Une interface d’échanges vers les cryptomonnaies pour les entreprises

Yellow Card propose une nouvelle interface de paiement qui permet aux entreprises d’échanger des devises à travers le service Mobile Money et des transferts bancaires. Un pari sur la poursuite de l’essor des cryptomonnaies sur le continent.
Faisant fi des turbulences actuelles des cryptomonnaies, la plateforme panafricaine annonce le lancement de sa nouvelle interface de programmation d’applications (API). Ce nouveau produit, prétend la société, permettra aux entreprises et à leurs clients d’accéder instantanément aux marchés africains à travers les « rampes » de cryptomonnaies qui permettent des échanges faciles avec les monnaies traditionnelles.
Se présentant comme la plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies sur le continent, Yellow Card permet aux entreprises d’accéder instantanément à ses rampes de collecte et de décaissement dans seize pays africains ainsi que d’offrir à leurs clients des méthodes de paiement locales via Mobile Money et des transferts bancaires locaux.
Ce secteur souffre toutefois d’une relative opacité et du manque d’une cadre légal panafricain. De plus, le continent manque d’infrastructures pour supporter le stockage et la transmission des données.
L’API de paiement permet aux entreprises de recevoir et d’envoyer des devises à travers le service Mobile Money et des transferts bancaires, tandis que Yellow Card s’occupe de la gestion de la trésorerie et de la conversion des monnaies à partir des Stablecoins tels que USDT et USDC.
Cette conversion automatisée en Stablecoins protège le client (ici, l’entreprise) de la volatilité des monnaies africaines. La société s’adresse principalement aux entreprises qui cherchent à conquérir le marché africain, aux spécialistes de transfert d’argent qui cherchent à bénéficier des flux de crypto-monnaie, et aux Fintechs qui ont besoin d’aide pour la gestion de leur trésorerie.
Le PDG de Yellow Card, Chris Maurice, explique : « Notre API de paiement change la donne pour les entreprises qui cherchent à se développer en Afrique. Avec une seule API, vous pouvez désormais externaliser la gestion de trésorerie, les encaissements et les décaissements dans seize pays africains. De ce fait, nous sommes impatients de voir l’impact que ce produit aura sur les entreprises qui cherchent à étendre leur portée à divers marchés africains. »
Conscient de l’importance de la tarification sur les marchés africains, Yellow Card offre les taux de change les plus compétitifs dans tous les pays par le biais de son API, ainsi que les frais les plus bas pour l’utilisation de ses rampes.
Un contexte porteur, mais…
De plus, la conformité de Yellow Card avec les réglementations pertinentes permet à d’autres entreprises de se développer de manière transparente dans d’autres pays africains, de renforcer la confiance de leurs clients et de consolider leur réputation globale, juge la société.
Cette initiative s’inscrit dans le grand pari fait sur l’essor des cryptomonnaies en Afrique. Un continent où tout semble possible mais où du chemin a déjà été parcouru. Selon ChainAnalysis, trois pays africains figurent parmi les vingt premiers utilisateurs de cryptomonnaies et de services crypto : le Nigeria, le Maroc, le Kenya. L’Afrique est le deuxième marché mondial pour les transferts en bitcoins, après les États-Unis, calcule PwC. À condition de disposer des outils de transferts, les cryptomonnaies permettent des transferts rapides et à moindre coût, aussi et surtout pour les personnes vivant dans les zones rurales.
Ce secteur souffre toutefois d’une relative opacité et du manque d’une cadre légal panafricain. De plus, le continent manque d’infrastructures pour supporter le stockage et la transmission des données. Enfin, le grand public manque d’informations fiables sur les cryptomonnaies, d’autant plus que les Banques centrales ou les institutions publiques avertissent régulièrement sur leurs dangers. Ce que confirment la chute récente du bitcoin ou le scandale du fonds spéculatif FTX.
Les déboires de la plateforme Binance – particulièrement active en Afrique –, jettent aussi un froid sur cette industrie. En 2022, d’après Reuteurs, les investisseurs ont retiré environ 6 milliards de dollars de la Stablecoin de Binance, la plus grande plateforme d’échange de crypto-monnaie au monde. À court terme, toutefois, l’avenir reste prometteur, juge PwC, qui considère qu’en 2025, près de 7 milliards $ seront échangés en crypto-mmonaies sur le continent.
@ABanker