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Bizao affiche ses ambitions

Bizao affiche ses ambitions
  • Publiéaoût 1, 2022

La Fintech française Bizao, basée en Côte d’Ivoire, lève 8 millions d’euros afin de s’étendre à de nouveaux pays et à proposer de nouveaux services. Sa plateforme permet de connecter pays et moyens de paiement différents, facilitant les opérations bancaires.

 

Par Aude Darc

Trois acteurs du capital-risque, au premier rang desquels AfricInvest, apportent 8 millions d’euros à Bizao. Cette Fintech française, exclusivement orientée vers l’Afrique et basée en Côte d’Ivoire, est active dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest est du centre ; elle souhaite s’étendre à de nouveaux pays du continent et offrir de nouveaux services innovants.

Cette levée de capitaux « va nous permettre de concevoir de nouvelles lignes de produits pour des organisations verticalement intégrées à fort potentiel, de nous développer sur de nouveaux marchés et d’étoffer l’équipe dans l’ensemble de nos bureaux », explique le PDG de Bizao, Aurélien Duval Delort.

Bizao est un fournisseur de services de paiement qui permet aux commerçants d’accepter et de traiter de manière transparente les transactions de tous les principaux systèmes de paiement numérique (carte, Mobile money, crédit téléphonique ou carte SIM, etc.). Au total, une trentaine de moyens de paiements seraient intégrés à sa plateforme.

Après une incubation convaincante au sein d’Orange France, Bizao a développé une plateforme d’agrégation connectant plus de 200 millions d’abonnés mobiles grâce à des partenariats signés avec trente opérateurs de réseaux mobiles, des opérateurs d’argent mobile et des banques. Bizao avait déjà levé 1 million d’euros en 2019, s’affranchissant alors de la tutelle de l’opérateur télécom.

Elle se revendique comme étant la seule plateforme de la région permettant aux PME d’accepter et de gérer efficacement les cartes de crédit et de débit, l’argent mobile et le temps d’antenne simultanément et via un point d’intégration unique. Bizao comble, grâce à la technologie, le fossé existant entre des moyens de paiement multiples mais non connectés. La tâche n’est pas simple, explique sa direction, car il faut nouer des contrats avec chaque filiale des partenaires, dans chaque pays d’implantation.

La société permet une interopérabilité totale entre les pays et les canaux, avec un accès plus large aux divers services financiers pour les populations sous ou non bancarisées, améliorant ainsi leur capacité à effectuer des transactions et à développer leurs activités.

 

Répondre aux besoins de bancarisation

L’apport en capital est l’affaire d’AfricInvest FIVE qui a mené le tour de financement, aux côtés de deux co-investisseurs : Adelie, et Seedstars Africa Venture. « Le financement permettra à Bizao d’embaucher des talents et de stimuler sa croissance en soutenant des initiatives stratégiques », explique un communiqué. Qui fait état d’une expansion géographique en Afrique du Nord et du développement de produits financiers numériques innovants. Notamment les paiements de masse, les transferts d’argent et la distribution de contenu numérique à forte valeur ajoutée.

Aurélien Duval Delort, PDG de Bizao, explique avoir passé ces dernières années à travailler en étroite collaboration avec ses partenaires (opérateurs télécoms, banques et fournisseurs de portefeuilles mobiles) pour améliorer produits et services, en fonction des besoins des clients. Grâce à cela, « nous avons multiplié par près de 20 les volumes de transactions traités par notre plateforme au cours des douze derniers mois ».

C’est pourquoi cette levée de capitaux « va nous permettre de concevoir de nouvelles lignes de produits pour des organisations verticalement intégrées à fort potentiel, de nous développer sur de nouveaux marchés et d’étoffer l’équipe dans l’ensemble de nos bureaux ». Bizao compterait une cinquantaine de salariés.

Le fondateur de Bizao n’a pas précisé quels pays l’intéressaient spécifiquement, mais « ne s’interdit rien ». Pas même le Nigeria, chasse gardé de son principal concurrent en Afrique, Paystack, Fintech qui serait sous le contrôle de l’américain Stripe. Les capitaux levés en 2022 pourraient permettre à Bizao de doubler de taille.

De son côté, Sinda Zakraoui Chiboub (AfricInvest) commente : « Contrairement à d’autres marchés, les institutions de paiement ne sont pas interconnectées en Afrique, et il est essentiel de construire des partenariats et des intégrations avec Bizao, en particulier pour les PME ainsi que pour les personnes non bancarisées et sous-bancarisées. »

Précisément, l’investissement a été réalisé AfricInvest-FIVE – pour « Financial Inclusion Vehicle » est un véhicule d’investissement générant des revenus, dédié au secteur financier en Afrique. Five signifie aussi que la société financière ambitionne d’aider l’Afrique à multiplier par cinq l’accès universel aux services financiers en Afrique, qui ne touchait que 20% de la population au moment de la création du fonds.

Bizao compte comme partenaire les grandes banques de la place comme UBA, Ecobank ou Orabank, ainsi que les opérateurs comme Free, MTN et bien sûr Orange.

@ABanker

 

Écrit par
Aude Darc

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