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Jeremy Awori prend les rênes du groupe Ecobank

Jeremy Awori prend les rênes du groupe Ecobank
  • Publiémars 2, 2023

Fort de ces 25 ans d’expériences dans le secteur bancaire, le Kenyan Jeremy Awori devient directeur général du géant bancaire panafricain. Ce, alors que Moody’s, tout en maintenant ses notations, prévient de vents contraires soufflant au Nigeria et au Ghana.

 

Le passage de témoin est attendu depuis plusieurs mois. Jeremy Awori a pris ses fonctions, ce 2 mars 2023, de directeur général du groupe Ecobank, filiale de la holding ETI (Transnational Incorporated. Il succède à Ade Ayeyemi, à la tête du groupe bancaire depuis 2015.

S’exprimant sur sa nouvelle fonction, Jeremy Awori y voit « une opportunité formidable de mener Ecobank à la prochaine étape de sa stratégie de croissance ». En effet, l’« Afrique offre des perspectives prometteuses. Ecobank occupe une position unique pour apporter un changement systématique dans le secteur bancaire au niveau panafricain, en s’appuyant sur l’empreinte géographique qu’elle a déjà établie », considère le nouveau dirigeant de la banque panafricaine.

Au Nigeria, le gouvernement est confronté à une pression fiscale de grande ampleur, tandis que sa capacité à réagir reste limitée par les faiblesses institutionnelles et les défis sociaux de longue date du pays.

« Grâce à notre plateforme unique, nous sommes bien positionnés pour offrir des produits et des solutions financières aux pays, aux grandes entreprises et aux PME afin de tirer parti des innombrables ressources disponibles sur le continent, et des diverses opportunités de commerce et d’investissement. Nous fournissons également des services financiers adaptés, accessibles et abordables qui répondent aux besoins changeants d’un continent dynamique, jeune et entreprenant. La marque et l’héritage de Ecobank continuent d’être une source de fierté », se félicite Jeremy Awori.

De son côté, Alain Nkontchou, président du Conseil d’administration, juge : « Les qualités « exceptionnelles et démontrées de Jeremy Awori, un leader efficace axé sur les résultats et doté d’une connaissance approfondie du paysage bancaire africain, font de lui le choix idéal pour piloter la croissance du groupe Ecobank à l’ère actuelle marquée par des changements rapides au niveau mondial et continental. »  

Jeremy Awori apporte plus de 25 ans d’expérience dans le secteur bancaire, dont près de dix ans en tant que directeur général de Absa Bank Kenya. Avant de rejoindre Absa, il a occupé des postes de direction à Standard Chartered Bank au Moyen-Orient et en Afrique.

 

Avertissement sans frais de Moody’s

Le nouveau dirigeant prend son poste en pleine période d’incertitudes. Ce que relate un avertissement de Moody’s émis à la mi-février. L’agence, tout en confirmant ses différents ratings sur ETI, a modifié ses perspectives de « stables » à « négatives » sur les notes d’émetteur à long terme. Ce qui pourrait signifier une dégradation de la notation de la holding, d’ici quelques semaines.

Le changement de perspective « reflète l’affaiblissement de la solvabilité souveraine, la détérioration de l’environnement macroéconomique et l’environnement opérationnel de plus en plus incertain au Ghana et au Nigeria, deux des principales juridictions où ETI opère », résume l’agence américaine. Laquelle a abaissé sa notation sur les dettes souveraines de ces deux pays, considérant que le profil macroéconomique du système bancaire, au Nigeria était « très faible ».

L’affaiblissement de la solvabilité des souverains ghanéens et nigérians pose des risques importants pour le profil de crédit d’ETI, étant donné les liens entre les profils de crédit des souverains et le bilan du groupe, par le biais des détentions importantes d’ETI en titres de dette souveraine et autres actifs dans ces deux juridictions. ETI a une exposition significative dans ces deux pays, avec 24% de ses actifs situés au Nigeria et 9,9% de ses actifs situés au Ghana, au 30 septembre 2022.

Au Ghana, bien que les conditions de la restructuration restent incertaines, Moody’s s’attend à ce que les créanciers privés subissent probablement des pertes substantielles dans le cadre de la restructuration des dettes en devises émises par le gouvernement du Ghana. « Une restructuration des titres de dette souveraine affaiblirait également la liquidité du système bancaire du pays, surtout si les échéances sont prolongées, car les banques devront conserver leur exposition au gouvernement pendant une période prolongée, ce qui limitera leur capacité à prêter à l’économie réelle », observent les analystes. Qui s’attendent néanmoins à ce que le secteur bancaire reçoive un certain soutien sous forme d’abstention de la part des autorités nationales.

Au Nigeria, Moody’s s’attend à ce que la situation budgétaire et la dette du gouvernement continuent de se détériorer. Le gouvernement est confronté à une pression fiscale de grande ampleur, tandis que sa capacité à réagir reste limitée par les faiblesses institutionnelles et les défis sociaux de longue date du pays.

Au Nigeria, on peut redouter « une production pétrolière déprimée et incertaine, des sorties de capitaux dans un contexte de fuite vers la qualité et l’accès limité du gouvernement au financement extérieur », prévient l’agence.

Cela étant, Moody’s salue les capacités de « résilience » de Ecobank dans ce contexte, ainsi que le moindre poids des prêts risqués, d’où le maintien des notations.

@ABanker

 

Écrit par
Aude Darc

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