x
Close
African Business Analyse et Opinion

Afrique centrale : des opportunités à mieux valoriser

Afrique centrale : des opportunités à mieux valoriser
  • Publiéaoût 7, 2023

Selon la BAD, l’Afrique centrale a tous les atouts humains et naturels pour assurer sa transition vers la croissance verte. Ses résultats sont pourtant très perfectibles, les pays de la région devant mieux attirer les capitaux privés, pour des besoins de financement de l’ordre de 11,6 milliards de dollars par an.

 

Les pays de l’Afrique centrale disposent d’un potentiel important pour parvenir à une croissance verte s’appuyant sur une industrialisation verte. La population jeune et croissante de la région, ainsi que son riche capital naturel, la placent dans une position particulièrement favorable pour assurer la transition vers la croissance verte. Tel est le constat de la BAD (Banque africaine de développement) énoncé dans Les Perspectives économiques de l’Afrique centrale, publiée début août 2023.

Selon les pronostics de la BAD, la croissance de l’Afrique centrale est supérieure à celui de la moyenne africaine. Elle devrait s’établir à 4,9% en 2023 et 4,6% en 2024, après 5,0% en 2022.

Toutefois, reconnaît la BAD, l’Afrique centrale est moins performante en ce qui concerne les opportunités économiques vertes et l’innovation verte, « quoiqu’elle obtienne d’assez bons résultats en matière d’inclusion sociale et d’utilisation efficace et durable des ressources ».

Aujourd’hui, l’Afrique centrale valorise faiblement les offres d’opportunités économiques vertes et l’innovation verte. Pourtant, les pays qui obtiennent de bons résultats en matière de croissance verte sont également ceux qui affichent des niveaux élevés de résilience climatique et de préparation au changement climatique. Cela signifie que les investissements dans la croissance verte génèrent également des avantages pour la résilience aux risques liés au changement climatique et contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable. Et la BAD de rappeler son credo : le financement sera essentiel pour que l’Afrique centrale passe à la croissance verte et réponde à l’action climatique ; la région a un besoin de financement estimé à 128 milliards de dollars entre 2020 et 2030, soit en moyenne 11,6 milliards $ annuellement. Ce, pour atténuer les effets du changement climatique, s’y adapter, et répondre aux besoins en matière de croissance verte et de développement durable.

 

Besoins financiers de l’action climatique entre 2020 et 2030, en millions de dollars (sources : pays, BAD).
Besoins financiers de l’action climatique entre 2020 et 2030, en millions de dollars (sources : pays, BAD).

 

Les besoins en financement climatique sont plus élevés au Cameroun et en RD Congo que dans les trois autres pays à savoir, le Tchad, le Congo et Centrafrique. Cependant, les pays de la zone espèrent que les sources internationales pourront contribuer à financer en grande partie les besoins actuels.

 

Des outils innovants de financement

Au Tchad, par exemple, environ 94% des besoins de financement des actions d’atténuation et 75% des besoins de financement des actions d’adaptation sont tributaires de l’appui international. De même, près de 98 % des besoins de financements pour les mesures d’atténuation et 73 % pour les mesures d’adaptation du Congo sont conditionnés aux financements internationaux.

Les besoins des pays en investissements sont principalement orientés vers la transition énergétique, les technologies propres, les secteurs énergétiques, agricoles, industriels, le secteur des déchets et autres, les programmes de reboisement et de gestion durable des forêts, etc.

La mobilisation et la mise à disposition de ces ressources nécessitent la mise à contribution de toutes les sources de financement, notamment celles provenant du secteur privé et des mécanismes et instruments financiers innovants. Dès lors, recommande la BAD, les pays de l’Afrique centrale devront concevoir et développer des politiques, des programmes ainsi que des instruments de financement innovants.

L’objectif est de débloquer dans la croissance verte des financements du secteur privé qui, d’une part, réduisent les risques à l’investissement et optimisent les rendements, et d’autre part, facilitent et garantissent l’accès des petites entreprises aux capitaux du secteur privé mobilisés par les États, en particulier les microentreprises et celles détenues par les femmes et les jeunes.

Les secteurs de la croissance verte à fort potentiel incluent les systèmes d’énergies renouvelables, les transports, les bâtiments ou les industries durables. Dans ces secteurs, l’augmentation des investissements doit s’accompagner de résultats significatifs sur le développement social et la préservation de l’environnement, préviennent les économistes de la BAD.

L’augmentation des investissements dans les infrastructures débloquera la croissance verte sur les pays, mais elle doit également s’accompagner d’investissements dans les résultats du développement social et environnemental. Les infrastructures durables (systèmes énergétiques, transports, bâtiments ou industrie) requièrent la plus grande part des besoins totaux en matière de financement de la lutte contre le changement climatique.

Une centrale solaire au Tchad.
Une centrale solaire au Tchad.

@AB

 

Écrit par
Aude Darc

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *