Niger : Un portail unique pour l’administration

Le portail service-public.ne permet aux citoyens nigériens de connaître l’ensemble des formalités administratives et, pour certaines d’entre elles, de les accomplir en ligne. Une étape de plus qui vient confirmer les ambitions du Niger en matière de nouvelles technologies.
Par Marie-Anne Lubin
« À vous de jouer ! », conclut la vidéo de promotion. Il ne s’agit pourtant pas d’un jeu, mais d’un outil moderne destiné à faciliter la vie des citoyens et des entrepreneurs du Niger. Le portail service-public.ne est désormais accessible au plus grand nombre ; il verra ses fonctionnalités augmenter au fil des mois.
« La mue vers une administration numérique est particulièrement importante pour les pays en transition en vue d’établir une gouvernance efficace, transparente et inclusive, dans le but de contribuer au développement social et économique des populations », commente l’AFD.
Grâce aux outils numériques, l’administration du Niger se transforme ; son ambition : apporter aux citoyens, aux entreprises, ainsi qu’aux agents administratifs, une approche des services publics efficace, transparente et rapide.
Le portail permet à chacun d’avoir les informations précises sur le déroulement d’une démarche administrative, sans avoir besoin de se déplacer. À ce jour, 80 démarches sont recensées et d’autres suivront. Déjà, quelques procédures peuvent s’effectuer en ligne, comme la demande du casier judiciaire ou la création d’entreprises. Afin de garantir l’accessibilité à tous, le site est disponible en français et en anglais, avec une assistance en langues haoussa et zarma, ainsi qu’une assistance pour les malvoyants et les analphabètes.
Ce portail avait fait l’objet d’un lancement officiel, le 28 janvier, et a été rendu opérationnel quelques jours plus tard. Présidée par le Premier ministre Brigi Rafini, la cérémonie avait réuni des officiels de l’Agence nationale pour la société de l’information (ANSI) et du Haut-Commissariat à la modernisation de l’État (HCME). Ainsi que les partenaires de l’AFD (Agence française de développement).
Brigi Rafini a félicité l’ANSI et le HCME pour « tous les efforts qu’ils ne cessent de fournir pour l’amélioration et la modernisation des services publics de l’État », citant en exemple « la bonne collaboration » entre ces deux structures publiques. Conformément aux engagements du Président Issoufou Mahamadou, le Niger poursuit son développement numérique. Le gouvernement entend accélérer le processus de transformation digitale de l’État. Désormais l’apanage de l’ANSI, qui fait office de ministère de l’Informatique et des nouvelles technologies.
Le e-gouvernement, un élément moteur
Dans le contexte de crise sanitaire, cette structure « a joué un grand rôle » conformément à sa mission de mise en œuvre de la stratégie nationale de transformation digitale, d’accès universel au numérique et la maîtrise d’ouvrages de programmes de développement numérique.
Le Premier ministre a salué l’appui de la France qui s’inscrit « dans la volonté du gouvernement de rapprocher les services publics de ces citoyens et entreprises grâce au numérique, en englobant les différentes initiatives numériques en cours et afin de donner un résultat ambitieux dans des délais très courts ».
À coup sûr, ce portail bénéficiera d’une évolution permanente. Il aura pour effet d’une part, de faciliter le travail aux agents de l’État et de contribuer à améliorer la productivité, la traçabilité et la transparence dans les administrations. Et d’autre part, de faciliter l’accessibilité et la disponibilité permanente des services publics de qualité aux usagers, quel que soit leur lieu de résidence.
« La mue vers une administration numérique est particulièrement importante pour les pays en transition en vue d’établir une gouvernance efficace, transparente et inclusive, dans le but de contribuer au développement social et économique des populations », commente l’AFD. Pour qui le « e-gouvernement » devient ainsi un élément moteur dans le développement national.
« Les défis sont toutefois encore nombreux », prévient l’agence française. Qui rappelle que l’ambition du portail nigérien est que demain, l’ensemble des démarches présentées puissent s’effectuer toutes directement en ligne, sans passer par un guichet physique. L’apport de la France serait de 700 000 euros.
Un appui dont se félicite le directeur de l’ANSI, Ibrahima Guimba Saidou : « L’assistance technique mobilisée par Expertise France aura été d’une grande qualité et les experts mobilisés ont su être à l’écoute de l’écosystème du numérique nigérien et des institutions publiques qui ont, eux aussi, contribué à la réalisation de cet outil au service de nos populations. »
ML