Facebook avance ses pions en Afrique

Cette année si particulière qu’a été 2020 a permis à Facebook de poser de nouveaux jalons en Afrique. En répondant à l’urgence sanitaire, le réseau social prépare l’avenir. D’autre part, la société vient de révéler de mystérieuses pratiques de propagandes orchestrées via ses plateformes.
Par Marie-Anne Lubin
« 2020 a apporté de nombreux défis inattendus dans le monde, y compris ici en Afrique. » Ainsi Kojo Boakye, directeur des Affaires publiques de Facebook pour l’Afrique, résume-t-il les mois qui viennent de s’écouler. À son sens, Facebook a bien pris conscience que la pandémie a changé notre façon de travailler, de nous rassembler et a eu un impact sur de nombreuses économies et entreprises locales.
Dans cette opération de propagande, de faux Maliens, par exemple, vantaient l’intervention française au Sahel auprès des populations. Si Russes et Français mêlaient parfois leurs voix, de nombreux comptes français avaient aussi pour but de stigmatiser l’ingérence russe, notamment en Centrafrique.
« Malgré cela, nos équipes continuent de voir et d’entendre tant de récits de résilience, de force et de croissance. » Le groupe « reste engagé » auprès continent. Passant en revue les temps forts de l’année 2020, il constate que ceux-ci montrent que certains investissements ont été intensifiés, de même que l’« impact que nous avons pu avoir en soutenant les écosystèmes grandissants de développeurs, de PME, de créatifs et de nombreuses autres communautés».

Le plus grand projet structurant de l’année est sans conteste 2Africa. Aux côtés de huit partenaires internationaux et locaux, Facebook s’est engagé dans l’un des plus grands réseaux sous-marins au monde. Il couvre 37 000 km, tout autour du continent, reliant 16 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe ; il vise à fournir un accès à des capacités Internet accrues.
Comme de nombreuses entreprises multinationales et panafricaines, le groupe a soutenu les efforts face à la Covid-19. Il a apporté son soutien à une quarantaine de pays en Afrique, en collaboration avec les autorités sanitaires locales, à travers des campagnes d’éducation et des outils d’information sur Facebook et via WhatsApp.
Facebook a appuyé la création d’un centre de ressources commerciales pour soutenir les PME et déployer à leur intention un programme de subventions de 1,8 million de dollars, notamment au Nigeria et en Afrique du Sud.
Soutien à l’alphabétisation numérique
Utilisant sa force de frappe auprès des populations, Facebook a participé à des campagnes de dons du sang, en partenariat avec les autorités sanitaires locales. Elles ont été actives au Sénégal, En Guinée, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali, au Niger, en Ouganda, en Afrique du Sud, au Rwanda, en Namibie, au Zimbabwe. Plus de 2,6 millions d’utilisateurs de Facebook se sont inscrits pour recevoir les notifications de dons de sang des centres de don du sang.
La dimension à plus long terme n’est pas oubliée. Facebook a participé à divers programmes d’impact économique (Boost, SheMeansBusiness). Au total, 229 jeunes ont été formés grâce au programme Digify Pro ; 183 d’entre eux ont obtenu un emploi. La société a étendu son programme de cercles de développeurs à plus de 76 000 personnes, de 45 villes à travers 17 pays d’Afrique subsaharienne.
L’alphabétisation numérique reste un enjeu de la connaissance aux nouvelles technologies. Facebook a assuré la formation à l’alphabétisation numérique, axée sur la sécurité en ligne, la confidentialité, les nouvelles, l’éducation aux médias et la citoyenneté numérique, dans six pays, formant 26 562 personnes.
En collaboration avec le Centre international des journalistes (ICFJ), Facebook a accordé 140 000 $ de subventions aux éditeurs sud-africains et mis sur pied un programme de formation vidéo de 250 000 $, ciblant 10 000 journalistes à travers l’Afrique.