Téléphonie : Un continent mieux connecté

Le projet 2Africa est l’un des câbles sous-marins les plus importants au monde, reliant 23 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe. Il associe constructeurs, opérateurs télécoms et fournisseurs de contenus.
Par Laurent Soucaille
Un consortium dans lequel on retrouve MTM, Telecom Egypt et WIOCC, annoncent le projet de câble sous-marin 2Africa. Il serait le plus complet au monde, destiné à desservir l’Afrique au Moyen-Orient. Ce consortium comprend China Mobile International, Facebook, MTN GlobalConnect, Orange, stc, Telecom Egypt, Vodafone et WIOCC.
« Les économies prospèrent lorsque Internet est largement accessible aux entreprises. 2Africa est l’un des principaux piliers soutenant sa formidable expansion en Afrique, où l’économie numérique est en plein essor », commente Najam Ahmad, de Facebook.
Les partenaires ont choisi de confier la construction du câble à Alcatel Submarine Networks (ASN). Le projet, intégralement financé, « permettra d’améliorer de façon significative la connectivité en Afrique et au Moyen-Orient », indique un communiqué commun. Lequel ne précise pas l’ampleur dudit financement, qui pourrait approcher du milliard de dollars, selon certains sites spécialisés.
Long de 37 000 km, 2Africa sera l’un des projets de câble sous-marin les plus importants au monde. Il connectera l’Europe (vers l’est, via l’Égypte), le Moyen-Orient (via l’Arabie saoudite) et 21 points d’atterrissement dans seize pays d’Afrique. Il devrait être mis en service en 2023 ou 2024.
Il devrait fournir une capacité nominale allant jusqu’à 180 Tbit/s sur les éléments clés du système. Soit un niveau supérieur à la capacité combinée totale de tous les câbles sous-marins desservant l’Afrique à l’heure actuelle. 2Africa répondra à une demande croissante dans la région et facilitera le déploiement de la 4G, de la 5G et de l’accès haut débit fixe pour des centaines de millions de personnes.
Dans les pays connectés par le câble 2Africa, les prestataires de services obtiendront des capacités par le biais de Data Centers neutres ou de stations d’atterrage en libre accès, de manière équitable et juste. « Cette initiative permettra de soutenir le développement d’un écosystème Internet sain dans lequel les entreprises et les particuliers pourront bénéficier d’un accès fortement amélioré. »
Le summum de la technologie
Le câble 2Africa prévoit en option une interconnexion optique directe entre l’Afrique de l’Est et l’Europe. Les partenaires du projet 2Africa et Airtel ont signé avec Telecom Egypt un accord concernant la fourniture d’une liaison complètement nouvelle, reliant la mer Rouge et la Méditerranée, la première depuis plus d’une décennie. Ce projet inclut de nouvelles stations d’atterrage. Il prévoit aussi le déploiement d’une fibre nouvelle génération – en aluminium, et non plus en cuivre, selon certaines sources –, sur deux nouveaux itinéraires terrestres différents, parallèles au Canal de Suez.
Le câble 2Africa intègrera la nouvelle technologie SDM1, conçue par ASN, permettant le déploiement d’un maximum de 16 paires de fibres, là où les anciennes technologies n’en supportaient que huit, pour une capacité améliorée à un coût plus avantageux.
Le câble intègrera également la technologie de commutation optique pour permettre une gestion flexible de la bande passante. La profondeur d’enfouissement du câble a été augmentée de 50 % par rapport aux anciens systèmes et le tracé évitera les zones touchées par les perturbations sous-marines. Toutes ces mesures ont été prises afin d’offrir le plus haut niveau de disponibilité possible.
« Notre investissement assure à la fois la pérennité de nos capacités réseau et une résilience supplémentaire pour maximiser la disponibilité de notre infrastructure critique », conclut le groupe kenyan.
« Le lancement de 2Africa nous permettra d’offrir à nos clients une connexion sans couture entre l’Afrique afin d’étendre notre présence en Asie », a commenté Jessica Gu, administratrice chez China Mobile International. « Garantir une capacité maximale et une transmission plus rapide nous permet de satisfaire les besoins actuels et futurs des nations africaines, en adéquation avec notre engagement pour une vie numérique mondiale. »
Une clef de la croissance économique
Selon le directeur des Opérations de MTN, Frédéric Schepens, « cette initiative vient compléter la stratégie de fibre terrestre de MTN GlobalConnect pour connecter les pays africains entre eux et avec le reste du monde ». Le groupe sud-africain se déclare « fier de jouer un rôle clé dans ce projet apportant aux communautés tous les avantages d’une vie moderne et connectée ».
Najam Ahmad, vice-président, Infrastructure réseau chez Facebook, commente : « 2Africa est l’un des éléments majeurs de notre investissement continu en Afrique visant à apporter au plus grand nombre un accès Internet plus rapide ».
La société californienne constate l’impact positif qu’une amélioration de la connectivité pouvait avoir sur les communautés, de l’éducation aux soins de santé. « Nous savons que les économies prospèrent lorsque Internet est largement accessible aux entreprises. » 2Africa est l’un des principaux piliers soutenant « la formidable expansion d’Internet sur le continent africain, où l’économie numérique est en plein essor », commente Najam Ahmad.
Alioune Ndiaye, directeur général d’Orange Afrique et Moyen-Orient, a déclaré : « Cet investissement majeur complètera nos infrastructures sous-marines et nos infrastructures terrestres panafricaines existantes. »
Le projet fournira aux communautés de toute la côte ouest de l’Afrique un accès à la connectivité internationale, de manière redondante. Orange pourra répondre de manière sécurisée à la nécessité d’accroître la bande passante, une étape nécessaire au développement numérique continu des régions.
« Notre participation au projet 2Africa s’inscrit dans un engagement visant à fournir aux utilisateurs de grandes capacités le réseau résilient dont ils ont besoin », commente Chris Wood, PDG de WIOCC. Il faut répondre aux exigences toujours plus importantes des clients en matière de bande passante. « Notre investissement assure à la fois la pérennité de nos capacités réseau et une résilience supplémentaire pour maximiser la disponibilité de notre infrastructure critique », conclut le groupe kenyan.