Sancfis Faso entre en Bourse

La filiale du groupe Sancfis, fondé par Louis Diakité, devient la première PME burkinabé admise au troisième compartiment de la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Afrique de l’Ouest. La levée de capitaux lui permettra de consolider ses activités télécoms et informatique.
Pionnier des télécommunications et des solutions informatiques en Afrique, le groupe Sancfis a décidé d’ouvrir au public 30% du capital de sa filiale au Burkina Faso. Cette société sera bientôt inscrite au troisième compartiment de la BRVM (Bourse régionale des valeurs mobilières) d’Abidjan.
Ce compartiment, ouvert le 19 décembre 2017, est destiné aux PME et aux entreprises à fort potentiel de croissance. Il a pour but de leur offrir un accès à des capitaux à long terme, afin d’accélérer leur croissance et de favoriser l’émergence de champions dans les principaux domaines d’activité au sein de l’UEMOA.
« Le continent regorge de compétences et les collaborateurs sont particulièrement bien placés pour comprendre les problèmes de notre environnement, pour y apporter des solutions innovantes, originales et pertinentes. »
À l’issue du processus de l’offre publique de vente, Sancfis Faso devient la première PME admise à bénéficier du mécanisme de financement qu’est le troisième compartiment de la BRVM. À l’occasion de cette introduction en Bourse, Sancfis Faso met en circulation 1,5 million d’actions au prix de 600 F.CFA. La souscription s’achève le 28 février ; la première cotation est prévue entre le 25 et le 30 mars 2023.

L’opération valorise la société à 3 milliards de F.CFA (4,57 millions d’euros), sur la base de 5 millions d’actions au total. En 2021, Sancfis Burkina Faso a dégagé un bénéfice net – un poste très volatil, d’une année sur l’autre –, de 12,2 millions de F.CFA (18 600 euros), sur un chiffre d’affaires de 2,155 milliards de F.CFA (3,2 millions d’euros), comparable à celui des deux années précédentes.
« Pendant longtemps, Sancfis Burkina Faso a été perçue comme un fournisseur d’accès à Internet, aujourd’hui, la société se lance dans d’autres activités comme la cybersécurité, la radiocommunication civile et militaire, de la biométrie ainsi que de l’intégration », explique Patrick Azania Kabré, directeur général de la société, au micro de la RTB. « L’entrée en Bourse nous permet d’assurer la croissance de nos activités, de renforcer la crédibilité de l’entreprise, présente au Burkina depuis 2005 et permet de développer de nouveaux pôles de marché. »
Un « sanctuaire » contre la cybercriminalité
Par cette opération, nous permettons à tout un chacun à posséder nos actions, disponibles chez les SGI de la place. « Nous sommes fiers d’être la première PME burkinabè à entrer en Bourse. L’opération montre que quoi qu’on dise, l’économie burkinabè est résiliente. »
Basé à Abidjan et présidé par Louis Diakité qui l’a fondé en 1994, Sancfis Groupe est implanté dans huit pays d’Afrique centrale et de l’Ouest : Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Niger et Sénégal. Ses activités comprennent les télécommunications, l’intégration de systèmes, l’électronique de défense et de l’aéronautique civile, l’identité numérique et la cybersécurité.

Le groupe veut devenir la référence en Afrique centrale et de l’Ouest, dans les secteurs de l’électronique de la Défense, l’aéronautique civile, l’identité numérique et la cybersécurité. « Cela se fera en combinant technologie et innovation, pour accélérer la performance des entreprises, organisations et administrations dans chacun de ces domaines. C’est en Afrique que notre avenir se construit », explique le PDG. Qui assure : « Nous sommes en Afrique pour rester, quoi qu’il arrive. Nous n’avons pas d’autre base de repli. » Sancfis considère que « le continent regorge de compétences et les collaborateurs sont particulièrement bien placés pour comprendre les problèmes de notre environnement, pour y apporter des solutions innovantes, originales et pertinentes qui procurent aux clients, à la fois, la productivité et la sérénité ».
Louis Diakité est l’un des pionniers des télécoms en Afrique. En 1994, il fonde Afripa Telecom, basée à Cotonou. Cette société devient bien vite un acteur majeur de la téléphonie mobile et des – naissants – services Internet au Bénin, avant de s’étendre au Mali, au Niger, en Sierra Léone. Dans les années 2000, Afripa Telecom compte 17 filiales, de l’Afrique du Sud à la France. En 2004, le groupe devient Alink Telecom. En 2017, le groupe décide un recentrage de ses activités et de son organisation, se lançant plus avant sur le marché du stockage de données et de réduire son implantation géographique, afin de prendre part à la croissance exponentielle du marché. Et c’est début 2018 qu’il devient Sancfis : « Sanctuaire pour l’information et le service ».

@ABanker