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Analyses

La compétitivité progresse

La compétitivité progresse
  • Publiéfévrier 10, 2023

Le Kenya, le Ghana et la Tanzanie progressent dans le classement annuel de l’opérateur industriel Agility, dans un contexte d’amélioration de la compétitivité de l’Afrique subsaharienne. De grands espoirs sont placés dans la Zone de libre-échange.

 

Le rapport annuel d’Agility analyse une cinquantaine de pays en développement en fonction de leur place dans la logistique nationale et internationale, les conditions commerciales et la préparation au digital. Et classe donc les pays en fonction des facteurs qui les rendent attrayants pour les prestataires logistiques, les transitaires, les transporteurs aériens et maritimes, les distributeurs et les investisseurs. À la lecture du rapport 2023, – le 14e du genre –, trois pays africains se distinguent : le Kenya, le Ghana et la Tanzanie.

« À une époque où les mesures protectionnistes sont de plus en plus courantes, un engagement de l’Afrique à créer un marché unique enverra un message fort au reste du monde. »

À la 24e place, l’Afrique du Sud est l’économie subsaharienne la mieux classée, devant le Kenya (25), le Ghana (29), le Nigeria (34), la Tanzanie (37), l’Ouganda (43), l’Éthiopie (45), le Mozambique (46) et l’Angola (48).

Parmi les pays d’Afrique subsaharienne, c’est le Nigeria qui obtient la meilleure logistique intérieure, se plaçant au 11e rang des 50 pays. Le réseau logistique international de l’Afrique du Sud est le plus performant du continent. Les meilleurs fondamentaux commerciaux d’Afrique subsaharienne se trouvent au Ghana. Le Kenya, qui a pris des mesures pour favoriser les start-up digitales, était l’économie la plus prête pour le numérique en Afrique, jugent les auteurs.

« La préparation au digital commence par l’accès au téléphone portable et à Internet. Qui est relativement bon marché par rapport au coût des projets massifs de ports, d’aéroports, de routes et d’infrastructures », explique Tarek Sultan, vice-président et PDG d’Agility. « C’est un moyen pour les pays d’Afrique subsaharienne d’accélérer leur croissance et leur compétitivité. »

À l’échelle mondiale, la Chine et l’Inde, les deux plus grands pays du monde, ont conservé leurs places de numéro 1 et 2 dans le classement général. Les Émirats arabes unis, la Malaisie, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Thaïlande, le Mexique et le Vietnam complètent le Top 10. La Chine et l’Inde sont en tête pour la logistique nationale et internationale. L’Inde a fait un bond de quatre places pour devenir le numéro un de la préparation digitale, suivie par les Émirats arabes unis, la Chine, la Malaisie et le Qatar.

 

Les engagements pour le climat

Les pays du Golfe persique, Émirats arabes unis, Qatar, Arabie saoudite et Oman, offrent à nouveau les meilleures conditions peour les affaires. La Malaisie, avec le 4e meilleur environnement pour les affaires, est le seul pays non-membre du Golfe à figurer dans le Top 5. 

Plus loin dans le classement, on constate une plus grande volatilité que lors de toutes les années précédentes de l’indice. Les conflits, les sanctions, les tumultes politiques, les faux pas économiques et les retombées de la crise sanitaire ont nui à la compétitivité de l’Iran, de la Colombie, du Paraguay, sans compter les pays eux-mêmes en conflits. Parmi les pays qui ont fait un bond en avant dans certaines catégories : le Bangladesh, le Pakistan, la Jordanie, le Sri Lanka et le Ghana.

Le rapport se double d’une enquête auprès des responsables logistiques. D’où il ressort que 53% d’entre eux s’engagent en faveur du « Zéro émission nette », 6,1% déclarant que leur entreprise a atteint cet objectif. D’ailleurs la moitié d’entre eux affirment que le changement climatique est un problème auquel leur entreprise doit faire face, tandis que 18 % disent qu’il les affecte déjà.

Sur le plan stratégique, 55 % affirment qu’ils seront plus entreprenants en matière d’expansion et d’investissement sur les marchés émergents ou qu’ils ne toucheront pas à leurs plans actuels malgré les craintes de récession. Interrogés sur les bienfaits de l’expédition digitale, les professionnels interrogés considèrent que le plus grand avantage est l’amélioration du suivi et de la visibilité ; et que le plus grand inconvénient est la gestion des erreurs/exceptions.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le classement général est le suivant : Émirats arabes unis (3) ; Arabie saoudite (6) ; Qatar (7) ; Turquie (11) ; Oman (12) ; Bahreïn (14) ; Koweït (15) ; Jordanie (16) ; Maroc (20) ; Égypte (21) ; Tunisie (32) ; Liban (33) ; Iran (36) ; Algérie (41) ; Libye (50).

D’autre part, plus de deux tiers des personnes interrogées sont d’accord ou tout à fait d’accord pour dire que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) créera de nouvelles opportunités d’emploi sur le continent. Selon les personnes interrogées, le deuxième résultat le plus probable est la création de meilleures opportunités d’emploi pour les femmes. D’ailleurs, selon la Banque mondiale, l’industrie manufacturière à forte intensité énergétique pourrait connaître la plus forte augmentation de l’emploi grâce au libre-échange, suivie par la construction et les services d’accueil.

 

Poursuivre l’élan

Dans ce cadre, et à la faveur de nouveaux investissements, les salaires des travailleuses devraient augmenter plus rapidement. À l’échelle du continent, les salaires des travailleurs masculins et féminins augmentent de manière significative.

En outre, la Banque mondiale estime que d’ici 2035, la ZLECAf pourrait augmenter les exportations intra-africaines de 81 % et les salaires de 10 %. Cependant, reconnaît l’étude d’Agility, aucun commerce n’a eu lieu dans le cadre de ses dispositions, à l’exception de quelques initiatives pilotes. « Cela s’explique par le fait que certaines des plus grandes économies de la région, comme l’Égypte, le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud, n’adhèrent pas à l’accord commercial. »

En outre, outre les droits de douane qui constituent des obstacles majeurs au commerce sur le continent, la fourniture de services logistiques est un autre obstacle majeur. Les trois quarts des marchandises africaines sont transportées sur des routes, souvent mal construites. Selon la Banque africaine de développement, cette mauvaise infrastructure de transport augmente le coût de la logistique dans la région, ce qui peut ajouter 75 % au prix des marchandises africaines. « Pour aller de l’avant, il faudra une volonté politique et un engagement à mettre en œuvre l’accord sur la zone de libre-échange. À une époque où les mesures protectionnistes sont de plus en plus courantes, un engagement à créer un marché unique enverra un message fort au reste du monde », conclut le rapport d’Agility.

Indice 2023 Emerging Markets Logistics, cliquez sur Agility.

@AB

 

Écrit par
Aude Darc

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