Afreximbank, un niveau élevé de certitude

Selon l’agence JCR, Afreximbank présente un profil de risque peu élevé. Si les actionnaires, les États africains, présentent un profil risqué, la banque bénéficie de sa capacité à sécuriser ses prêts et à dégager des bénéfices. Un avis qui élève un peu plus sa crédibilité sur les marchés.
Par Kimberly Adams
L’agence de notations JCR (Japan Credit Rating Agency) inaugure sa couverture d’Afreximbank par une notation « A- ». Ce qui correspond à « un niveau élevé de certitude pour honorer les obligations financières », dans la typologie de l’agence japonaise. Cette notation est assortie d’un avis « stable ».
La notation est principalement soutenue par le fort soutien qu’Afreximbank reçoit de ses actionnaires pour ses opérations, son statut de créancier privilégié et sa solide capacité bénéficiaire.
« Cette note élevée qui intervient alors que la banque s’apprête à s’engager dans un nouveau plan stratégique quinquennal donne un nouvel élan à nos activités de collecte de fonds. Elle aura un impact positif sur la capacité d’Afreximbank à remplir son mandat », se félicite le président Benedict Oramah.
Si la note n’est pas plus élevée, c’est qu’elle est « contrainte par l’environnement à haut risque dans les régions où la Banque opère, sa structure actionnariale composée principalement d’actionnaires avec un profil de crédit faible, et son effet de levier relativement élevé et sa liquidité étroite », précise une note de JCR.
Toutefois, l’agence a noté dans son évaluation « la prééminence croissante d’Afreximbank dans le commerce africain », citant l’implication de la Banque dans des initiatives critiques qui sous-tendent la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine) comme indicateur clé, se félicite dans un communiqué la banque africaine.
Selon qui cette nouvelle notation reflète également la force clé d’Afreximbank dans le financement structuré du commerce, démontrant sa capacité à réduire les risques de son portefeuille de prêts. JCR observe que « la banque atténue le risque de crédit grâce à des mesures comprenant l’utilisation du système de financement du commerce structuré pour transférer le risque de paiement à des contreparties ayant une solvabilité, une assurance et une garantie plus élevées ».
Forte solvabilité
Du point de vue d’Afreximbank, cette note « A- » d’une deuxième agence de notation – après GCR Ratings –, constitue « une étape majeure, arrivant au terme de son plan stratégique actuel ». Cet avis soutient la réalisation de l’un des piliers fondamentaux du plan stratégique, à savoir la solidité financière, qui aide la banque à mobiliser des ressources financières compétitives sur le continent.
Une notation de crédit solide donne l’assurance aux investisseurs qui soutiennent les activités de collecte de fonds d’Afreximbank, car elle démontre une forte solvabilité, attirant ainsi des financements à des conditions compétitives. Cette note ne vient pas par hasard : Afreximbank souhaite procéder à des opérations sur les marchés obligataires au Japon.
Les augmentations de capital ont augmenté depuis 2014, souligne JCR, et une autre levée de fonds est prévue. « Bien que la qualité des prêts puisse se détériorer, en particulier au secteur privé, en raison de l’impact de la pandémie, la banque maintiendra sa base financière en absorbant les coûts du crédit grâce à sa solide capacité bénéficiaire », souligne l’agence nippone.
« Les actionnaires dont la solvabilité est relativement faible constituent la majorité des souscripteurs au capital appelable, mais la banque apporte un rehaussement de crédit à son capital appelable en faisant appel à des services d’assurance pour accroître la sécurité des appels de fonds ».
La hausse des prêts improductifs reste limitée même après le début de la pandémie, observe JCR. Qui fait remarquer qu’Afreximbank n’est pas concernée par l’initiative sur les pays les plus endettés (DSSI) mis en œuvre par le G20 et le Club de Paris suite à la pandémie.
Benedict Oramah, président d’Afreximbank, se félicite de cette notation qui « constitue une affirmation du renforcement du profil de crédit de la Banque, soutenu par une solide culture de gestion des risques ». Le président se dit également « heureux » que le travail de la banque soutenant des initiatives telles que la ZLECAf soit reconnu et son importance récompensée.
« Cette note élevée qui intervient alors que la banque s’apprête à s’engager dans un nouveau plan stratégique quinquennal donne un nouvel élan à nos activités de collecte de fonds. Elle aura un impact positif sur la capacité d’Afreximbank à remplir son mandat. »
@KA
EN BREF
La BAD garde son triple A
L’agence JCR a émis une note « AAA », le 16 décembre, concernant les obligations cotées de la Banque africaine de développement.
« L’augmentation de capital de 2021 permettra la BAD de répondre à la demande croissante de prêts et d’investissements tout en restant conforme à ses régulations internes », souligne l’agence.
En réponse à la pandémie de la Covid-19, la BAD a apporté aux pays africains un soutien financier en apportant sa propre facilité pour atténuer l’impact.
« Son coût du crédit pourrait encore augmenter si la qualité des actifs se détériorait, principalement pour ses prêts non souverains, en raison de l’impact de la pandémie, prévient JCR qui considère que toute augmentation de crédit n’aura qu’un impact limité sur la base financière de la BAD car elle peut être absorbée par ses gains. »