Le Crédit agricole du Maroc s’engage pour le climat

Une mission d’appui de 18 mois, conduite par la Banque européenne d’investissement, assistera les équipes du Crédit Agricole du Maroc afin qu’elles intègrent mieux les risques climatiques et qu’elles identifient les opportunités de financement en faveur du climat.
La BEI (Banque européenne d’investissement) – banque du climat, et le Crédit Agricole du Maroc (CAM) ont procédé au lancement d’une assistance technique. Celle-ci vise à mieux intégrer les risques climatiques dans la politique de la banque marocaine et à identifier les opportunités de financement en faveur du climat. D’une durée de 18 mois, cette mission d’appui aidera le CAM à améliorer sa méthodologie d’évaluation des risques physiques et de transition liés au climat, ainsi qu’à mettre en place un système de reporting et de publication conforme aux meilleures pratiques internationales, précise un communiqué conjoint.
Ce nouvel appui s’inscrit dans le cadre du partenariat signé entre les deux institutions en 2020, portant sur un financement de 200 millions d’euros au profit des entreprises marocaines dans le secteur de l’agriculture et de la bio-économie.
Le CAM, « en tant que leader dans le financement de l’agriculture, fortement engagé dans le développement durable, a la responsabilité d’accompagner au mieux ses clients dans l’adaptation au changement climatique tout en renforçant les moyens de gestion et d’atténuation de ce risque ».
Ce lancement fait également suite à un atelier d’échange des bonnes pratiques, qui s’était déroulé en 2021 ; il avait permis aux équipes de la BEI de partager l’approche de la banque du climat en la matière. En effet, la BEI prévoit d’augmenter ses financements verts à 50% de tous ses projets, et de mobiliser 1 milliard d’euros pour la durabilité climatique et environnementale, d’ici à 2030. À cette occasion, les experts de la BEI avaient détaillé les nouvelles pratiques et la réglementation de la banque en matière de divulgation et de déclaration des risques liés au climat.
Cet appui permettra de renforcer la capacité du CAM à mieux se préparer aux risques liés au changement climatique et à l’évolution des réglementations nationales et internationales. Il s’agira notamment de développer des outils d’analyse du portefeuille du CAM dans une perspective de finance verte et de fournir un manuel de processus pour un système d’évaluation et de mesure des risques. Ce travail permettra ainsi de conforter l’approche du CAM en matière de transition verte et de compléter la panoplie de dispositifs existants, en particulier le Système de gestion des risques environnementaux et climatiques.
Le secteur financier fait partie de la solution
En outre, cette nouvelle assistance technique contribuera fortement à l’alignement du CAM avec les orientations de la Banque centrale du Maroc. Bank Al Maghrib a publié en mars 2021 une directive sur la gestion des risques financiers liés au changement climatique afin que les banques intègrent les risques climatiques et environnementaux dans leurs stratégies, leur gouvernance et leur prise de décisions.
« Nous traversons une période cruciale pour remédier au changement climatique et agir concrètement afin de bâtir des modèles durables et sobres en carbone. Le secteur financier fait partie de la solution. À ce titre, le CAM joue un rôle moteur et nous sommes ravis d’apporter notre expertise, comme Banque du climat, pour appuyer ses efforts » a déclaré Anna Barone, représentante de la BEI au Maroc, lors d’une cérémonie organisée le 12 septembre 2022. « Tout le monde gagne à mieux intégrer le risque climatique, à la fois sur le plan financier mais aussi en termes d’opportunités de marché. Cet appui concrétise la Feuille de route de la BEI dans son rôle de banque du climat en faveur du Royaume du Maroc ».
De son côté, le président du Directoire du Crédit agricole du Maroc, Noureddine Boutayeb, a décrit la situation de son pays : « La dérive climatique est déjà en cours, avec une sécheresse historique, cette année. Le secteur agricole est directement impacté par cette rareté de la ressource hydrique dont il est le principal utilisateur. » C’est pourquoi le CAM, « en tant que leader dans le financement de l’agriculture, fortement engagé dans le développement durable, a la responsabilité d’accompagner au mieux ses clients dans l’adaptation au changement climatique tout en renforçant les moyens de gestion et d’atténuation de ce risque ».
En effet, depuis sa création, en parallèle de ses activités bancaires classiques, le CAM participe fortement à l’inclusion financière des agriculteurs et au développement social et économique du monde rural.
@ABanker