Bolloré soigne sa RSE

Critiqué par certaines ONG pour ses activités en Afrique, le groupe Bolloré n’en poursuit pas moins ses œuvres auprès des populations. Un engagement qui se poursuivra cette année, notamment auprès des jeunes et des familles fragilisées.
Par Paule Fax
Le groupe Bolloré revendique, pour 2020, la collecte de 2,7 millions d’euros par ses filiales, sommes reversées à diverses associations de proximité. Soit, selon les calculs du programme « Earthtalent by Bolloré », 369 projets à impact sociétal dans 52 pays, dont 76% sur le continent africain, touchant plus de 10 000 personnes.
Au Burkina Faso, l’association EPSA, soutenue par Bolloré, favorise l’autonomisation des familles déplacées en créent des activités génératrices de revenus. Par exemple, elle facilite l’accès des jeunes aux formations en techniques d’élevage.
Bien sûr, l’an dernier, priorité a été donnée à l’aide aux fonds d’urgence et aux communautés locales pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Diverses actions ont apporté des masques de protection, des équipements d’hygiène ainsi que des denrées alimentaires. « Nous continuerons cette année de nous mobiliser pour maintenir nos engagements et mettre en place de nouveaux projets en synergie avec les différentes entités du groupe », promet Dorothée Vand der Cruyssen, directrice de l’engagement international et du mécénat chez Bolloré.
À la mi-mai, Bolloré Transport & Logistics Tchad et l’Association chrétienne pour le développement de l’éducation des enfants en détresse (ACDEED) ont signé une convention de mécénat d’un montant de 6,5 millions de F.CFA (10 000 euros) pour soutenir la scolarisation d’une centaine de jeunes filles issues des écoles publiques de Walia Gore à N’Djamena et Delebe & Bougoumene, dans la sous-préfecture de Loumia. L’association ACDEED, fondée à N’Djamena en 2014, a été sélectionnée via la plateforme Earthtalent.
Ce financement permettra à l’Association de préparer la rentrée scolaire 2021-2022 en fournissant aux élèves le matériel scolaire nécessaire ainsi que les tenues de classe et de proposer un accompagnement pédagogique assuré par des animateurs spécialisés en vue de leur insertion sociale et professionnelle.
« Par ignorance, nous privilégions de n’envoyer à l’école que les garçons au détriment des filles qui étaient données précocement en mariage. Grâce à l’ACDEED et son partenaire, nos jeunes filles ont désormais la possibilité de suivre une scolarité normale pour se construire un avenir radieux », commente Michel Bawa, parent d’une élève parrainée par l’association, cité par un communiqué de Bolloré.
De son côté, Daniel Laou, secrétaire général de ACDEED tient à saluer « l’élan de cœur » de la filiale tchadienne du groupe, « qui soutient les couches défavorisées et démunies ». Il considère que ce partenariat aidera son association « à remplir ses missions pour contribuer au bien-être éducatif des enfants et lutter contre le mariage précoce ainsi que la précarité ».
Ahmat Abdelkerim, directeur général de Bolloré Transport & Logistics Tchad commente : « Malgré la conjoncture difficile liée à la pandémie de la Covid-19, nous avons l’ambition de poursuivre nos actions en faveur de la jeunesse tchadienne. »
Quelques semaines plus tôt, la filiale au Burkina Faso avait signé une convention de partenariat avec l’association Éducation partage santé pour l’avenir du Burkina Faso (EPSA) pour apporter son soutien aux familles déplacées. L’Association favorise leur autonomisation en créant des activités génératrices de revenus. Cette nouvelle initiative s’inscrit dans le prolongement des actions solidaires menées dans le cadre du Marathon Day, la course solidaire du groupe Bolloré.
Un engagement pour le développement
À travers ce projet dénommé « Espace Makana », la société facilitera l’accueil et l’intégration socio-économique des familles et des jeunes déplacés en facilitant notamment l’accès des jeunes à des formations aux techniques d’élevage.
Pour la première phase de cette initiative, démarrée en avril 2021, quatre familles regroupant 22 personnes ont été accueillies sur le site du projet dans le village de Dar Salam, où les premiers financements ont permis la construction d’enclos et de claies dédiés à l’élevage de poulets et de bovins.
« Ce projet permettra aux élèves de retrouver le chemin de l’école dans leurs localités d’accueil », explique Seydou Diakité, directeur général de la filiale au Burkina Faso.
Par la commercialisation des produits issus de l’élevage, de l’agriculture ainsi que la fourniture de main-d’œuvre pour des travaux de construction, les familles déplacées vont générer des revenus qui viendront améliorer leurs conditions de vie. « Ce partenariat est la preuve de notre engagement au service du développement, partout où nous sommes implantés. »
Au Burkina Faso, le nombre de déplacés internes est estimé à plus de 1 million de personnes en raison des attaques terroristes qui causent de nombreuses victimes et occasionnent le déplacement des populations, la majorité d’entre elles vivant dans l’extrême précarité.
PF
Photo : Signature de l’accord de partenariat entre Bolloré T&L Tchad et l’ACDEED, représentés respectivement par Ahmat Abdelkerim et Daniel Laou.