BGFIBank restaure son image en RD Congo

Affectée à l’automne 2021 par les révélations du documentaire Congo Hold-Up, BGFIBank voit sa certification AML 3000 renouvelée par un cabinet d’audit. Le PDG du groupe, Henri-Claude Oyima, souhaite que toutes les filiales obtiennent ce label de bonne pratique.
Par Aude Darc
BGFI Bank RD Congo bénéficie du renouvellement de sa certification AML 3000, se félicite le groupe bancaire. Le renouvellement de cette certification, – effectué une première fois en mars 2021 –, a été obtenu, début avril, à Kinshasa, à l’issue d’un audit de suivi réalisé de décembre 2021 à mars 2022 par le cabinet accrédité Maghreb Corporate. Dans cette démarche, la banque a été accompagnée par le cabinet d’avocats américain Hughes Hubbard & Reed. AML 30000 (Anti Money Laundering) est la marque internationale de certification dédiée à la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la prolifération (LCB/FT). La norme est construite sur les modèles de normalisation et les schémas de certification consacrés par la réglementation internationale de certification des systèmes de management.
Engagée dans un processus de transformation de la banque depuis 2018, la filiale congolaise du Groupe BGFIBank, premier groupe financier d’Afrique centrale, a été en 2020 le premier établissement bancaire en Afrique subsaharienne à obtenir la certification AML 30000, délivrée par l’organisme indépendant Coficert.
La démarche de certification AML 30 000 sera généralisée à l’ensemble des filiales du groupe dès cette année, souhaite le PDG de la holding bancaire, Henry-Claude Oyima. Qui précise toutefois que la réglementation « ne demande pas aux banques d’être des policiers ou des juges ».
À ce titre, elle est délivrée à BGFIBank RDC pour une durée de trois ans, assorti d’un contrôle tous les ans. Ce processus de certification externe, « reflète la stratégie de BGFIBank RDC, de renforcer la mise en conformité des process de la banque par rapport aux exigences internationales les plus strictes, afin de maintenir un climat de confiance vis-à-vis de ses clients et de ses partenaires », commente le groupe dans un communiqué.
« Conformément aux exigences du référentiel, le renouvellement de cette certification confirme la maturité et l’efficacité de notre dispositif en matière de LCB/FT ce qui démontre la résilience dont fait preuve le Groupe BGFIBank », se félicite a déclaré Francesco Do Musso (photo), directeur général de BGFIBank RDC, depuis août 2021.
Une certification bientôt généralisée aux filiales
« La réussite de BGFI repose sur un modèle de développement économique et social durable, grâce à plus de 2000 collaborateurs présents dans douze pays. Nous défendons une vision de l’économie axée sur l’initiative, l’adaptation et la proximité que nous entretenons avec nos clients », résume le groupe sur Twitter.
Cette communication au sujet de cette certification ne doit rien au hasard. On se souvient que BGFIBank avait été mise en cause, durant l’automne 2021, par des révélations de médias concernant les détournements de fonds durant l’ère Kabila. Dans le documentaire Congo Hold-Up, la banque était régulièrement citée comme étant un des établissements particulièrement peu regardants sur certaines transactions bancaires.
Henri-Claude Oyima, PDG de BGFI Group
Le groupe avait réagi en condamnant « avec la plus grande fermeté les actes contraires à la loi et à l’éthique qui ont pu être commis dans le passé ». Confirmant ainsi les accusations concernant la période Kabila mais réfutant du même coup les allégations concernant le présent. Cette certification AML 3000 semble lui donner raison. Depuis la fin 2021, le gouvernement – par l’entremise de l’inspection des Finances – et les dirigeants BGFI Bank se rencontrent, en toute discrétion, afin de trouver les voies d’un apurement des comptes passés. La banque a promis « sa pleine collaboration avec les autorités ».
La démarche de certification AML 30 000 sera généralisée à l’ensemble des filiales du groupe dès cette année, souhaite le PDG de la holding bancaire, Henry-Claude Oyima. Qui précise toutefois que la réglementation « ne demande pas aux banques d’être des policiers ou des juges ».
Le PDG a eu un autre motif de satisfaction, fin mars, en célébrant les dix ans de l’implantation de BGFI en Côte d’Ivoire. Après une première année difficile, la banque a bien vite trouvé sa marque dans le pays, en investissant dans le financement de la filière cacao, puis des autres industries agricoles, avant de se spécialiser dans le financement des PME. La banque se félicite aujourd’hui d’une rapide pénétration du marché bancaire. Une nouvelle agence vient d’ouvrir à l’Ivoire Trade Center.