CBI : Rebond de l’activité au premier trimestre

Coris Bank International, présent dans sept pays d’Afrique de l’Ouest, affiche des résultats plutôt flatteurs, au premier trimestre 2021. La banque poursuivra sa politique d’innovations. Au Niger, elle propose désormais des produits de finance islamique.
Par Véronique Clara-Véronne
Net rebond (+54,6%) du produit net bancaire (Pnb) de Coris Bank International, au premier trimestre 2021. L’établissement de Ouagadougou (Burkina Faso) affiche un Pnb de 22,822 milliards de F.CFA (34,79 millions d’euros), contre 14,762 milliards au premier trimestre de 2020. Le groupe bancaire fait état d’une forte augmentation des dépôts de la clientèle (+45,2%) à près de 1 050 milliards de F.CFA (1,6 milliard d’euros).
« La finance islamique apparaît comme une alternative intéressante par rapport à la finance conventionnelle parce qu’elle repose sur le partage des pertes et profits générés par une activité », considère la directrice générale de CBI Niger.
Les crédits accordés à cette même clientèle ont augmenté de 21,3 % à 835,389 milliards de F.CFA (1,27 milliard d’euros). De son côté, le résultat avant impôts ressort à 14,134 milliards de F.CFA (+60%). Une progression similaire s’observe pour le résultat net – un poste peu significatif, surtout au premier trimestre, pour les banques –, qui s’établit à 12,443 milliards de F.CFA. Cette progression montre toutefois que le groupe n’a pas chargé d’importantes provisions pour risques, sur la période.
Évoquant ses perspectives, le groupe rappelle, dans un communiqué adressé aux autorités de la BVRM (Bourse d’Abidjan) que le FMI prévoit une croissance de 6% de l’économie mondiale cette année. De son côté, l’Afrique subsaharienne devrait rebondir de 3,4% en 2021, après une récession de 1,9% l’an passé.
Il s’agit toutefois d’une tendance bien moindre que celle prévue avant la pandémie, fait observer la direction de Coris Bank International, pour qui, au plan national, l’« année 2020 a été éprouvante ». En effet, le Burkina Faso, « déjà confronté à une crise humanitaire liée à l’insécurité a dû faire face à la crise sanitaire de la Covid-19 ». Cependant, l’« ensemble des efforts ont permis de réduire les effets de la pandémie et de relancer l’économie ». La croissance aurait avoisiné 4,1% au premier trimestre, selon les premières estimations de la Banque centrale, la BCEAO.
« En dépit des incertitudes, notre banque a clôturé le premier trimestre 2021 avec des indicateurs de gestion solides », commente CBI.
Le deuxième trimestre 2021 sera marqué au plan commercial par le renforcement de la collecte des ressources et la poursuite de la promotion des produits digitaux et de la finance climat. « Aussi, Coris Bank poursuivra la mise en œuvre des projets majeurs en lien avec la digitalisation et la conformité réglementaire. »
Finance islamique au Niger
Coris Bank détient sept implantations en Afrique de l’Ouest, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Togo, au Sénégal, au Bénin et au Niger, depuis 2019. Le groupe s’apprête à ouvrir ses portes en Guinée Conakry et en Guinée Bissau.
Au Niger, depuis le 6 mai, la banque déploie ses activités de finance islamique, étendant ainsi son offre. Sa branche dédiée à cette activité s’appelle Coris Bank International Baraka Niger.
Lors d’une cérémonie de présentation, la directrice générale de la filiale du Niger, Rakiatou Ide Issaka, a réaffirmé que cette antenne « ambitionne de se positionner parmi les premières banques du Niger pour servir et donner satisfaction à ses clients et partenaires avec des offres de produits et services innovants et de qualité ». C’est bien dans le souci d’apporter des solutions innovantes à sa clientèle, que CBI Niger a entamé le lancement des activités de sa première agence dédiée aux produits compatibles avec la Charia. « La finance islamique est à ses débuts au Niger mais il est bien évident que notre économie ne saurait s’en passer au regard de l’intérêt qu’elle suscite auprès des États et des organismes internationaux », considère la directrice générale.
« Coris Bank International, à travers cette solution de financement islamique, participera à l’amélioration du niveau de bancarisation des populations », juge-t-elle. La mise sur le marché des produits conformes aux principes et règles de la finance islamique répond à une demande croissante.
« La finance islamique apparaît comme une alternative intéressante par rapport à la finance conventionnelle parce qu’elle repose sur le partage des pertes et profits générés par une activité. » En proposant ces produits nouveaux, « la banque offre une alternative aux musulmans qui sont à la recherche de services financiers conformes aux principes islamiques et aux non musulmans qui sont très intéressés par la valeur morale et la souplesse qu’elle offre ».
L’offre de CBI Baraka s’adresse aux particuliers et entreprises. Il s’agit des comptes de dépôt à vue Wadi’a, la Mourabaha Financement, les Comptes d’Investissement Mourabaha et la Ijara.
VCV