Un portail marocain dédié aux Fintech

L’écosystème marocain des Fintech est en retard, par rapport à ce qu’il peut être dans d’autres pays comparables. C’est pourquoi l’Autorité de régulation des marchés lance un portail destiné à faciliter le dialogue entre les parties prenantes.
Par Kimberley Adams
L’Autorité marocaine du marché des capitaux met en ligne sur son site internet un portail dédié à la FinTech, avertit un communiqué de l’AMMC publié ce 10 août 2022. Ce portail a été conçu pour accompagner les acteurs du secteur dans leurs projets et favoriser le développement des nouvelles technologies qui contribuent à la transformation du secteur financier.
Pour l’AMMC, soutenir l’attractivité du marché des capitaux, « c’est aussi l’ouvrir aux innovations de l’industrie financière ». L’Autorité place ainsi l’accompagnement de l’innovation au cœur de son plan stratégique 2021-2023 et entend assister les porteurs de projets afin de favoriser le développement des nouvelles technologies dans le marché des capitaux marocain.
Selon l’OICV (Organisation Internationale des Commissions de Valeurs), le terme Financial Technologies ou Fintech est utilisé pour décrire une variété de modèles métiers innovants et de technologies émergentes qui ont le potentiel de transformer le secteur des services financiers.
Le portail Fintech ainsi mis en ligne permettra aux porteurs de projets d’échanger avec l’AMMC et de s’enquérir du cadre légal applicable à leurs entreprises. Cet outil a ainsi été pensé pour faciliter le dialogue entre l’AMMC et les entreprises actives dans le secteur de la technologie financière innovante. En effet, grâce à la plateforme, les acteurs de la finance (banquiers et développeurs de start-up financières, incubateurs et accélérateurs, etc.) pourront échanger avec l’Autorité sur leurs projets ainsi que sur le cadre légal et réglementaire qui leur est applicable. Ce point de référence se veut ainsi une passerelle d’échange qui permettra un contact plus facile avec les entreprises actives dans le secteur de la technologie financière innovatrice.
L’AMMC est l’Autorité de régulation du marché des capitaux marocain. L’Institution a pour missions de veiller à la protection de l’épargne investie en instruments financiers et au bon fonctionnement et à la transparence du marché des capitaux au Maroc.
Le secteur financier marocain, dominé par les banques, poursuit ainsi sa mutation. En début d’année, la Banque centrale du Maroc avait signé un partenariat avec CDG Invest, branche d’investissement du groupe Caisse de Dépôt et de Gestion, pour promouvoir le développement des Fintech dans le pays.
Bank al Maghrib s’engageait ainsi à accompagner les entreprises de services financiers dans la formalisation des aspects réglementaires et dans les modalités de contractualisation avec des banques. La Banque centrale propose aux développeurs sa propre Sandbox qui permet de tester les produits à grande échelle.
De son côté, CDG Invest propose du mentorat, un accompagnement technique, financier et opérationnel aux Fintech sélectionnées.
Le Maroc reste à la traîne, y compris de l’Afrique, en matière de promotion des nouvelles entreprises financières. Selon les observateurs, le besoin de la population et des professionnels se fait moins sentir, dans un pays au taux de bancarisation élevé, et où dans le même temps la culture du cash reste vive. Toutefois, « le potentiel des Fintech au Maroc reste très grand. On voit un grand changement de paradigme autour de ce concept, surtout après la pandémie », estimait, en mai 2021, le consultant Yacine Faqir, interrogé par la revue spécialisée Finances News Maroc.
@ABanker