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Une Fintech africaine florissante à horizon 2030

Une Fintech africaine florissante à horizon 2030
  • Publiéjuin 27, 2023

Le marché africain de la Fintech s’apprête à connaître une croissance significative de ses revenus, avec une projection de 65 milliards de dollars d’ici à 2030, selon l’étude réalisée par le cabinet de conseil BCG et la société de capital-risque QED Investors.

 

Le marché africain de la Fintech devrait atteindre 65 milliards de dollars d’ici 2030, soit une multiplication par 13 par rapport à 2021, selon une nouvelle étude menée par le cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG) et QED Investors, une société de capital-risque mondiale basée aux États-Unis.

Ce résultat en fera la région à la croissance la plus rapide au monde, à côté de l’Amérique latine, qui devrait voir sa croissance multipliée par 12,5. L’Amérique du Nord, en revanche, ne connaîtra qu’une multiplication par 4,4, même si les revenus de cette région et de la région Asie-Pacifique restent largement supérieurs à ceux du reste du monde.

Récemment, la Fintech nigériane Flutterwave, évaluée à 3 milliards de dollars, a acquis une licence de services de paiement en Égypte dans le cadre de sa préparation à une introduction sur le Nasdaq.

L’étude prévoit également un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 32 % pour les revenus des Fintechs africaines jusqu’en 2030.

Le BCG suit les pools de revenus mondiaux pour les institutions et services financiers (tels que la banque et l’assurance) et applique une méthodologie propriétaire pour projeter ces estimations de revenus jusqu’en 2030. Le cabinet suit également le financement et les données descriptives de près de 32 000 Fintechs dans le monde.

Aparna Pande, consultante au BCG et coauteur du rapport, explique que les projections s’appuient largement sur ces deux sources de données exclusives, ainsi que sur les contributions d’experts internes et externes, l’expérience du partenaire de capital-risque QED dans le secteur, et des entretiens avec les principaux PDG de Fintechs mondiales pour tester les projections par rapport aux performances historiques et attendues.

« Bien que nous ne puissions jamais prévoir quoi que ce soit avec une certitude absolue, nous pensons que les projections sont de bons indicateurs directionnels pour le succès des segments et des régions suivis », explique la consultante.

BCG attribue la croissance du secteur de la Fintech en Afrique à « un saut technologique » et à l’émergence de nouveaux champions du secteur.

 

Principaux défis

La population jeune du continent, qui est de plus en plus familiarisée avec le numérique, combinée à la faible pénétration des cartes de crédit, représente une formidable opportunité pour les services bancaires numériques.

« Au Nigeria, 73 % des adultes possèdent un téléphone portable, mais le taux de pénétration des cartes de crédit n’est que de 2 %. Cet écart représente une opportunité importante pour les entreprises Fintech de contourner les limites des systèmes bancaires traditionnels », explique Aparna Pande.

Selon le consultant basé à New York, les paiements et les envois de fonds sont les segments les plus financés de la Fintech africaine et devraient rester les domaines présentant le plus grand potentiel d’innovation dans l’immédiat. Les services bancaires, quant à eux, offrent des possibilités de rupture à long terme.

Croissance attendue de la Fintech à horizon 2030, en milliards de dollars.
Croissance attendue de la Fintech à horizon 2030, en milliards de dollars.

 

Actuellement, la plupart des revenus de la Fintech africaine sont générés par des entreprises basées au Nigeria, en Égypte, en Afrique du Sud et au Kenya. Le BCG prévoit que cette tendance se poursuivra probablement jusqu’en 2030.

Cela étant, l’étude reconnaît également les principaux défis qui doivent être relevés avant 2030.

Outre la réglementation, qui a traditionnellement entravé la croissance de la Fintech africaine, le faible niveau de financement à grande échelle et la fuite croissante des cerveaux constituent des obstacles au plein potentiel du marché africain.

Aparna Pande observe qu’en Afrique, les défis au-delà de la réglementation comprennent le ralentissement de l’activité de l’écosystème en raison des niveaux relativement plus faibles de financement institutionnel à grande échelle et le départ de la main-d’œuvre hautement qualifiée vers d’autres régions du monde.

« Toutefois, l’intérêt croissant des investisseurs institutionnels devrait stimuler le financement et faciliter les sorties d’entreprises réussies, encourageant ainsi les talents locaux à innover dans la région », reconnaît-elle.

Récemment, la Fintech nigériane Flutterwave, évaluée à 3 milliards de dollars, a acquis une licence de services de paiement en Égypte dans le cadre de sa préparation à une introduction sur le Nasdaq.

De telles sorties réussies devraient créer une boucle de rétroaction positive pour l’écosystème, selon Aparna Pande.

En outre, le marché africain de la Fintech devient plus ouvert avec l’entrée de nouveaux acteurs qui concurrencent les entreprises de télécommunications traditionnelles.

Si les entreprises de télécommunications doivent continuer à montrer la voie, « nous prévoyons également l’émergence de champions régionaux de la Fintech travaillant soit en partenariat avec des entreprises de télécommunications, soit de manière indépendante », précise la consultante.  

C’est le cas de Wave, le fournisseur d’argent mobile opérant principalement au Sénégal, devenu le principal concurrent d’Orange Money, en seulement deux ans d’activité.

@AB

Écrit par
Léo Komminoth

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