La BOAD réussit sa levée de capitaux

Les actionnaires de la Banque ouest-africaine de développement ont répondu présent à la première étape de son augmentation de capital, qui devrait atteindre 1,5 milliard de dollars. Une opération cruciale dans le soutien de la BOAD à l’activité économique de la région.
Par Aude Darc
La BOAD conclut avec succès la première étape de son augmentation de capital, fait savoir l’institution présidée par Serge Ekué. Elle a déjà levé un peu plus de son objectif de 1,5 milliard de dollars. Cette opération, annoncée de longue date, est rendue nécessaire face aux besoins croissants de financement des pays de l’UEMOA (États de l’union économique et monétaire ouest-africaine.
Il s’agit bien sûr de répondre aux effets économiques de la crise de la Covid-19, mais aussi d’accompagner un développement économique soutenable et socialement inclusif. En septembre 2020, le Conseil d’administration de la BOAD avait approuvé le nouveau plan stratégique de la banque, baptisé « Djoliba 2021-2025 » ; lequel suppose une augmentation de capital de 1,5 milliard $ (soit 837 milliards de F.CFA).
« Ce soutien fort de nos actionnaires permettre d’accroître significativement notre capacité d’action au service du développement économique de la zone et de l’intégration régionale », commente le président de la BOAD, Serge Ekué.
Elle permettra à l’institution de doubler son niveau de fonds propres et ainsi lui donner les moyens d’accroître son niveau d’engagements de plus de 50%, sur les cinq prochaines années.
Les actionnaires régionaux de la BOAD (Série A), constitués des huit pays membres de l’UEMOA, jouent un rôle moteur dans cette augmentation de capital. « Ils s’attellent à prendre toutes les dispositions requises pour accompagner et soutenir leur Banque régionale de développement aux côtés de la Banque centrale, dans ce changement d’échelle utile et nécessaire à la bonne exécution de Djoliba », commente la BOAD dans un communiqué.
Les actionnaires non régionaux de la BOAD (Série B) sont l’Allemagne, la Banque africaine de développement, la Banque européenne d’investissement, la Chine, la France, la Belgique et le Maroc. Ils s’inscrivent dans la même dynamique de soutien en faveur de la BOAD et des économies de la zone UEMOA.
« Un moment historique »
Certains d’entre eux, notamment la France, la BAD et le Maroc, vont souscrire dès 2022 à cette augmentation de capital, venant ainsi renforcer les fonds propres de l’institution autant que sa capacité d’intervention.
Pour l’heure, aucun nouveau partenaire ne s’est fait connaître. Serge Ekué n’en excluait pas l’hypothèse, ces derniers mois, ouvrant la porte à des actionnaires notés « AA » ou davantage par les agences de notation – la notation des actionnaires conditionne, en effet, celle d’une institution de développement comme la BOAD.
Serge Ekué, commente : « Ce soutien fort de nos actionnaires illustre la robustesse de nos fonds propres autant que l’engagement de nos partenaires à soutenir l’action de la BOAD au sein de l’espace UEMOA. Elle va permettre d’accroître significativement notre capacité d’action au service du développement économique de la zone et de l’intégration régionale ». Le responsable y voit « un moment historique » pour son institution.
Le plan Djoliba comprend trois volets principaux. En premier lieu donc, le renforcement des fonds propres pour accroître les capacités d’action et le nombre de projets soutenus. Le niveau de financements est fixé à 3 300 milliards de F.CFA (5,03 milliards d’euros), soit plus de 50 % de mieux que prévu par le plan précédent.
En deuxième lieu, la transformation de l’institution en une banque spécialisée dans les projets dits « à impact », afin de rendre les programmes d’investissement plus pertinents. Enfin, en troisième lieu, garantir une meilleure gestion des ressources financières.
Sur ce point, la BOAD vient d’intégrer l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide. Elle fait donc partie des 102 membres de l’IITA, aux côtés d’institutions des Nations unies, d’organismes internationaux et de la société civile, qui se sont engagés à promouvoir une plus grande transparence concernant l’utilisation des ressources consacrées au développement et à l’action humanitaire en vue de lutter contre la pauvreté et les crises.
Entre autres mesures, la BOAD s’engage à continuer de rendre accessibles les données sur ses opérations notamment celles concernant les projets et programmes mais également sur les politiques, les stratégies, les procédures, les directives ainsi que les principales décisions adoptées durant l’élaboration et l’exécution des projets.
@ABKF