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Capital investissement : l’Afrique reste remarquablement résiliente

Capital investissement : l’Afrique reste remarquablement résiliente
  • Publiémai 2, 2023

Le continent a enregistré une hausse remarquable des opérations en capital-risque et en capital investissement, en 2022. La dette privée et la dette à risque attirent les flux entrants, tandis que le nombre record de sorties témoigne du dynamisme du marché.

 

L’Association africaine de capital investissement (AVCA) publie ce 2 mai 2023 son rapport 2022 sur l’activité du capital privé en Afrique. Le document offre un aperçu approfondi des levées de fonds, des investissements et des sorties de capitaux privés en Afrique, au cours d’une année particulièrement agitée, entre reprises économiques et incertitudes nouvelles.

Premier constat : les marchés africains de capitaux privés ont connu un volume record de transactions en 2022, après une hausse de 46% en un an. L’AVCA recense 626 transactions ; une augmentation d’autant plus remarquable qu’à l’échelle mondiale, les volumes (-15%) et la valeur (-26%) des transactions ont évolué au gré de l’incertitude économique croissante au deuxième semestre 2022.

« Face à des conditions économiques mondiales très difficiles, notre secteur a connu un nombre impressionnant de sorties ; le plus élevé de l’histoire. »

Le rapport réaffirme la position de l’Afrique en tant que destination d’investissement ; le continent est le seul marché à enregistrer une croissance à la fois du nombre d’opérations conclues et des capitaux investis. Au total, 7,6 milliards de dollars de capitaux privés ont été investis en 2022, une hausse de 3%. Cette activité a été stimulée par une croissance record des transactions de taille moyenne (10 à 49 millions $) et des opérations plus importantes (50 à 100 millions $). Catalysée par les flux d’opérations de capital-risque, l’année 2022 a attiré le deuxième plus grand nombre d’investissements en capital privé au cours de la dernière décennie.

D’autre part, alors que la valeur des levées de fonds en 2022 a connu une baisse de 54 %, davantage de fonds ont levé des capitaux en 2022 que l’année précédente. Une grande partie de cette activité a été menée par des levées de fonds entre 100 et 250 millions $.

Le capital-risque continue de dominer le financement privé, relève l’AVCA. Reflétant l’évolution démographique de l’Afrique, le capital-risque a été la classe d’actifs la plus active, représentant 74 % du volume total des transactions de capital privé et plus de la moitié de la valeur des transactions de capital privé. Une population plus jeune et plus orientée vers la technologie suscite l’intérêt ; les investissements dans la technologie ont représenté la plus grande partie de tous les investissements enregistrés l’année dernière sur le continent.

 

Le Nigeria en pointe

De plus, signale le rapport, les réformes réglementaires impliquant une plus grande protection des droits de propriété intellectuelle et la suppression des obstacles à l’accès au financement ont stimulé l’innovation dans l’écosystème des start-up, ce qui a renforcé la confiance des investisseurs. Cet environnement encourage l’investissement dans des secteurs intégrant la technologie dans leurs services, tels que les technologies de la santé, qui sont en plein essor.

De son côté, le capital-investissement en Afrique affiche une hausse de 24 %, en nombre d’opérations et de 31 % en valeur. L’activité de la dette privée a été multipliée par 7,2 en un an. Il est vrai que cette classe d’actifs offre une diversification et une protection des investissements pendant les périodes de volatilité économique, commente l’AVCA.

 

Nombre d’opérations de Private equity, en volume
Moyenne 2012-2021 : 222 (trait rouge en pointillé) ; Source : Avca
Nombre d’opérations de Private equity, en volume
Moyenne 2012-2021 : 222 (trait rouge en pointillé) ; source : AVCA.

L’Afrique de l’Ouest a connu le plus grand nombre d’opérations de capital privé sur le continent, sous l’impulsion du Nigeria qui représente plus de la moitié des opérations conclues dans la région.

La croissance du capital-investissement en Afrique du Sud (+19%), l’économie la plus industrialisée du continent, intervient après des années de déclin des investissements en Afrique australe.

L’activité d’investissement en Afrique du Nord a continué de progresser : + 52 % en volumes, tandis que la valeur des transactions a presque doublé. L’Afrique de l’Est a également connu une hausse : +71% en volume et une multiplication par quatre de la valeur des transactions, marquant ainsi l’année la plus fructueuse de la décennie.

Les investissements multirégionaux ont représenté le plus grand volume d’opérations, les investisseurs ayant canalisé 37 % de la valeur totale des investissements dans des sociétés de portefeuille opérant dans plus d’une économie africaine. Le secteur financier a bénéficié de cette approche sans frontières. La prédominance de ce secteur dans le volume (29 %) et la valeur (32 %) des opérations de capital privé en a fait à nouveau le secteur le plus attractif, « une tendance qui devrait se poursuivre », commente l’AVCA. Les services de consommation discrétionnaire, qui occupent la deuxième place, ont bénéficié d’un intérêt croissant pour les secteurs de l’éducation, de l’hôtellerie et de la vente au détail.

 

Le marché trouve des solutions

Enfin, 2022 a été marquée par un nombre record de sorties réussies, 82 au total, réparties dans toute l’Afrique. L’augmentation de 2,3 fois en glissement annuel des sorties en Afrique, dominée par le secteur financier, fait suite à un goulot d’étranglement de sorties retardées après la crise Covid. Les gestionnaires de fonds de capital privé ont donné la priorité à la cession d’actifs, dont la majorité a eu lieu en Afrique du Nord. Les ventes commerciales ont représenté près de la moitié de l’ensemble des sorties, les acheteurs de capital-investissement et les acheteurs financiers comptant pour près d’un quart. Les sorties par le biais d’introductions en Bourse et de marchés de capitaux ont atteint un niveau record.

Abi Mustapha-Maduakor, directrice générale de l’AVCA, commente : « Face à des conditions économiques mondiales très difficiles, notre secteur a connu un nombre impressionnant de sorties ; le plus élevé de l’histoire. » À son sens, la diversité croissante des catégories d’actifs dans l’écosystème du capital privé « ouvre des possibilités d’investissement plus vastes dans des régions passionnantes et représente un marché qui trouve davantage de solutions en réponse à la transformation de notre économie ».

@ABanker

 

Écrit par
Kimberley Adams

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