BAD : Akinwumi Adesina a prêté serment

Le président Akinwumi Adesina a prêté serment pour son second mandat à la tête de la Banque africaine de développement, dont il a rappelé les priorités. Le ministre des Finances du Ghana, Kenneth Ofori-Atta, devient président du Conseil des gouverneurs.
Par Laurent Soucaille
En 2021, les Assemblées annuelles de la BAD (Banque africaine de développement) se tiendront à Accra, la capitale du Ghana. C’est donc tout naturellement que Kenneth Ofori-Atta, ministre des Finances du Ghana prend la présidence du Conseil des gouverneurs, succédant à la ministre ivoirienne Kaba Nialé.
Le président Adesina entend poursuivre les « cinq priorités » de la BAD : Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie ; nourrir l’Afrique ; industrialiser l’Afrique ; intégrer l’Afrique ; améliorer la qualité de vie des populations.
Né en 1959 à Kibi, Kenneth Ofori-Atta est économiste, banquier d’affaires et homme politique ghanéen. Ministre des Finances du Ghana depuis le 27 janvier 2017, il a notamment occupé le poste de président exécutif de la banque d’investissement Accra Databank pendant douze ans. En matière politique, il a dirigé la collecte de fonds du NPD (Nouveau parti démocratique) du président Nana Akufo-Addo , lors des dernières campagnes présidentielles.
Le Conseil des gouverneurs est l’organe de décision suprême de la BAD, au sein duquel chaque pays membre est représenté par un gouverneur et un gouverneur suppléant. Chaque gouverneur possède un nombre de voix proportionnel au capital de la Banque souscrit par son pays. Ce sont généralement ministres des Finances ou de la Planification économique, présidents de Banque centrale ou d’autres hauts fonctionnaires.
Le 1er septembre 2020, Kenneth Ofori-Atta a présidé la cérémonie d’investiture du président de la BAD. Un événement au cours duquel, en visioconférence, les présidents Muhammadu Buhari (Nigeria), Paul Kagamé (Rwanda), Alpha Condé (Guinée), George Weah (Libéria), Denis Sassou NGuesso (Congo) et Umaro Sissoco Embaló (Guinée- Bissau) ont affiché leur soutien sans faille pour Akinwumi Adesina.
Réélu pour un second mandat de cinq ans à la tête du Groupe de la BAD, ce dernier a recueilli la totalité des voix des représentants des 81 pays membres régionaux et non régionaux membres de l’institution. Ce vote, qui s’est déroulé de façon virtuelle, est une première dans les annales de la Banque.
Des difficultés et des perspectives
« Le président Adesina a dirigé la Banque avec intégrité et vision ces cinq dernières années, avec des initiatives personnelles réussies dans l’agriculture et l’éducation », a déclaré Paul Kagamé.
Selon qui « le prochain mandat sera donc la suite du premier ». Il a assuré « Monsieur Adesina », de son soutien durant cette période de pandémie « marquée par des difficultés mais aussi par des perspectives renouvelées pour notre continent ». La Banque a joué un rôle clé et continue de s’assurer que les intérêts de l’Afrique sont défendus sur la scène internationale, a estimé le président du Rwanda.
Pour sa part, Alpha Condé a salué en Akinwumi Adesina un homme engagé pour la cause de l’Afrique : « Je suis certain qu’il saura faire appliquer encore plus les cinq priorités qu’il a déterminées, notamment pour l’énergie. » Le président de la Guinée s’est dit « très heureux » d’entendre Akinwumi Adesina évoquer « une banque de développement pour les jeunes », tandis que « la jeunesse constitue l’avenir de l’Afrique ».
Georges Weah, a félicité Akinwumi Adesina pour sa « réélection bien méritée ». Il attend « avec intérêt » le partenariat poursuivi dans le cadre de son deuxième mandat.
Dans son discours d’investiture, après avoir prêté serment, le président Akinwumi Adesina a présenté sa vision d’ensemble et son ambition de consolider les succès enregistrés par l’institution depuis 2015, de parfaire son fonctionnement et d’exploiter les opportunités créées par la pandémie de Covid-19.
La pandémie a tout changé à l’échelle mondiale, et elle a mis un frein sérieux à la croissance de l’Afrique. « Maintenant, nous devons aider l’Afrique à se relever avec force, mais intelligemment, en prêtant une plus grande attention à la qualité de la croissance, en particulier dans les domaines de la santé, de la lutte contre le changement climatique et de l’environnement. »
Le président Adesina a désigné quatre piliers stratégiques, « l’institution, les personnes, l’exécution et la durabilité » qui soutiendront les cinq objectifs fondamentaux, incluant l’amélioration de la qualité et des impacts, et le maintien de la viabilité financière.