suivi optimal des contrats et des chantiers et à la lenteur dans la mise en place des unités de gestion », souligne un communiqué du ministère.
Le ministre a plaidé pour une augmentation des crédits du Burkina Faso pour le financement du PASD, ainsi que pour l’augmentation des appuis budgétaires au regard des pressions budgétaires du pays.
@AB