x
Close
Activités Bancaires

Les banques sud-africaines culminent

Les banques sud-africaines culminent
  • Publiéoctobre 10, 2019

Malgré le déclin du rand et le ralentissement économique de l’Afrique du Sud, Standard Bank demeure en tête du classement tandis que quatre autres banques sud-africaines font partie des dix premières banques du continent.

Par African Banker

L’Afrique du Sud continue de dominer les premières places de notre classement des grandes banques africaines 2019, plaçant cinq banques de ce pays dans le Top 10. Pourtant, elles font face aujourd’hui à la concurrence de rivales du Maroc et d’Égypte, ce qui révèle l’émergence d’une nouvelle dynamique sur les marchés africains. L’Afrique du Sud subit de plein fouet les effets de la crise économique, tandis que le rand a chuté de 14 % par rapport au dollar en un an, affectant mécaniquement les résultats bancaires exprimés en monnaie américaine.

Ainsi, Attijariwafa Bank (au 4e rang) et la National Bank of Egypt (5e rang) se sont imposées en tête du classement, reléguant la sud-africaine Nedbank au 6e rang.

Le total des fonds propres des 100 premières banques d’Afrique a reculé de 4 % en un an, pour s’établir à 101,6 milliards $, alors qu’il avait atteint le chiffre record de 105,4 milliards $ en 2017, après une hausse de 21 % par rapport à 2016. Le total du bilan des 100 premières banques a progressé de 2,8 % et se chiffre à 1 220 milliards $ (contre 1 190 milliards $ en 2018). Les revenus ont progressé de 10,2 % ; ils sont passés de 17,2 milliards $ à 19 milliards $.

À côté du rand sud-africain, la livre égyptienne, le naira nigérian et le dinar marocain sont restés relativement stables, tandis que le shilling kényan a progressé de 1,4 %, renforçant les résultats des banques de ces pays, exprimés en dollars.

Les grandes banques d’Afrique profitent de la crois­sance des économies africaines. Le seuil d’entrée dans le

palmarès reflète cette embellie : cette année, le Rwanda a fait son entrée dans le classement, la Bank of Kigali ayant décroché la 100e place avec des fonds propres de catégorie 1 de 189 millions $. Il avait fallu 175 millions $ pour figurer au dernier rang du palmarès l’an dernier, et 130 millions $ en 2017.

Les banques dynamiques d’Afrique sont confrontées aux mêmes défis que les banques des économies avancées et émergentes, selon les études sur le secteur bancaire mondial, réalisées par PwC. Elles doivent trouver des créneaux apportant une croissance durable, réduire les coûts, alors que la technologie crée une concurrence acharnée, et se conformer aux réglementations de plus en plus strictes. Souvent, les Africains trouvent des solutions compétitives, en s’appuyant sur la technologie pour atteindre les populations non-bancarisées et exploiter les synergies transfrontalières.

Les grandes banques d’Afrique, notamment en Afrique de l’Est, utilisent la technologie depuis longtemps, comme avantage concurrentiel pour surpasser les banques interna­tionales et moins dynamiques.

Elles font face depuis plusieurs années à une forte concurrence venant de sociétés hors du système bancaire, alors que les clients exigent davantage de services et à un coût moindre ; mais les banques bien établies bénéficient d’un « capital confiance » supérieur et font souvent aussi bien que leurs concurrentes, dans le domaine des solutions de paiement mobile, de l’accès aux petites et moyennes entreprises et de l’inclusion financière, pour préparer leur prochaine phase de croissance.

Standard Bank toujours loin devant

C’est le sud-africain Standard Bank Group qui arrive une nouvelle fois en tête cette année, avec des fonds propres nettement supérieurs à ceux de la banque NO 2. Toute­fois, la croissance fulgurante des années précédentes a fait place à un recul de 10 %, les fonds propres passant de 13,2 milliards $ en 2017 à 11,9 milliards $ un an plus tard ;

Les grandes banques d’Afrique profitent de la croissance des économies africaines. Le seuil d’entrée dans le palmarès reflète cette embellie

néanmoins, en rands, la banque poursuit sa croissance. Le total de bilan, à 147,7 milliards $, a diminué dans les mêmes proportions tandis que le résultat net, à 2,3 milliards $, a également baissé.

La croissance s’est effectuée dans un contexte économique et bancaire difficile et est en partie attribuable aux revenus générés hors de l’Afrique du Sud – Standard Bank est implantée dans vingt pays d’Afrique. Elle a obtenu un excellent rendement des fonds propres (ROE) de 19,1 %, encore supérieur à celui de l’an dernier.

Absa a réalisé une belle progression et s’est hissée au 2e rang, gagnant deux places, avec 5,3 milliards $ de fonds propres. Elle procède toujours à des restructurations, après la vente de parts de Groupe Absa par Barclays Bank, soit 12,2 % du capital en 2016 et 33,7 % en 2017, laissant, fin 2018, plus de 85 % des actions de la banque aux mains de nombreux actionnaires différents à la Bourse de Johannesbourg. Le total de bilan s’élève à 75 milliards $ et son résultat net a rebondi, atteignant 557 millions $.

Reléguée au 3e rang, FirstRand a vu ses fonds propres décliner de 3 %, passant de 5,3 milliards $ en 2018 à 5,1 milliards $. Son total de bilan, à 86,6 milliards $, a grimpé de 6 % malgré la dépréciation de la monnaie, et son résultat net a bondi de 5 % pour s’établir à 1,5 milliard $.

FirstRand continue d’enregistrer un rendement des fonds propres élevé de 29,2 %, nettement supérieur à celui des neuf autres premières banques, et encore meilleur que celui de l’année précédente (26,9 %).

Selon une étude réalisée par PwC (avril 2019), les résul­tats des géants sud-africains reflètent l’augmentation des revenus provenant des autres pays d’Afrique : « De manière générale, les stratégies de diversification des grandes banques au niveau des régions et des portefeuilles leur ont assuré une croissance malgré les conditions économiques difficiles. Parallèlement, les banques doivent privilégier l’évolution de leurs stratégies dans un contexte de forte concurrence et le développement de leurs solutions numériques – qui placent le client au coeur de leur modèle commercial. »

Écrit par
African Banker

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *