L’Agence française de développement, ses filiales Proparco et Expertise France, ont intensifié leurs actions en 2022, portant à un niveau jamais atteint la politique de Paris, soutenue sur ces questions par trois Français sur quatre.
Le groupe AFD considère avoir tenu ses objectifs, en 2022. Exercice qui se solde par 12,3 milliards d’euros de nouveaux financements signés, 9 milliards d’euros décaissés pour un millier de projets.
Rémy Rioux présentait les annuels, ce 26 avril 2022, du groupe AFD qui comprend l’Agence française de développement, Proparco, la filiale dédiée au secteur privé, ainsi qu’Expertise France. Cette agence interministérielle de coopération technique de la France a été intégrée au sein de l’AFD le 1er janvier 2022. Désormais, le groupe AFD, c’est 3 600 collaborateurs actifs dans plus de 150 pays et onze départements et territoires d’outre-mer.
« Au-delà des chiffres, notre action s’incarne dans des centaines de projets concrets qui bénéficient directement aux populations, promeuvent nos intérêts et font rayonner nos valeurs. »
Selon les pointages de l’AFD, la qualité des financements s’est également améliorée en 2022, puisque 65% d’entre eux contribuent à la lutte contre le changement climatique et 62% à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Sur le plan géographique, l’Afrique a bénéficié de près de la moitié des montants signés, à hauteur de 5,5 milliards d’euros et les pays les moins avancés (PMA) représentent 42% des projets en exécution.
L’année a été marquée par l’appui d’urgence apportée au gouvernement ukrainien. Sur le plan sectoriel, un effort particulier a été porté aux questions de sécurité alimentaire et d’agriculture durable ainsi qu’aux partenariats de transition juste. Au total, les impacts des financements de l’AFD seront « significatifs », avec 64 millions de personnes bénéficiant d’un accès aux soins amélioré, près de 14 millions de jeunes filles scolarisées, 10 millions de tonnes de CO2 évitées ou encore 35 millions d’hectares conservés ou restaurés.
Proparco, avec 2,3 milliards d’euros engagés, dont la moitié en Afrique, a poursuivi notamment l’initiative Choose Africa. Lancée en 2018, elle a permis de financer près de 40 000 TPE et PME, ainsi que plusieurs centaines de milliers de micro-entrepreneurs africains, pour résister dans la crise et de poursuivre leur développement.
Expertise France, avec près de 400 millions d’euros de projets signés en 2022, a triplé de taille depuis 2015, et emploie près de 1 000 experts dans 380 projets ; 65% de son chiffre d’affaires est réalisé en Afrique.
Le quatrième contributeur mondial
Au-delà de ses opérations, le groupe AFD a permis également de mobiliser divers partenaires français : 275 organisations de la société civile ont bénéficié de 465 millions d’euros en 2022. Plus de 70% des projets en cours de mise en œuvre impliquent au moins un acteur économique français et les retombées économiques globales pour les acteurs français s’élèvent à près 2 milliards d’euros en 2022.
« Ces impacts ont été obtenus en renforçant la solidité financière du groupe et en maîtrisant ses risques », juge un communiqué de l’AFD. Laquelle a dépassé pour la première fois, 1 milliard d’euros de produit net bancaire en 2022 et dégagé un résultat net de 456 millions d’euros. Le bilan consolidé de l’Agence a atteint 64 milliards d’euros (+10%) pour 9,3 milliards de fonds propres.
Ces résultats ont contribué, pour un tiers, à porter la politique de développement de la France à son plus haut niveau historique : 0,56% de son revenu national brut, faisant de la France le quatrième pays contributeur dans le monde en volume.
Désormais, l’Agence participe activement à la préparation du Sommet pour un nouveau pacte financier qui se tiendra à Paris les 22-23 juin 2023, en mobilisant l’ensemble des 530 banques publiques de développement dans le monde, réunies depuis 2020 au sein du mouvement Finance en commun.
D’autre part, Rémy Rioux a révélé les résultats d’un sondage, qui témoigne, selon lui, d l’intérêt croissant des Français pour les questions de développement (+12 points par rapport à l’année dernière). Quatre Français sur cinq sont « conscients » des interdépendances entre ce qui se passe dans les pays en développement et leur vie quotidienne, avec une attention croissante pour la protection de la planète.
Ils sont de plus en plus nombreux à connaître (74%, soit +7 pts) et à soutenir (75%, soit +2 points) la politique française de développement, ainsi que l’Agence qui la sert dont ils ont à 90% une opinion positive, lorsqu’ils la connaissent. Un nombre croissant, quoique minoritaire, des Français juge la politique de développement efficace (41%, soit +8 points), taux qui monte à 60% chez les moins de 35 ans.
L’âge des conséquences
D’ailleurs, les jeunes expriment « le fort désir » de s’engager personnellement pour le développement durable à l’international et espèrent un engagement plus fort encore de la France en ce domaine dans le monde.
« Depuis 2017, la France a fait le choix assumé de la solidarité internationale et de la protection du climat, de la planète et des autres biens publics mondiaux », commente Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des partenariats internationaux. « Au-delà des chiffres, notre action s’incarne dans des centaines de projets concrets qui bénéficient directement aux populations, promeuvent nos intérêts et font rayonner nos valeurs. »
De son côté, Rémy Rioux constate qu’avec le retour de la guerre en Europe, l’« année 2022 nous a fait entrer de plain-pied dans l’âge des conséquences ».
LS, d’après communiqué de l’AFD.
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