Redressement des résultats d’Attijariwafa Bank

La filiale de la holding royale Al Mada affiche des résultats plutôt flatteurs, pour l’exercice 2021. Année du redressement, bien sûr, après le choc sanitaire, mais également année de mise en œuvre d’un nouveau plan stratégique à horizon 2025.
Par Véronique Clara-Véronne
Dans un contexte que la communication financière qualifie de « mitigé », Attijariwafa bank a enregistré un produit net bancaire de 24,4 milliards de dirhams (2,28 milliards d’euros). Soit une hausse de 3,2% à changes constants. L’activité a bénéficié de la diversification des métiers et des positions géographiques.
En effet, le groupe a profité d’une contribution croissante de la banque au Maroc, en Europe et de Tanger offshore (+5,2%), de la banque de détail à l’international (+5,4% à cours de change constants) et des filiales de financement spécialisées (+4%).
En matière d’innovations, le groupe annonce un service « Dotation voyage » qui permet de gérer ses dépenses à l’étranger depuis une application mobile. Une seule carte de débit est adossée au compte en dirhams, en mode de paiement et de retrait au Maroc et à l’étranger.
De son côté, le pôle assurance a enregistré une baisse de 26,3% expliquée par la normalisation de la sinistralité de la branche « automobile », après une amélioration importante en 2020 consécutive à la baisse des déplacements.
Le résultat d’exploitation ressort à 9,5 milliards de dirhams, soit un bond de 53,7%. Attijariwafa bank se félicite d’une « discipline confirmée en matière de contrôle des coûts et d’une normalisation progressive du coût du risque ». Lequel s’inscrit en baisse de 34% après une année 2020, il est vrai, particulière de ce point de vue en raison du choc pandémique.
Le résultat net consolidé bondit de 70,5% par rapport à 2020 ; cet indicateur – peu essentiel dans l’univers bancaire –, qui suggère que le groupe a modéré ses provisions pour risques.
En 2021, Attijariwafa bank a poursuivi le soutien et l’accompagnement des ménages, des très petites et moyennes entreprises, des grandes entreprises locales et régionales et des institutionnels dans les différents pays de présence contribuant à stimuler la reprise économique
. Au Maroc, la banque se félicite d’avoir aidé au financement de 12 000 jeunes et porteurs de projets, pour quelque 2,7 milliards de dirhams. Elle a répondu à l’initiative Intilaka à hauteur de 41%. Dans le même esprit, la banque a représenté 37% des parts du dispositif Damane s’adressant aux entreprises marocaines en difficulté.
Un profil de risque amélioré
Selon sa communication financière, Attijariwafa bank affiche, au titre de l’exercice 2021, « un bilan solide et des ratios de liquidité et de solvabilité en amélioration notable et continue ». Il est vrai qu’au cours de l’année écoulée, le groupe a procédé avec succès à deux opérations d’augmentation de capital, par conversion optionnelle des dividendes distribués en actions.
En matière stratégique, le groupe s’engage désormais dans « @mbitions 2025 ». Ce plan se veut « résolument optimiste, ambitieux et volontariste dans un contexte marqué par de profondes mutations à l’échelle mondiale ».
Il permet de répondre, explique le groupe, tant aux transformations sociales, technologiques et climatiques, qu’aux attentes nouvelles des clients. Le groupe souhaite préserver sa position de banquier africain leader, dans le but de générer une croissance responsable et durable dans ses régions de présence et sur de nouveaux territoires. Et finir son alignement avec les standards internationaux en matière de gestion.
Enfin, il veut construire une banque relationnelle et citoyenne de référence, innovante, agile, compétitive et tirant profit de la transformation digitale, du Big data ainsi que des synergies entre toutes ses composantes.
En matière d’innovations, le groupe annonce, ce 1er mars 2022, un service « Dotation voyage » qui permet de gérer ses dépenses à l’étranger depuis une application mobile. Une seule carte de débit est adossée au compte en dirhams, en mode de paiement et de retrait au Maroc et à l’étranger. La banque réagit ainsi au nouveau régime des changes du Maroc, effectif au 1er mai prochain.
« Le profil de risque d’Attijariwafa bank s’est amélioré », jugent les analystes de Fitch Ratings. Qui soulignaient dans une note récente « une croissance prudente, un désendettement dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, un resserrement des normes de souscription de certaines filiales financières spécialisées,
En matière stratégique, le groupe s’engage désormais dans « @mbitions 2025 ». Ce plan se veut « résolument optimiste, ambitieux et volontariste dans un contexte marqué par de profondes mutations à l’échelle mondiale ».
une plus grande harmonisation des normes de souscription dans l’ensemble du groupe et des progrès dans le contrôle des risques, ainsi que la volonté de préserver le capital. » La direction propose la distribution d’un dividende de 15 dirhams par action.
@ABKF