La Mauritanie veut mieux structurer la finance islamique
Des équipes de la Banque islamique de développement vont conseiller le banquier central de Mauritanie afin de définir les règles prudentielles et les bonnes pratiques encadrant un compartiment de la finance islamique en forte croissance.
La finance islamique se développe fortement en Mauritanie depuis 2017. Les grands établissements de la place ont leur compartiment « conforme à la charia » tandis que coexistent quelques institutions spécialisées comme la Banque des financements islamiques. Récemment, la banque islamique BMI a reçu un appui de la Banque européenne d’investissements pour conforter son appui aux PME mauritaniennes. Ce développement impose un toilettage des règles prudentielles et des pratiques de contrôle, semble estimer la Banque centrale de Mauritanie (BCM).
Dans ce contexte, l’équipe de la BID (Banque islamique de développement (BID) a rencontré divers départements de la BCM et d’autres parties prenantes pour discuter des questions et des défis liés au développement de la banque et de la finance islamiques dans le pays.
Une délégation de l’Institut de la BID a conclu une mission de cadrage à la BCM, les 31 juillet et 1er août 2023 pour discuter de l’assistance technique pour permettre l’environnement de mise en œuvre de la finance islamique.
Le vice-gouverneur de la BCM, Boumedienne Taya, a reçu l’équipe de la BID composée d’Abdallahi Mohamed, spécialiste principal du développement des produits financiers, et d’Abozer Mohamed, spécialiste principal de la finance islamique.
La visite répondait à la demande d’assistance technique de la BCM pour aider à créer un environnement favorable à la mise en œuvre de la banque et de la finance islamiques en Mauritanie, conformément aux objectifs de la Banque centrale de développer des cadres de réglementation, de supervision et de gouvernance pour la banque islamique.
Le projet d’assistance technique comprendra une analyse complète des lacunes du cadre réglementaire existant de la CBM, l’élaboration d’un cadre réglementaire pour les banques islamiques couvrant toutes les normes prudentielles, et la préparation de manuels opérationnels couvrant les tâches, les devoirs et les mécanismes de rapport du conseil de surveillance de la charia.
Il comprendra également l’examen du système de paiement actuel et de son adéquation aux banques islamiques et la proposition d’amendements basés sur les meilleures pratiques, une étude de la facilité de liquidité existante de la BCM pour développer et offrir des instruments conformes à la charia spécifiquement pour la gestion de la liquidité de la BCM et les instruments interbancaires, et la formation du personnel de la BCM et d’autres parties prenantes concernées sur les réglementations, les outils et les cadres nouvellement mis en place.
Par ailleurs, on apprend par un bref communiqué de la Banque centrale que la NBM (Nouvelle banque de Mauritanie) est placée en liquidation judiciaire. Cette faillite n’a rien de surprenant, compte tenu des déboires de cet établissement ces dernières années. La NBM avait perdu son agrément bancaire le 14 juin.
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En bref
La SIACE récompensée
La Société islamique d’assurance des investissements et des crédits à l’exportation (SIACE), la branche assurance du groupe de la BID, a reçu un prestigieux prix mondial du magazine Global Brand en tant que « Leading Digital Economic Transformation Initiative » pour son initiative visant la création d’un Centre de veille économique de l’OCI (OBIC).
« Cette initiative primée reflète l’engagement de la Société à adopter des technologies innovantes et à favoriser la croissance économique au sein des États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) », commente la SIACE dans un communiqué. Cette dernière, en créant l’OBIC, vise à stimuler la transformation numérique dans les écosystèmes économiques, contribuant ainsi au développement durable.
Notre objectif est de rendre les projets bancables
Le directeur général de la SIACE, Oussama Kaissi fait part de sa satisfaction : « La SIACE est heureuse de recevoir ce prix prestigieux, qui est une grande reconnaissance pour les efforts déployés afin de résoudre le problème de l’obtention d’informations fiables sur le crédit et les entreprises dans les États membres de l’OCI. » Il s’agit de lever un obstacle auquel sont confrontés les organismes d’assurance-crédit et de financement, les investisseurs, les agences de promotion des investissements et toutes les industries connexes.
« Tout en travaillant sur la mise en œuvre de l’intelligence économique de l’OCI, la SIACE, en tant qu’institution multilatérale, vise à tirer parti de l’innovation numérique et non seulement à établir de nouvelles normes industrielles, mais également à contribuer à la croissance, au développement et à la maturité des écosystèmes d’évaluation du crédit dans les pays membres de l’OCI. »
@ABanker
