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« L’Afrique est bancable ! »

« L’Afrique est bancable ! »
  • Publiémars 18, 2022

Le PDG de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a annoncé, le 17 mars 2022 au soir, que l’Africa Investment Forum avait sécurisé 32,8 milliards de dollars d’investissements pour l’Afrique. L’autoroute reliant Abidjan à Lagos sera prête dans six ans.

Par Laurent Allais

 

Par des cessions virtuelles, du 15 au 17 mars, l’Africa Investment Forum a présenté aux investisseurs internationaux des projets jugés finançables et rentables, pour plus de 57 milliards de dollars. D’après les déclarations du PDG de la BAD (Banque africaine de développement, les cessions ont permis de sécuriser 32,8 milliards $, le reste restant en négociation. Akinwumi Adesina a qualifié cette somme d’« incroyable réalisation », voyant le témoignage que l’« Afrique est bancable ».

Le plus important contrat conclu lors de ces trois jours pèse 15,6 milliards $. Il permettra de construire l’autoroute géante reliant Lagos (Nigeria) à Abidjan (Côte d’Ivoire). Les deux grandes métropoles d’Afrique de l’Ouest seront ainsi mieux en communication. L’autoroute d’environ 1 200 km aura quatre à six voies et devrait être achevée dans environ six ans, a révélé Akinwumi Adesina.

« L’Afrique est de retour pour les investissements. Nous avons traversé des moments difficiles à cause de la situation de la Covid-19, mais nous voici sur un rebond », s’est réjoui le patron de la BAD.

Les projets, qui font partie de la réponse de la BAD à la pandémie, touchent des secteurs tels que l’agriculture et l’agro-industrie, l’éducation, l’énergie et le climat, la santé, les minéraux et l’exploitation minière, et les technologies de l’information et des communications.

Du côté de la santé, les projets comprennent une nouvelle ville médicale à Accra (Ghana), un fonds pour les services de santé pour les populations à faible revenu en Afrique du Sud et deux plateformes de fabrication de produits pharmaceutiques : une en Afrique de l’Ouest et une au Kenya.

Reporté au dernier moment en raison des contraintes sanitaires, l’Africa Investment Forum s’est donc déroulé du 15 au 17 mars. Différentes salles de transactions ont été ouvertes pour que se rencontrent financiers, investisseurs, et porteurs de projets.

Diverses discussions, durant ces trois jours, ont servi à faire avancer les transactions déjà « dans les tuyaux » depuis 2021. La troisième édition de l’Africa Investment Forum devait se tenir en format hybride à Abidjan en décembre 2021, mais a été reportée en raison de l’émergence du variant Omicron. Quarante-cinq transactions d’une valeur de 57,4 milliards de dollars ont été sélectionnées pour les discussions dans ces salles de transactions.

Akinwumi Adesina souligne l’importance de donner la priorité à la sécurité et à la souveraineté de l’Afrique en matière de soins de santé, en s’appuyant sur trois piliers : la construction d’infrastructures de qualité, le développement de l’industrie pharmaceutique et l’augmentation de la capacité de fabrication de vaccins.

Africa Investment Forum n’était donc pas « un forum de plus », mais une plateforme multipartite et multidisciplinaire qui fait avancer des projets de partenariat public-privé et privé jusqu’au stade de la « bancabilité ». Elle rend les projets crédibles et potentiellement rentables en mobilisant des capitaux et en accélérant les ententes vers le bouclage financier des transactions.

Un engagement énergique

Parmi les projets les plus avancés, figuraient notamment un investissement pour développer plus de 220 kilomètres de lignes de transmission électriques dans le cadre d’un accord de partenariat public-privé à long terme, un projet dont l’objectif sur dix ans, est de déployer une infrastructure à haut débit pour plus de 800 000 clients résidentiels et des petites entreprises. On relève également un projet de centre biomédical et pharmaceutique.

Les 45 transactions qui ont été examinées du 15 au 17 mars recèlent un potentiel total de 3,8 millions d’emplois, à la fois directs et indirects dont un million destiné aux femmes et entrepreneures africaines, et un autre million aux jeunes.

La directrice d’Africa Investment Forum, Chinelo Anohu, faisait part, avant la réunion, de l’« engagement énergique » pour faire avancer la plateforme. Cette dernière, a-t-elle poursuivi, va au-delà du simple soutien aux investissements : « Africa Investment Forum s’emploie à promouvoir un environnement favorable aux affaires dans les pays africains, sachant que les bonnes politiques font les bons investissements. »

Chinelo Anohu considère qu’à l’avenir, les différentes parties devront « collaborer plus étroitement pour accélérer le rythme des investissements dans les infrastructures ».

Parmi les 160 participants à la réunion, qui représentaient des investisseurs et des organismes de préparation de projets, figuraient Sarah Whitten, de l’Agence américaine pour le commerce et le développement, Preeti Sinha, secrétaire exécutive du Fonds d’équipement des Nations unies et Omar Ezzat, du Centre de coopération multilatérale pour le financement du développement.

Les huit partenaires fondateurs sont : la BAD, qui héberge également l’Africa Investment Forum, Africa 50, Africa Finance Corporation, Afreximbank, la Banque de commerce et de développement de l’Afrique orientale et australe, la Banque européenne d’investissement. Sans oublier la Banque islamique de développement.

Akinwumi Adesina souligne l’importance de donner la priorité à la sécurité et à la souveraineté de l’Afrique en matière de soins de santé, en s’appuyant sur trois piliers : la construction d’infrastructures de santé de qualité, le développement de l’industrie pharmaceutique du continent et l’augmentation de la capacité de fabrication de vaccins.

@LaurentAllais

 

Écrit par
Laurent Allais

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