Appui déterminant de la BID au Cameroun

L’ITFC, groupe de la Banque islamique de développement, renouvelle son soutien au Cameroun, par l’apport de 250 millions de dollars par an, ces trois prochaines années, pour faciliter l’importation de produits de base. Ainsi que par un appui à la Sodecoton.
Par Marie-Anne Lubin
La BID (Banque islamique de développement) et ses filiales font feu de tout bois. Au Cameroun, l’ITFC (Société internationale islamique de financement du commerce) a signé deux accords de développement, l’un de soutien économique, l’autre spécifiquement dédié à la Sodecton.
Dans le contexte de crise sanitaire, l’ITFC s’engage « à travailler plus étroitement avec ses partenaires et soutenir les efforts pour développer les secteurs stratégiques tels que l’agriculture, notamment le coton, qui est un produit d’exportation majeur ».
Ces accords ont été paraphés au cours d’une cérémonie réunissant, en ligne, Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, et le directeur général de l’ITFC, Hani Salem Sonbol.
La première signature porte sur un accord-cadre de 750 millions de dollars à travers lequel l’ITFC s’efforcera de mettre à la disposition du Cameroun une enveloppe de 250 millions $ par an, sur une période de trois ans, pour faciliter les importations de produits de base.
Ce, dans les secteurs stratégiques de l’énergie, des mines, ainsi que de la santé, avec les fournitures médicales, y compris les équipements médicaux. L’institution poursuivra également son soutien déjà notable au secteur prioritaire de l’agriculture, avec les exportations de produits agricoles de base tels que le coton, le soja et autres.
Grâce à cet accord-cadre, l’ITFC étendra également son soutien aux PME et au secteur privé à travers des lignes de financement aux banques locales et institutions financières. Elle assistera notamment dans le développement du commerce par le biais d’initiatives de renforcement des capacités visant à consolider les secteurs clés, surtout celui de la santé. L’accord consacre aussi l’adhésion du Cameroun au programme phare de l’ITFC, le Programme des Ponts arabo-africains (AATB, en anglais), qui vise à soutenir les flux et investissements commerciaux entre les pays arabes et africains.
Alamine Ousmane Mey s’est déclaré « très heureux » des accords signés avec l’ITFC. « Le renouvellement triennal de notre cadre de coopération est le signe d’une forte vitalité de la coopération avec l’ITFC et de la volonté constante de mettre en œuvre une stratégie réussie de planification et de programmation au Cameroun. »
Collaboration fructueuse
Selon le ministre, le financement de 750 millions $ aidera le gouvernement camerounais à consolider ses efforts de redressement économique dans le contexte particulier de la lutte contre la pandémie de la Covid-19, en facilitant l’importation de produits énergétiques essentiels, de fournitures médicales et d’intrants agricoles. « Et ce, alors qu’il faut renforcer les fondamentaux de l’économie du Cameroun grâce au développement du secteur privé et des PME. »
De son côté, Hani Salem Sonbol a réitéré l’engagement de l’ITFC à soutenir la relance économique au Cameroun : « Nous tenons à poursuivre notre collaboration fructueuse en apportant les solutions commerciales qui répondent le mieux aux besoins du pays. » Dans le contexte de crise sanitaire, la société s’engage « à travailler plus étroitement avec ses partenaires et soutenir les efforts pour développer les secteurs stratégiques tels que l’agriculture, notamment le coton, qui est un produit d’exportation majeur ».
À ce sujet, les deux partenaires ont convenu d’un accord de financement Murabaha (sans intérêt) de 98 millions d’euros, en faveur de la Société de développement du coton (Sodecoton), pour faciliter l’achat d’intrants agricoles tels que des engrais, des pesticides et des herbicides, du coton graine et du soja.
L’ITFC entretient des relations de longue date avec le Cameroun et la Sodecoton. À ce jour, le financement de l’ITFC a permis au pays d’atteindre une production record de 328 454 tonnes de coton graine collectées en 2019-2020, dont 115 000 tonnes de coton fibre ont été exportées malgré la crise sanitaire.
Ce financement permet à la Sodecoton de garantir le paiement à date des 250 000 producteurs encadrés par l’entreprise. Il permet à l’entreprise de s’affranchir des taux d’intérêt, parfois prohibitifs, exigés par les établissements de crédit.
La Sodecoton fait partie des cinq entreprises camerounaises jugées « à fort potentiel » par la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), rapporte le magazine Investir au Cameroun. La société a dégagé un résultat net positif de plus de 3 milliards de F.CFA en 2019, générant des dividendes substantiels.
ML
EN BREF
Aides aux entrepreneures du Burkina Faso
La BID, la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID) et le gouvernement burkinabè vont implémenter le projet « Brave Women » au Burkina Faso.
Déjà mis en œuvre au Yémen, le programme « Brave » a pour objectif de combiner le renforcement des capacités et des subventions à coûts partagés pour les PME, en plus du soutien aux chaînes de valeur. Le tout dans un cadre intégré qui répond aux défis du secteur privé dans un contexte de conflit.
Ce partenariat a pour principal objectif d’aider les femmes entrepreneures à surmonter les obstacles financiers et non financiers auxquels elles sont confrontées, tout en essayant de créer un meilleur climat d’affaires pour elles.
Ce nouveau projet devrait donc non seulement renforcer la résilience des PME détenues ou dirigées par des femmes, mais également soutenir le Plan de développement économique et social du Burkina Faso.