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Récession moindre que redouté en Afrique centrale

Récession moindre que redouté en Afrique centrale
  • Publiédécembre 29, 2020

La Banque centrale des États d’Afrique centrale dresse un tableau prudent, mais dénué de catastrophisme, des économies de la sous-région. L’année 2021 serait celle du rebond, à condition que la pandémie s’assagisse et que les réformes se poursuivent.

Par Laurent Soucaille

La BEAC (Banque centrale des États d’Afrique centrale) a légèrement ajusté à la hausse ses prévisions économiques pour la zone Cemac. Certes, la récession (2,9 %) sera au rendez-vous, mais elle sera bien moindre que les 6 % de contraction envisagés au printemps. Un quatrième trimestre bien orienté devrait entraîner un acquis de croissance favorable pour les premiers mois de 2021, l’année du rebond.

En effet, le redressement de l’activité économique mondiale amorcé au troisième trimestre 2020, devrait se renforcer en 2021, considère la BEAC, qui rejoint les intuitions du FMI. Les projections de croissance mondiale supposent néanmoins une atténuation de la crise sanitaire, à faveur que la couverture vaccinale s’élargira, que les entreprises et les consommateurs apporteront les ajustements nécessaires à leur mode de production, de distribution, et de consommation.

La dégradation du PIB potentiel des économies observée depuis 2010 et accentuée avec la crise actuelle, appelle à d’importants investissements et réformes structurelles. Ceci devrait permettre de stimuler le potentiel par une amélioration du climat des affaires, une plus grande diversification et des infrastructures conséquentes.

La récession mondiale devrait avoir atteint 4,4 % en 2020, mais il n’est pas impossible qu’elle se révèle un peu moins forte. Dans les pays émergents, le PIB reculerait de 3,3 % en 2020 avant de rebondir de 5,9 % en 2021. En Afrique subsaharienne, le PIB réel reculerait de 3,0 % en 2020 et augmenterait de 3,1 % en 2021.

La baisse attendue du volume des échanges commerciaux en 2020 s’explique en grande partie par la faiblesse de la demande finale des consommateurs et des entreprises sur fond de récession mondiale. Les restrictions au commerce et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ne contribueraient que dans une faible mesure à ce recul. Du côté des prix, on peut s’attendre à un recul de l’inflation, y compris en 2021, où elle avoinerait 7 %, pour un baril de pétrole de l’ordre de 44 dollars.

La BEAC constate qu’une grande partie des Banques centrales ont poursuivi leur politique monétaire « accommodante » ; en Afrique subsaharienne, elles ont pris un ensemble de mesures destinées à freiner les effets de la crise sanitaire.

Résilience confirmée

La BEAC retient donc une prévision « en nette amélioration » par rapport au scénario précédent, qui faisait état d’une contraction de 3,1 % de l’économie en Afrique centrale.

« Cette évolution favorable traduit le rebond enregistré à partir du troisième trimestre de l’année, démontrant la résilience des économies de la sous-région face à la pandémie. » Les autres comptes macroéconomiques se dégraderaient également, bien qu’à des niveaux moindres que prévu, dans un contexte global où la zone est exposée à un certain nombre de vulnérabilités aux plans extérieur, social et sécuritaire.

Sur le plan sectoriel, tandis que les branches de l’agriculture vivrière et d’exportation ainsi que les télécommunications demeurent résilientes, l’hôtellerie, le transport et les BTP, ainsi que la plupart des industries manufacturières et agroalimentaires ont poursuivi leur tendance dépressive, y compris au troisième trimestre.

Les chefs d’entreprise de la Cemac faisaient état d’un regain d’activité au quatrième trimestre, dans le sillage de l’assouplissement des mesures restrictives prises dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Toutefois, l’activité devrait demeurer en dessous des performances du quatrième trimestre 2019.

Cette nouvelle révision à la hausse procéderait donc essentiellement d’une performance meilleure que prévu des services marchands et non-marchands et des industries agroalimentaires. Ce, en dépit d’une dégradation plus importante de l’activité dans les industries extractives.

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Par Laurent Soucaille

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