Fier de concrétiser les aspirations des pères fondateurs

Entré en fonction en 2015, le professeur Benedict Oramah est le troisième président d’Afreximbank. Au cours de son mandat, les actifs sous gestion de la Banque se sont portés à plus de 30 milliards de dollars. Désormais, Afreximbank est au cœur du vieux rêve du continent d’accéder au statut d’économie industrialisée sur la base d’un volume accru d’échanges intra-africains et extérieurs. Il réfléchit aux forces qui ont façonné l’évolution de l’institution depuis ses premières années difficiles jusqu’à sa renommée mondiale d’aujourd’hui.
Revenant sur sa première impression, assez vague, à ce qui allait devenir le mastodonte qu’elle est aujourd’hui, le professeur Benedict Okey Oramah raconte qu’au début des années 1990, il avait le sentiment étrange que le projet de banque continentale de financement du commerce, alors encore à l’étude, était exactement ce dont l’Afrique avait besoin pour sortir du marasme dans lequel elle se trouvait – et que, contre toute attente, il aboutirait. Il savait également qu’il voulait en faire partie.
Aujourd’hui, bien sûr, il dirige l’institution (après avoir succédé au deuxième dirigeant, Jean-Louis Ekra, en 2015) qui est en train de réécrire l’histoire de l’Afrique et qui, lentement mais sûrement, met le continent sur la voie de sa transformation en une région industrialisée, progressiste, de plus en plus prospère et intégrée sur le plan économique.
« Je pense que chaque Africain, chaque enfant né en Afrique, devrait prendre le temps de regarder et d’étudier l’histoire de la Banque africaine d’import-export. »
Rappelant les débuts, le jeune Oramah – alors employé par la Banque nigériane d’import-export qui avait été créée principalement pour faciliter le commerce extérieur –, était déjà imprégné des mécanismes de fonctionnement de telles organisations lorsqu’il a été invité, en tant que délégué de son institution, à la toute première assemblée générale de la nouvelle banque Exim, à Abuja en octobre 1993.
Auparavant, en mai de la même année, Babacar Ndiaye, alors président de la Banque africaine de développement et âme dirigeante du concept d’une banque régionale d’import-export – un concept alors inédit –, avait obtenu l’approbation de l’assemblée de la BAD pour aller de l’avant avec cette idée.
Après d’intenses discussions lors de cette première réunion, il a été décidé que le siège de la nouvelle Banque africaine d’import-export serait situé au Caire, en Égypte, et que le Nigeria serait le premier à diriger la nouvelle institution. Les actionnaires comprenaient la BAD, le Nigeria, l’Égypte, l’Éthiopie, le Gabon, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, la Chine et la Standard Chartered Bank.
Confiance
Le fait de voir une telle diversité d’Africains s’unir pour créer une telle institution a profondément marqué le jeune homme. « Je me suis senti privilégié de faire partie du groupe de personnes qui concrétisent les rêves et les aspirations exprimés avec tant d’éloquence par les dirigeants », se souvient Benedict Oramah.
Christopher Edordu, qui dirigeait alors la Nigeria Eximbank, a été nommé premier président de la nouvelle institution et président du conseil d’administration. Il a demandé à Oramah s’il voulait le rejoindre dans cette nouvelle entreprise.
Ce dernier a sauté sur l’occasion et a démissionné de son ancien poste plutôt que d’être détaché, comme il était prudent de le faire. « Il n’y avait pas de retour possible ! La Banque disposait de tous les ingrédients pour opérer un changement dès le premier jour. Il n’y avait aucune chance que cette expérience ne soit pas couronnée de succès », se souvient-il. « Cela signifiait que je devais donner tout ce que j’avais. C’est aussi parce que j’avais toute confiance dans le président, qui avait été mon patron. »
Cependant, l’Afrique avait encore du mal à se remettre de la « décennie perdue » des années 1980, lorsque les rêves optimistes d’une nouvelle ère pour le continent s’étaient transformés en cendres à cause des troubles politiques et de l’effondrement des économies.
L’Afrique se portait mieux que l’Asie dans les années 1960 et 1970, mais elle s’est soudainement détériorée au point d’être ouvertement qualifiée de « cas désespéré » – un endroit où la corruption et la stagnation étaient les principales caractéristiques.
Avec le vent de pessimisme et d’échec qui soufflait autour d’eux, le petit personnel sentait peser sur ses épaules la lourde responsabilité de réussir, ou au moins de survivre.
Le chef de file de la Banque, Christopher Edordu, a ressenti cette réalité de manière très aiguë. « C’était un intellectuel profond, un banquier accompli et un travailleur acharné », raconte Benedict Oramah. « Il était déterminé à prouver que les récalcitrants avaient tort ; il a donc veillé à ce que la Banque fonctionne selon les normes de professionnalisme les plus élevées. »
Les procédures décidées étaient si rigoureuses que, pendant les trois ou quatre premières années, la Banque a réalisé l’impossible : elle n’a pas compté un seul prêt irrécouvrable. « Nous nous demandions même s’il s’agissait bien d’une banque ! », plaisante Benedict Oramah.
Poser des fondations solides
En contrepartie, la croissance a d’abord été lente. Cependant, la Banque se devait d’être prudente. Outre la nécessité d’installer ses propres systèmes et d’affiner ses procédures opérationnelles, l’environnement dans lequel elle était née était encore très risqué.
L’innovation s’impose. La solution consistait à utiliser des structures de financement du commerce pour gérer le risque pays inhérent au continent. « Cela a très bien fonctionné pour nous, car nous n’avons pas perdu d’argent au cours des premières années.
Cette prudence a permis de gagner la confiance des partenaires et des parties prenantes, faisant de la Banque une proposition crédible, même sur un continent encore fragile sur le plan économique.
Selon Benedict Oramah, c’est cette base de rigueur, de discipline et d’engagement envers la mission établie au cours de ces premières années d’existence qui a aidé la Banque jusqu’à aujourd’hui. « Nous inculquons ces valeurs à tous ceux qui viennent nous rejoindre. »
Se remémorant ses débuts à la Banque, le professeur Oramah raconte qu’il s’est installé au Caire en 1994 pour rejoindre l’équipe sur le terrain, quelques mois après l’installation de Christopher Edordu. Il a rejoint d’autres personnes, dont certaines avaient été détachées de la BAD, y compris le premier secrétaire exécutif de la Banque.
« Nous étions une équipe de six personnes, travaillant depuis l’hôtel Intercontinental. Nous y sommes restés pendant des mois jusqu’à ce que nous commencions à déménager dans nos bureaux temporaires au World Trade Center. »
Le fait d’avoir une petite équipe pendant les premières années a permis de maintenir les coûts à un niveau peu élevé et a également permis à la Banque de contrôler la croissance du bilan. « L’objectif de Christopher Edordu était de s’assurer que nous disposions d’une institution capable de gagner le respect de n’importe qui, n’importe où dans le monde. Il a réussi à construire cette fondation et c’est sur cette base que nous continuons à construire jusqu’à aujourd’hui. »
Critique constructive
La toute première transaction de la Banque, effectuée le 30 septembre 1994, concernait le Ghana Cocoa Board. « Nous avons pris une participation dans la syndication à hauteur de 6,5 millions de dollars. C’était la deuxième fois que Cocobod était syndiqué sur le marché et cela a ouvert la voie à d’autres transactions. »
« Nous avons commencé très prudemment, en participant à des syndications pendant que nous étudiions le marché, avant de commencer à utiliser des transactions structurées pour réaliser des opérations bilatérales. Plus tard, nous avons étendu nos activités à la fourniture de lignes de crédit aux banques. »
Cette attitude reflète l’amélioration constante de soi qui a été un principe clé d’Afreximbank depuis lors. Cela signifie qu’il faut intégrer les idées des autres et que les discussions sont ouvertes à tous. D’ailleurs Benedict Oramah estime que la critique est plus utile que l’éloge : « Ce sont les critiques et les nouvelles idées que les autres vous apportent qui vous permettent de vous améliorer. »
La Banque a donc construit et cultivé un vaste réseau d’experts et de professionnels qui donnent des conseils et aident à revoir les opérations de la Banque. « Nous intégrons tout cela dans nos propres plans quinquennaux et cela fonctionne bien pour nous. Nous constatons que de nombreuses institutions font quelque chose de similaire à ce que nous faisons, ce qui nous aide à établir des partenariats solides avec ces institutions. »
Une leçon à retenir, l’« histoire est une source de courage », explique-t-il. « Si vous étudiez l’histoire, aucun défi ne sera trop grand pour vous, car vous découvrirez que d’autres ont relevé des défis encore plus périlleux que les vôtres. »
Cette conviction a été mise à l’épreuve par la crise financière de 2008 qui s’est répercutée sur les marchés du monde entier. C’est ce que Benedict Oramah décrit comme l’événement qui lui a donné le plus de raisons de s’inquiéter.
« La crise de la dette a dessiné les contours de l’institution qui en est issue. Tout à coup, des banques dont on pensait qu’elles ne seraient jamais en difficulté nous appelaient et nous demandaient de leur envoyer des fonds pour les soutenir. L’une d’elles n’a pas honoré nos dépôts. En tant que banquier, c’est le pire des cauchemars. »
Néanmoins, les leçons tirées de la crise ont été bénéfiques pour la Banque. « Nous avons développé des systèmes pour nous aider à gérer les liquidités au jour le jour. Nous avons pris certaines décisions qui, avec le recul, ont fait une énorme différence. »
Ainsi, « nous avons consenti un prêt à un taux plus élevé que d’habitude mais, en fin de compte, c’est devenu notre planche de salut, ce qui nous a permis d’élargir notre portefeuille alors que d’autres banques étaient en difficulté ».
C’est à ce moment-là qu’Afreximbank a suscité l’alliance des institutions financières internationales africaines, qui a permis de mobiliser davantage de fonds auprès des institutions du continent. « D’une position défensive, nous nous sommes rapidement ralliés et avons contribué à l’élaboration d’une réponse à la crise. »
Un moteur de croissance
La crise financière mondiale a eu d’autres conséquences. « Le monde a été témoin d’un changement majeur dans la cartographie du commerce africain au cours des dernières années, le commerce Sud Sud devenant le principal moteur du commerce et de la croissance en Afrique. »
Au fil du temps, Afreximbank est également devenue un instrument important pour la gestion de la réponse aux crises en Afrique, en fournissant un soutien anticyclique pour aider ses pays membres à mieux absorber les nombreux chocs économiques négatifs associés aux cycles récurrents, en travaillant en étroite collaboration avec le secteur privé africain pour élargir les opportunités économiques pendant les périodes de reprise et en atténuant les coups pendant les périodes de contraction.
« La Banque a déboursé plus de 10 milliards de dollars au titre de sa Facilité de liquidité commerciale contracyclique pour aider le continent à s’adapter de manière ordonnée au choc des prix des produits de base de 2015-2016. Grâce à sa Facilité d’atténuation de l’impact de la pandémie sur le commerce, la Banque aide à contenir les retombées sociales et économiques de la pandémie de Covid-19 dans ses pays membres. »
Des solutions interconnectées
Les initiatives de la Banque sont guidées et ancrées dans son grand objectif de promotion du commerce, relate-t-il. Lorsque nous décidons de nos initiatives, la question que nous nous posons est la suivante : « Dans quel but ? ». « La réponse à cette question peut même nous éloigner du commerce, mais ce sont ces initiatives qui auront le plus d’impact », insiste Benedict Oramah.
La Banque elle-même est proactive dans la lutte contre les défaillances du marché et assume de plus en plus le rôle de porte-parole de l’Afrique dans l’arène mondiale. Plus récemment, elle a fait des vagues en plaidant sans relâche pour une réorganisation plus équitable du système financier mondial. Le soutien de Benedict Oramah aux initiatives africaines ne saurait être sous-estimé. Il a joué un rôle déterminant dans le lancement de la Facilité de liquidité et de viabilité, qui permettra au continent de bénéficier des avantages d’un marché des pensions propre à l’Afrique.
La Banque s’est également engagée à soutenir la création d’une banque centrale africaine, d’une bourse continentale et d’une banque monétaire africaine.
L’appui du secteur privé
Le rôle de la Banque s’est considérablement accru en taille et en portée, les chiffres en attestent. Benedict Oramah affirme que la Banque a élargi ses activités, non pas parce qu’elle a élargi son mandat, mais plutôt parce qu’il s’agit d’une progression naturelle et que la Banque exécute simplement ce pour quoi elle a été créée.
L’ambition d’Oramah d’améliorer le commerce et d’élargir les horizons de la Banque n’est nulle part plus claire que dans l’ambitieux Forum Afrique-Caraïbes sur le commerce et l’investissement qui s’est déroulé en 2022. L’établissement d’un tout nouveau partenariat fera progresser les aspirations de l’Union africaine, qui a désigné la diaspora africaine comme la sixième région d’Afrique.
L’instinct du PDG, aiguisé au cours de trois décennies dans le domaine du développement et de la finance, lui a indiqué que ce nouveau partenariat pourrait être quelque chose de spécial. Onze des quinze économies de la Caricom sont désormais signataires de l’accord de partenariat conclu entre Afreximbank et chacune d’entre elles.
En conséquence, divers groupes privés, dont un consortium composé de trois géants égyptiens – Orascom, El Sewedy et le groupe Hassan Allam –, sont en train de finaliser d’importants contrats de construction de routes, de ports et d’installations logistiques dans les États des Caraïbes, dont une partie est financée par Afreximbank.
La vision à long terme des pères fondateurs
Selon Benedict Oramah, les fondateurs de la Banque, qui ont fait preuve d’une vision remarquable, ont rédigé une charte qui confère à l’institution un mandat étendu. L’objectif de la Banque, qui est de promouvoir, de faciliter et de financer le commerce intra et extra-africain, découle, selon lui, de la prise de conscience que rien de ce que l’on peut faire isolément ne peut produire les résultats escomptés.
Il cite en exemple le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), que la Banque a lancé en 2021. « Compte tenu de la fragmentation des systèmes de paiement sur le continent, comment pouvons-nous promouvoir les chaînes de valeur régionales ? Vous pouvez aller construire des industries partout, vous n’atteindrez pas cet objectif parce que vous serez entravé par les défis du système de paiement. Un système de paiement intégré, en revanche, ouvre immédiatement le marché et fournit une plateforme pour l’innovation. »
Cette approche intégrée, explique le dirigeant, est le moteur d’Afreximbank. Les nombreuses innovations de la Banque sont reliées à l’African Trade Gateway, qui permet un commerce de plus en plus transparent en Afrique, aujourd’hui renforcé par la ZLECAf.
Selon Benedict Oramah, le soutien des actionnaires de la Banque a été essentiel à la croissance de cette dernière. « Je ne pourrais pas souhaiter un soutien plus fort de la part des actionnaires. Ils nous ont soutenus lors de nos augmentations de capital. » Voici deux ans, la Banque a lancé une augmentation générale de capital – la deuxième en trente ans –, pour lever 6,5 milliards de dollars, dont 2,6 milliards devraient être libérés sur une période de cinq ans. Aujourd’hui, si l’on tient compte de la décote, le capital libéré s’élève à un peu plus de 2 milliards de dollars. « Cela témoigne d’une grande confiance et d’un grand soutien », commente le patron d’Afreximbank.
Le soutien des États membres, qui sont également actionnaires, a également aidé la Banque à fonctionner dans des environnements difficiles. « Ils veillent toujours à ce que nous ayons un statut privilégié dans nos opérations dans leurs pays. Même lorsque nous prêtons à des organismes du secteur privé et qu’il y a un problème, le gouvernement et la Banque centrale du pays interviennent pour s’assurer d’une solution. »
Benedict Oramah peut également compter sur un conseil d’administration si riche en connaissances et en expérience qu’il qualifie les réunions du conseil d’« excursions intellectuelles », au cours desquelles les idées et les perspectives du conseil sont appliquées pour enrichir la prise de décision et la formulation de la stratégie de la Banque.
« Nous partageons la conviction qu’Afreximbank appartient à l’Afrique. Nous sommes tous convaincus que la Banque est née d’une nécessité et que nous devons la renforcer, car une banque forte et compétente est essentielle pour l’avenir de l’Afrique. Sans elle, nous serons laissés-pour-compte. »
Cette conviction est, selon lui, la force motrice qui sous-tend le soutien des actionnaires. « Il s’agit d’une entreprise collective et nous ne sommes que les agents qui travaillent à la réalisation des aspirations des actionnaires. »
Benedict Oramah affirme que diriger une banque dont la mission est aussi importante constitue une immense source de fierté. Le fait d’avoir reçu le Trophée Afreximbank Outstanding Staff Award en 2010 a été un moment fort pour lui. « Pour moi, cela signifiait que tous les sacrifices consentis au fil des ans avaient été reconnus, non seulement par la direction, mais aussi par mes collègues. C’était donc un jour de grande humilité. »
Cependant, il se souvient de l’histoire. « Je suis particulièrement heureux qu’Afreximbank contribue à concrétiser la vision des pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine. »
En effet, dès leur première réunion, en 1963, ils avaient fixé comme priorité la création d’un accord de libre-échange continental, la création d’une union panafricaine de paiement et de compensation, l’organisation de foires commerciales pour promouvoir le commerce, et les garanties de transit pour faciliter la circulation des marchandises à travers les frontières.
« Je suis heureux et fier que soixante ans après cette réunion, grâce à la vision de ceux qui ont fondé Afreximbank voici trente ans, la Banque fasse de toutes ces aspirations une réalité. Je suis certain que ceux qui ont contribué à la création de la Banque seraient également fiers. Nous avons prouvé, même à ceux qui doutaient de nous au début, qu’il est important d’avoir ses propres institutions. »
Aussi, ajoute-t-il, « chaque Africain qui se penche un instant sur l’histoire de la Banque, devrait être très optimiste quant à l’avenir de notre continent : c’est une banque qui a été créée au plus fort de l’afro-pessimisme, au plus fort d’une crise économique sans précédent, au moment où de nombreux pays censés la soutenir luttaient pour leur survie. »
Malgré les défis auxquels le continent était confronté à l’époque, « ils ont résolument soutenu la Banque. L’histoire a montré qu’ils ont joint le geste à la parole. Je pense que chaque Africain, chaque enfant né en Afrique, devrait prendre le temps de regarder et d’étudier l’histoire de la Banque africaine d’import-export ».
Benedict Oramah a peut-être déjà laissé sa marque, mais il n’a manifestement pas fini de redéfinir le système financier africain et peut-être de le mettre sur la voie d’une véritable transformation. Ce sont quelques-unes des raisons pour lesquelles le Nigeria lui a décerné le titre de Commandeur de l’Ordre du Niger.
@Afreximbank