Banques : Ecobank accélère sa stratégie vers les Fintech

Le groupe panafricain Ecobank procède au lancement de la phase pilote de sa plateforme de tests pour les développeurs. Sa sandbox permet l’expérimentation de solutions innovantes dans un environnement sécurisé.
Par Laurent Soucaille
Ecobank confirme son tournant stratégique vers la technologie financière. Le groupe panafricain lance sa plateforme de tests applicatifs, qui servira de moyen pour les partenaires et les sociétés de Fintechs d’accéder aux API (Interfaces de programmation applicative) d’Ecobank, réparties dans les 33 pays africains dans lesquels la banque est active.
Une sandbox (« bac à sable », en français) est une plateforme sécurisée qui permet des échanges multiples d’informations sans mettre en péril les systèmes d’intégration utilisés, dans le cas présent, par les agences bancaires. Dans un premier temps, elle consiste en une série de tests destinés à vérifier qu’un afflux d’informations nouvelles, venues de sociétés extérieures, ne plante pas le réseau.
Durant l’année 2019, le groupe avait nommé un conseiller senior en Fintech, Djiaba Diallo, signe de sa volonté d’intensifier la banque digitale en Afrique, considérée comme un important axe de croissance.
Comme en témoigne également la promotion du concours annuel Ecobank Fintech Challenge, dont la quatrième édition se déroulera cette année. Ce rendez-vous mettra à l’honneur une innovation majeure permettant d’accélérer l’intégration avec les Fintechs, tout en contribuant à optimiser leurs chances d’accéder à de nouveaux marchés.
Le directeur général du groupe, Ade Ayeyemi, considère que « la plateforme pour développeurs d’Ecobank est une preuve de plus que nous croyons fermement que la banque numérique est le futur, et ce futur c’est maintenant ! D’où notre engagement à conduire l’Afrique dans la nouvelle ère de la anque ».
Cinq entreprises pilotes
De son côté, le nouveau conseiller Djiba Diallo souligne l’importance de la sandbox qui « permettra de créer d’importantes opportunités de collaboration entre Ecobank et les Fintechs, de donner à nos partenaires la chance de multiplier les innovations et de renforcer les capacités de l’écosystème élargi des Fintechs sur le continent ».
Dans un premier temps, le groupe bancaire a sélectionné cinq entreprises africaines pour le lancement pilote :
- InTouch : Cette société sénégalaise offre aux commerces et entreprises des solutions uniques d’acceptation de paiement compatibles avec de multiples prestataires de paiement et fournit une gamme variée de services numériques dans plusieurs pays.
- La société du Nigeria est un leader des paiements en Afrique, offrant des solutions de paiement fiables aux entreprises dans le monde entier.
- Africa’s Talking : Cette entreprise kenyane est une plateforme de création d’API unifiées et dédiée aux développeurs africains pour la conception des applications SMS, USSD, Vocales, de paiement et d’achat de crédit.
- Callme2Work : La plateforme globale, également du Kenya, permet de mettre en contact les spécialistes de différents domaines et les clients.
- Esicia : Un fournisseur rwandais de logiciels, de services d’intégration des systèmes et de services d’automatisation des processus organisationnels pour les institutions des secteurs public et privé.
Le dernier rapport du FMI sur les Fintechs en Afrique soulignait que des plateformes telles que celles développées par les institutions de régulation ou les entreprises privées pourraient être utilisées pour combler le fossé toujours croissant entre l’innovation rapide et les réglementations, toujours lentes à s’adapter.
D’autres pays africains comme le Kenya, Maurice et la Sierra Leone développent leurs propres sandbox institutionnelles ; de son côté, Financial Services Innovators va bientôt lancer une telle initiative au Nigeria.
Une sandbox (« bac à sable », en français) est une plateforme sécurisée qui permet des échanges multiples d’informations sans mettre en péril les systèmes d’intégration utilisés, dans le cas présent, par les agences bancaires.
Dans un premier temps, elle consiste en une série de tests destinés à vérifier qu’un afflux d’informations nouvelles, venues de sociétés extérieures, ne plante pas le réseau.