Partenariat entre la BoA et la SFI dans l’appui à la filière rizicole

Au Sénégal, la Banque mondiale s’associe à Bank of Africa et l’agritech agCelerant, afin d’aider les petits exploitants et les PME de la filière rizicole à accéder plus facilement aux financements dont ils ont besoin pour se développer.
Dans le but de renforcer la production de riz et la sécurité alimentaire au Sénégal, la SFI (Société financière internationale, groupe Banque mondiale) a conclu un partenariat avec agCelerant et Bank of Africa-Sénégal. Dans le cadre de ce partenariat, la SFI investira 7,2 millions de dollars dans un mécanisme de partage des risques.
L’objectif est de permettre à Bank of Africa de financer des milliers de petits exploitants et de petites entreprises spécialisées dans la production de riz et d’aider ainsi ces derniers à accéder à des assurances, à des intrants et à des équipements.
En dépit de conditions culturales favorables, le pays importe encore 60 % du riz qu’il consomme et les producteurs font face à de nombreux défis pour développer leur activité.
Bank of Africa entend optimiser l’impact de ses prêts en collaborant avec agCelerant, une entreprise d’agritech basée au Sénégal, qui propose des formations et des solutions fondées sur les données numériques pour permettre aux agriculteurs de bénéficier de l’assistance technique et financière dont ils ont besoin pour accroître leur productivité. La plateforme technologique utilisée par agCelerant a été développée par Manobi Africa, une entreprise basée à Maurice offrant des services numériques dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’agriculture en Afrique.
La SFI fournira également des services-conseils à agCelerant pour l’aider à améliorer ses pratiques de gestion des risques dans le secteur agricole, soutenir la mise en œuvre de sa stratégie pour la filière et davantage renforcer ses capacités en matière de numérisation et de gestion des chaines de valeur.
« Les financements permettront d’accroitre l’offre de riz sénégalais et de soutenir les chaines de valeurs locales. C’est aussi un acte fort pour renforcer la souveraineté alimentaire qui est une priorité pour le gouvernement », commente Abdel Zampalegre, directeur général de Bank of Africa-Sénégal.
« La dépendance du Sénégal aux importations de denrées alimentaires n’est pas soutenable. Aussi, cet accord permet-il de réduire les risques liés au financement des entreprises agroalimentaires et renforcer les chaînes de valeur locales, ouvrant ainsi la voie à la souveraineté alimentaire au Sénégal. Les investissements sont la clé de voute pour transformer l’agriculture », approuve Daniel Annerose, directeur général d’agCelerant Sénégal et de Manobi Africa.
Le pays importe 60% de sa consommation
« Accroître la sécurité alimentaire par un meilleur accès au financement et soutenir les chaînes de valeur agroalimentaires sont deux piliers de la stratégie d’IFC en Afrique », précise Aliou Maiga, directeur régional d’IFC pour les institutions financières en Afrique. L’institution veut « capitaliser sur l’approche numérique innovante d’agCelerant à travers ce pilote visant à apporter une solution durable pour réduire la dépendance du Sénégal aux importations et renforcer la résilience de son système alimentaire ».

Le riz est un aliment important au Sénégal. Pourtant, en dépit de conditions culturales favorables, le pays importe encore 60 % du riz qu’il consomme et les producteurs font face à de nombreux défis pour développer leur activité, en raison notamment d’une utilisation inappropriée des engrais, d’un manque d’équipements pour la récolte et de financements insuffisants.
Ce partenariat permettra de s’attaquer aux goulots d’étranglement financiers et techniques qui entravent le développement d’une filière rizicole solide et contribuera à renforcer la production locale de riz.
Ce nouveau partenariat est en phase avec la Plateforme mondiale pour la sécurité alimentaire de la SFI, un dispositif de 6 milliards $ constitué pour renforcer la capacité du secteur privé à répondre à la crise actuelle.
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En bref
Le FMI confiant mais ajuste ses prévisions en baisse
L’économie sénégalaise a connu en 2022 un ralentissement plus marqué que prévu, relève le FMI dans une note de conjoncture. Toutefois, le pays a engrangé une croissance respectable de 4%, contre 4,7% longtemps envisagé. En cause, une campagne agricole moins favorable et une contraction de la production industrielle. L’inflation moyenne a atteint 9,7 %, son plus haut niveau depuis plusieurs décennies, en grande partie du fait de la flambée des prix des denrées alimentaires.
Pour 2023, la croissance de l’activité économique devrait s’accélérer, bien qu’à un rythme plus lent qu’initialement projeté, tandis que l’inflation devrait revenir à 5 %, juge le FMI.
Les perspectives à moyen terme restent favorables et devraient bénéficier à la fois du démarrage de la production de pétrole et de gaz et de la mise en œuvre de réformes structurelles destinées à renforcer la participation du secteur privé à l’activité économique dans la mise en œuvre de la phase trois du Plan Sénégal émergent.
Toutefois, prévient le FMI, « les premiers signes d’un resserrement des conditions de financement sur le marché régional des titres publics appellent à la vigilance et à l’élaboration d’un plan de contingence ».
@ABanker