BGFI Bank : une protection à toute épreuve

BGFI Bank reçoit une note d’investissement élevée de la part de Bloomfield investissement. Qui souligne la pertinence des facteurs de protections contre les risques. Une respiration dans une séquence difficile pour le groupe, après la diffusion du reportage Congo hold-up.
Par Paule Fax
Le groupe bancaire panafricain BGFIBank se félicite, dans un communiqué, des conclusions de Blomfield Investment. L’agence de notation, au terme de sa mission d’évaluation, conclut que le groupe présente une qualité de crédit élevée. « Les facteurs de protection sont bons. Cependant, les facteurs de risques sont plus variables et plus importants en période de pression économique », relate l’agence, citée par BGFIBank.
BGFI répète avec force condamner « avec la plus grande fermeté les actes contraires à la loi et à l’éthique qui auraient pu être commis dans le passé au sein de BGFIBank RDC et dont ses préposés auraient pu éventuellement être auteurs ou complices à divers degrés ».
Bloomfield attribue à la dette long terme la notation « A+ », correspondant à l’échelon supérieur de la mention « risques faibles ». À noter que l’agence a, en octobre 2021, attribué la notation AA+ (risques très faibles) à la filiale BGFI Europe.
À court terme, le groupe de Libreville présente « une certitude élevée de remboursement en temps opportun ainsi que de forts facteurs de liquidité, soutenus par de bons facteurs de protection ».
Au regard de l’activité passée et présente du groupe, ainsi que de ses perspectives, Bloomfield apprécie également le renforcement continu du cadre de gouvernance et du dispositif de gestion des risques mis en œuvre par BGFI Bank.
Le bilan du plan d’entreprise « Excellence 2020 » est qualifié de « satisfaisant », ce qui traduit globalement la bonne capacité à atteindre les objectifs. La banque conserve « une position dominante » dans la zone Cemac, malgré une légère contraction de ses parts de marché.
De même, la contraction de son résultat net s’explique par une stagnation des produits financiers, ce qui n’empêche pas le sentiment d’« une bonne performance globale ». Enfin, se félicite le groupe bancaire, l’agence relève « une solidité financière qui se confirme, en dépit de la crise sanitaire liée au coronavirus ».
Il subsiste quelques facteurs de fragilité. Le premier tient au fait que la zone Cemac a des perspectives de croissance économique modérée. Le second au fait qu’en Afrique centrale et plus généralement dans les zones d’implantation du groupe, persistent des tensions sociopolitiques et sécuritaires.
Mise au point et lanceurs d’alerte
Toutefois, « cette notation financière répond aux exigences d’Excellence, de performance et de rentabilité du groupe, inhérentes à notre métier qui guident depuis 50 ans le développement de notre banque », se réjouit le PDG de BGFI Bank. « Une ambition que nous continuons de porter avec le déploiement de notre nouveau projet d’entreprise, Dynamique 2025 », conclut Henri-Claude Oyima.
Voilà qui met un peu de baume au cœur au sein d’un groupe éprouvé depuis quinze jours par les informations véhiculées par le reportage Congo hold-up. Diffusée par une vingtaine de médias et plusieurs ONG, cette enquête révèle les détournements de fonds pratiqués par l’ancien homme fort de la RD Congo, Joseph Kabila. La filiale de BGFI est épinglée pour son rôle supposé dans diverses transactions douteuses.
Un temps silencieux, le groupe a finalement réagi par un communiqué alternant menaces, dénégations et explications. BGFI répète avec force condamner « avec la plus grande fermeté les actes contraires à la loi et à l’éthique qui auraient pu être commis dans le passé au sein de BGFIBank RDC et dont ses préposés auraient pu éventuellement être auteurs ou complices à divers degrés ».
Si la direction du groupe reconnaît avoir été contactée par les auteurs du documentaire, elle explique ne pas avoir souhaité s’exprimer sur des enquêtes en cours. Néanmoins, BGFI n’a jamais masqué les scandales qui ont éclaboussé sa filiale congolaise, dès 2016, assurant avoir pris, à partir de 2018, « des mesures pour renforcer la gouvernance et les mécanismes de contrôle ».
Entre autres arguments, le groupe rappelle qu’il a obtenu la certification AML 30000 relative à la lutte anti-blanchiment des capitaux et de lutte contre le terrorisme. Il s’est également constitué partie civile contre les auteurs de détournements.
Sans nier « le droit des journalistes », la holding bancaire « se réserve le droit de poursuivre toute personne prenant part à la diffusion et la reproduction de fausses informations et/ou à la divulgation d’informations confidentielles ou privées dans les médias ou sur les réseaux sociaux ».
@PF