Succès d’une émission d’obligations vertes à Maurice

EnVolt, la filiale de développement d’énergies renouvelables du groupe ENL, se félicite du succès de l’émission obligataire, la première du genre, lui ayant permis de lever 11 millions de dollars. Un exemple qui pourrait faire école sur le continent.
Afin de financer la construction de treize fermes solaires à Maurice, la holding d’investissements Envolt a procédé à une émission d’obligations vertes, dans le cadre d’un programme qui devrait lui permettre de lever un total de 45 millions de dollars. Elle vient de boucler le financement nécessaire de 13 millions $ par cette levée de fonds de 11 millions $.
Selon la filiale banque d’affaires du groupe bancaire MCB, cette émission représente une étape majeure pour le marché de la dette à Maurice. C’est la première fois qu’un projet d’énergie renouvelable greenfield est financé par une émission d’obligations vertes. Il s’agit également de la première dette obligataire émise sous les « Green Bond Principles 2021 » de l’International Capital Market Association (ICMA).
« Les marchés internationaux des obligations restent parmi les options les plus efficaces et économiques pour le financement de la transition énergétique et des programmes majeurs d’investissement dans les infrastructures. »
Conformément aux directives de la FSC (Financial Services Commission) et aux meilleures pratiques internationales, le cadre régissant les obligations vertes d’EnVolt a été examiné de manière indépendante par Morningstar Sustainalytics. FSD Africa, l’organisation de développement du secteur financier du Royaume-Uni, a fourni pour sa part, un soutien technique pour le programme d’obligations dans le cadre de son plus vaste programme d’obligations vertes.
L’obligation, évaluée par CARE Ratings Africa, est à taux fixe (en roupie mauricienne) d’une maturité allant jusqu’à 17 ans. « Elle a attiré un large éventail d’investisseurs, y compris des banques, des gestionnaires d’actifs et des fonds de pension. La Mauritius Commercial Bank Limited est l’investisseur le plus important », révèle la société financière.
Ce projet s’inscrit dans l’ambition du gouvernement mauricien de produire 60% des besoins en énergie de sources renouvelables d’ici à 2030. En tant que premier groupe bancaire à Maurice, « la MCB soutient pleinement cette initiative, qui vise à accélérer la transition du pays vers les énergies renouvelables », commente le groupe bancaire. Qui s’engage à soutenir la transition vers une économie plus circulaire et plus verte, conformément à la « Nationally Determined Contribution » (NDC) de Maurice, et à encourager la production locale.
Des ressources locales pour des projets africains
Actuellement, EnVolt exploite dix fermes solaires principalement installées sur les toits d’hôtels, de centres commerciaux et de bureaux appartenant au groupe ENL, avec une capacité de production de 4 MWh. Cette capacité devrait augmenter de plus de quatre fois dans les années à venir pour atteindre 18 MWh.
Gilbert Espitalier-Noel est PDG du groupe ENL, qui se positionne « comme un acteur majeur du secteur de l’énergie renouvelable ». Le PDG explique : « Nos initiatives sont en phase avec la stratégie nationale visant à produire jusqu’à 60 % des besoins en énergie de Maurice à partir de sources renouvelables d’ici 2030. Notre programme d’obligations vertes financera l’expansion de notre capacité de production et nous permettra de contribuer de manière significative à l’amélioration du mix énergétique et de la sécurité énergétique du pays. »

Avis partagé par Rony Lam, PDG de MCB Capital Markets : « Cette opération historique établit des normes internationales pour l’émission de Green Project Bonds à Maurice. Cette opération reflète le développement rapide du marché des obligations en monnaie locale au cours des huit dernières années. Le déploiement de ressources locales pour financer l’économie intérieure et les projets d’infrastructure est essentiel au développement du continent africain. »
De son côté, Mark Napier, PDG de FSD Africa espère que cette opération « servira de précédent pour d’autres transactions similaires, non seulement à Maurice, mais dans toute la région de la SADC, renforçant ainsi les marchés de capitaux africains nationaux et offrant des voies de financement cruciales pour des projets de transition énergétique essentiels qui peuvent accélérer la sécurité énergétique et climatique de l’Afrique ».
Enfin Charlotte Pierre, Haut-Commissaire du Royaume-Uni à Maurice, a également réagi : « Les marchés internationaux des obligations restent parmi les options les plus efficaces et économiques pour le financement de la transition énergétique et des programmes majeurs d’investissement dans les infrastructures. Nous espérons que de nombreux autres pays africains suivront l’exemple de Maurice. »
@ABanker