Appui de la BAD à l’agriculture guinéenne

Le gouvernement de transition et la Banque africaine de développement signent un accord de 28 millions de dollars pour le développement agropastoral, la digitalisation et l’accès aux marchés.
Le gouvernement de Transition de la Guinée et le la BAD (Banque africaine de développement, ont signé, le 3 août 2023 à Conakry, un accord de prêt d’un montant d’environ 28 millions de dollars. Cette somme servira à financer la mise en œuvre du Projet d’appui au développement agropastoral, à la digitalisation et à l’accès aux marchés en Guinée.
La signature de cet accord s’est déroulée entre le responsable-pays de la Banque en Guinée, Léandre Bassolé, et le ministre guinéen de l’Économie et des finances, Moussa Cissé, en présence d’autres dignitaires guinéens.
Mi-juillet, le gouvernement de Guinée a suspendu pour six mois l’exportation de plusieurs produits agricoles, pour préserver sa « souveraineté alimentaire » et la « quiétude sociale » du pays.
« Nous nous félicitons de la qualité de la coopération [entre le gouvernement la BAD] et nous réjouissons de l’impact que le projet aura sur les populations guinéennes par l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle mais aussi des revenus des producteurs agricoles et éleveurs », a indiqué le ministre Moussa Cissé, également gouverneur-pays de la BAD.
Moussa Cissé a également salué l’innovation apportée par le projet, notamment la digitalisation et l’inclusion financière qui garantiront un meilleur accès aux informations et une sécurisation des revenus des producteurs. Il a exhorté les acteurs et surtout l’Unité de gestion du projet à faire preuve de diligence et de dextérité dans la mise en œuvre du projet.
Pour sa part, Léandre Bassolé a également salué « la franche collaboration et la compréhension mutuelle qui ont prévalu pendant l’instruction du projet », avant de se réjouir de son impact sur les conditions de vie des populations guinéennes. Il a poursuivi en invitant les décideurs et acteurs de terrain à une meilleure utilisation des ressources mobilisées, notamment par une mise en œuvre efficace et efficiente du projet dont l’impact transformateur est attendu par les populations guinéennes.
Approuvé le 14 juillet 2023 par la BAD, le projet doit contribuer durablement à la résilience de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à l’amélioration des revenus et à l’inclusion financière des populations rurales de sa zone d’intervention.
Plus spécifiquement, le projet a pour but, d’une part, de favoriser la promotion de la production de maïs et de soja en vue de sa transformation en aliments de volaille et de bétail et l’amélioration des infrastructures de production, de transformation et de commercialisation des deux filières cibles ainsi que les infrastructures pastorales.
D’autre part, il doit contribuer au renforcement de la résilience climatique des agro-éleveurs, à l’autonomisation des femmes ainsi qu’à la réduction des vulnérabilités et des inégalités entre hommes et femmes dans le secteur agricole. En outre, le projet apportera l’innovation et le transfert de technologies et stimulera l’inclusion financière des acteurs du secteur agricole. « Enfin, un accent particulier sera mis sur la digitalisation de l’ensemble de la chaîne de valeur », conclut la BAD.
*****
En bref
Suspension des exportations agricoles
Mi-juillet, le gouvernement de Guinée a suspendu pour six mois l’exportation de plusieurs produits agricoles, pour préserver sa « souveraineté alimentaire » et la « quiétude sociale » du pays. Il s’agit du riz, de l’oignon, de la pomme de terre du piment (sec et frais), de l’aubergine, du gombo, de la tomate fraîche, du Taro, du manioc, du maïs, des farines de manioc, du maïs, du fonio, de l’igname, de la patate douce et de l’huile rouge alimentaire.
Cette décision est liée au souci de préserver les stocks avant les prochaines récoltes, explique le ministère guinéen du Commerce. « Nous entrons dans une période de soudure. Il faut remplir nos réserves pour une souveraineté alimentaire, pour préserver la quiétude sociale », a expliqué à l’AFP un responsable du ministère du Commerce.
Leur exportation est « proscrite pour une durée de six mois » sous peine d’amendes voire de poursuites pénales, a-t-il averti. La Guinée exporte habituellement ses produits agricoles vers ses voisins d’Afrique de l’Ouest.

@AB