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L’Afrique de l’Est aura sa monnaie unique

L’Afrique de l’Est aura sa monnaie unique
  • Publiéjanvier 17, 2023

Dans les prochains mois, la Communauté des États d’Afrique de l’Est choisira le siège de sa future Banque centrale. L’institution préparera la mise en circulation d’une monnaie unique, à horizon 2026, pour les sept pays de la Zone, dont est membre la RD Congo.

 

La décision de créer l’Institut monétaire de l’Afrique de l’Est, autrement dit la Banque centrale de l’Afrique de l’Est, sera prise cette année. La création d’une telle institution est une condition nécessaire à création d’une zone de monnaie unique.

Le secrétaire général de la CAE (Communauté d’Afrique de l’Est), Peter Mathuki, a confirmé, lors d’une réunion publique informelle, que le Conseil des ministres devrait décider cette année du lieu d’implantation de l’Institut monétaire.

La RD Congo a déjà établi des liens commerciaux avec la plupart des autres membres de la CAE par le biais d’accords bilatéraux et au niveau multilatéral où elle est affiliée à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Les candidats ne manqueront pas. Les États membres ont tous cherché à vanter leur candidature, cherchant à profiter de l’énorme potentiel d’attraction des capitaux étrangers et à devenir le centre financier de la région.

Évacuant ce débat, Peter Mathuki a précisé que la Banque centrale serait créée cette année, « ce qui nous permettra d’harmoniser les politiques fiscales et monétaires des États membres, puis dans environ trois ans, nous aurons une monnaie commune en circulation ». Initialement, les plans étaient de parvenir à cette étape en 2024. « La mise en place d’une monnaie commune effacera les frontières, de sorte que nos citoyens peuvent circuler et commercer librement, comme le prévoit le protocole relatif au marché commun ».

En effet, la monnaie unique facilitera les affaires et la circulation des personnes dans la région, ce qui permettra d’atteindre l’objectif du bloc de devenir une zone d’intégration économique et financière.

 

Une bonne volonté politique

En effet, la monnaie commune constitue le troisième pilier de l’intégration de la CAE, après la création de l’union douanière et du protocole sur le marché commun, qui ont permis d’approfondir la coopération entre les pays partenaires. La Zone est considérée comme l’une des communautés économiques les plus intégrées du continent. Une grande part des biens et services sont échangés en franchise de taxes entre les pays de la Zone qui ont harmonisé leurs tarifs avec les pays partenaires hors de l’Union. 

La CAE compte une population de 300 millions d’habitants. Selon les promoteurs de la Zone, les investisseurs du monde entier ont tout à gagner d’un tel marché, voie d’accès à la population de l’ensemble du continent.

Les statistiques du secrétariat de la CAE montrent que le commerce intra-régional au sein du bloc régional progresse régulièrement, depuis 2019 ; il s’élevait à 10,17 milliards de dollars en septembre 2022.

Peter Mathuki y voit là un signe de « la bonne volonté politique des membres », exprimée lors du dernier Sommet des chefs d’État de la Communauté, ainsi qu’un signe de l’assouplissement des restrictions dues à la Covid-19 région, notamment. De plus, se félicite-t-il, les négociations récentes entre chefs d’État ont permis d’éliminer, depuis 2007, pas moins de 257 barrières non tarifaires qui entravaient le commerce intra-régional. « Cette stratégie va de pair avec l’objectif du bloc d’augmenter le volume du commerce intrarégional. »

Par exemple, depuis l’arrivée au pouvoir de la présidente Samia Suluhu en Tanzanie, les liens entre son pays et le Kenya se sont resserrés et les échanges ont franchi pour la première fois la barre des 100 milliards de shillings (39,6 millions d’euros).

Depuis le 1er juillet 2022, les importations de produits tels que la viande, les meubles et les textiles, sont soumises à une taxe de 35%. « Cette mesure vise à promouvoir la production locale, la création de valeur ajoutée et l’industrialisation », justifie Peter Mathuki.

La CAE compte sept États membres, le dernier en date étant la RD Congo, qui a rejoint le bloc commercial régional en mars 2022, avec une population de plus de 90 millions d’habitants.

La RD Congo a déjà établi des liens commerciaux avec la plupart des autres membres de la CAE par le biais d’accords bilatéraux et au niveau multilatéral où elle est affiliée à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

La région est en proie à l’insécurité. Sur ce chapitre, le secrétaire général a déclaré que la CAE souhaitait stabiliser la région orientale de la RD Congo, un processus qui, selon lui, nécessite une solution politique qui sera fournie par les chefs d’État. Les six autres pays sont le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie.

@ABanker

 

Écrit par
Aude Darc

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