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Les start-up africaines de la Blockchain attirent les capitaux

Les start-up africaines de la Blockchain attirent les capitaux
  • Publiéavril 19, 2023

Dans un marché mondial morose, les jeunes entreprises utilisant la technologie Blockchain ont levé 474 millions de dollars l’an passé, selon l’African Blockchain Report. La part de l’Afrique progresse mais reste à un niveau encore modeste.

 

L’année 2022 a été particulièrement favorable aux levées de fonds des acteurs de la Blockchain, tandis que les tendances du capital-risque ont été plus contrastées, relate le rapport de CVC, publié en association avec Standard Bank. Les start-up de la Blockchain ont levé 474 millions de dollars, un bond de 429% en un an. La tendance s’est d’ailleurs confirmée au premier trimestre 2023. En effet, du début de l’année 2022 à la fin du premier trimestre 2023, 28 entreprises ont collectivement levé 551 millions $ à travers 33 opérations, dont 29 ont eu lieu au cours de l’année civile 2022. Les quatre opérations réalisées au cours du premier trimestre 2023 représentent 77,5 millions $, soit 14 % des fonds levés entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023. En 2022, l’Afrique a été la seule région à connaître une augmentation de la taille médiane des transactions.

Plus généralement dans le monde, les levées de fonds en capital-risque ont décliné de 35% en 2022, à 415 milliards de dollars, mais restent à un niveau plus élevé qu’en 2020 ; le nombre de « deals » n’a diminué que de 4%, mais la taille de ces transactions a diminué de 32%.

Ce segment est surtout l’apanage des sociétés sud-africaines, et des Seychelles, à l’image de Kucoin et de Scroll.io, ces championnes des cryptomonnaies devenues des « licornes ».

Le nombre global d’accords sur le continent a augmenté de 12 %,  notamment dans les domaines de l’infrastructure, de l’identification, de la tenue de comptes et de l’accès à l’indépendance financière. Le financement du capital-risque en Afrique a augmenté de 34 % pour atteindre 3,14 milliards de dollars, la Blockchain représentant une part de 15 % de l’ensemble des fonds de capital-risque en Afrique.

Les accords sont plus importants en nombre et en taille, l’Afrique est la seule région a observer ce phénomène. « Les start-up africaines de la Blockchain obtiennent des tickets plus importants et les investisseurs gagnent en confiance. Cela s’inscrit dans un contexte où la part de l’Afrique dans l’ensemble des financements mondiaux a augmenté plus que toute autre région, et ce avec une marge considérable », écrivent les auteurs du rapport.

Pourtant, malgré la croissance rapide enregistrée dans l’industrie africaine de la Blockchain, la part de l’Afrique dans le financement mondial reste modeste, passant de 0,3 % en 2021 à 1,8 % en 2022.

 

Une technologie encore mal connue

Le Nigeria est le premier pays en termes de nombre d’opérations (treize), mais leur valeur s’élève à 24,7 millions $, contre 208 millions $ pour les Seychelles (six opérations) et 176,6 millions $ pour l’Afrique du Sud (six opérations). Le Liberia se classe au premier rang en termes de valeur avec deux opérations, principalement grâce à une levée de fonds de 37,5 millions $ réalisée par l’éditeur de logiciels Jambo. Les entreprises kenyanes ont levé 25,78 millions $ en quatre opérations.

Dans son introduction au rapport, Gideon Greaves, directeur général de CV VC Africa, appelle à davantage d’éducation des entreprises sur les avantages de la technologie Blockchain. « Malgré la croissance rapide et les progrès réalisés, un important déficit de connaissances doit encore être comblé. Ayant eu l’occasion de m’engager avec des entreprises patrimoniales à travers le continent, il est clair pour moi que la plupart des employés ne savent pas ce que fait la Blockchain ou pourquoi ils devraient y prêter attention. Ce manque de connaissances entrave le potentiel de croissance et de progrès. Il est impératif de combler ce fossé et d’éduquer les personnes en position de pouvoir et d’influence sur le potentiel de la technologie Blockchain. »

Plus généralement dans le monde, les levées de fonds en capital-risque ont décliné de 35% en 2022, à 415 milliards $, mais restent à un niveau plus élevé qu’en 2020 ; le nombre de « deals » n’a diminué que de 4%, mais la taille de ces transactions a diminué de 32%.

Dans ce contexte, l’Afrique s’en sort plutôt bien. La valeur des transactions a bondi de 34%, à 3,14 milliards $, sur 570 accords (+5,4%). L’Afrique ne pèse pourtant que 0,76% du marché mondial du capital-risque, contre 0,37% en 2021. À noter toutefois un ralentissement de l’activité au quatrième trimestre. Quatre nations se distinguent : le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte.

@ABanker

Écrit par
Aude Darc et David Thomas

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