Une nouvelle évaluatrice générale à la BAD

La Banque africaine de développement a choisi une personnalité d’expérience, Karen Rot-Müstermann, pour diriger le pôle d’évaluation interne de la politique et des orientations stratégiques. Une force de contrôle et de propositions.
Par Paule Fax
La BAD (Banque africaine de développement) vient de nommer Karen Rot-Münstermann au poste d’évaluatrice générale ; cette nomination prend effet au 16 avril 2022. L’économiste néerlandaise ne sera pas en terrain inconnu : elle est actuellement évaluatrice générale par intérim et cheffe de la Division de la gestion des connaissances, de la sensibilisation et du développement des capacités au sein du Département de l’évaluation indépendante du développement (BDEV).
Avant de rejoindre le groupe de la BAD en 2009, Karen Rot-Münstermann était conseillère politique principale au ministère néerlandais des Finances (Trésor, Département des relations financières extérieures). Déjà spécialiste de la BAD au sein du ministère, elle a contribué à différentes initiatives qui ont conduit à la hausse (de 13 %) des parts néerlandaises au capital de la BAD en 2005. Elle a aussi œuvré pour la hausse de 54 % de la contribution néerlandaise au Fonds africain de développement (11e FAD). Elle est une spécialiste de la gouvernance des banques multilatérales de développement.
Son expérience lui permettra « de nouer des relations de travail efficaces avec les parties prenantes, tant internes qu’externes, et d’exécuter efficacement le mandat de l’évaluateur général dans l’intérêt bien compris de la banque », juge le président de la BAD, Akinwumi Adesina.
En 2009 Rot-Münstermann a rejoint le bureau ersponsable du processus de reconstitution triennale du FAD et de l’allocation des ressources du Fonds aux pays africains. À partir de 2014, elle a bâti une nouvelle identité pour la fonction d’évaluation indépendante, qui a de ce fait changé de nom, passant du Département de l’évaluation des opérations à l’Évaluation indépendante du développement.
En tant qu’évaluatrice générale par intérim, elle a présenté plus de 35 évaluations au Conseil d’administration de la Banque, notamment l’évaluation très complexe et urgente de la mise en œuvre du modèle de développement et de prestation de services de la Banque – demandée par le Conseil des gouverneurs) –. Elle a aussi supervisé l’évaluation en trois parties de l’assurance qualité dans le cycle des projets de la BAD, l’évaluation des opérations basées sur des programmes et l’évaluation de l’intégration de la croissance verte et du changement climatique dans les interventions de la banque. Elle a également piloté l’élaboration des programmes de travail de l’évaluation indépendante 2019-2021 et 2022-2024, veillant à ce que les évaluations soient bien alignées sur les priorités stratégiques.
Dialogue et propositions
Riche d’une vingtaine d’années d’expérience dans le domaine des relations internationales et du développement, Karen Rot-Münstermann a bâti « un solide réseau », explique un communiqué de la BAD. Son poste nécessite de coopérer étroitement avec les membres du Conseil d’administration et de la haute direction de la banque ainsi qu’avec les départements de l’évaluation d’autres institutions financières multilatérales et d’autres membres de la communauté internationale de l’évaluation. Elle a fait ses preuves dans la gestion de relations de travail constructives, un dialogue de haut niveau et une coordination harmonieuse avec le personnel et la direction de la banque, les représentants des pays donateurs, ainsi que d’autres parties prenantes sur un large éventail de politiques, d’activités et de questions liées au FAD et aux opérations de la Banque.
Évoquant sa nomination, Karen Rot-Münstermann a précisé qu’elle souhaitait « travailler efficacement avec le président, le Conseil d’administration, la haute direction et le personnel de la banque, ainsi qu’avec nos actionnaires, pour que la fonction de l’évaluation indépendante du développement renforce la responsabilité, encourage l’apprentissage et contribue à la formulation de nouvelles orientations, politiques et procédures ».
De son côté, Akinwumi A. Adesina salue chez la nouvelle promue sa « bonne compréhension du mandat de la fonction d’évaluation indépendante du développement ».
Son expérience lui permettra « de nouer des relations de travail efficaces avec les parties prenantes, tant internes qu’externes, et d’exécuter efficacement le mandat de l’évaluateur général dans l’intérêt bien compris de la banque », juge le président de l’institution.
@PF