Mauritanie : La question de la cohabitation sur la table

Les Mauritaniens attendent beaucoup de changements qui devraient être impulsés par le nouveau président Mohamed Ould Ghazawani, élu durant le scrutin présidentiel de juin dernier. Et c’est en cela que la formation du futur gouvernement prend tout son sens.
Par NAF
Mohamed Ould Ghazouani a été investi jeudi 1er août nouveau président de Mauritanie. La cérémonie d’investiture s’est déroulée jeudi au palais El Mourabitounes, à 35 km au nord de Nouakchott. La passation de pouvoir a été marquée par un échange de discours entre le nouveau président et l’ex-chef de l’État Mohamed Ould Abdel Aziz.
Candidat du parti au pouvoir et dauphin du président sortant Ould Abdel Aziz, l’ex-général et ministre de la Défense Mohamed Ould Ghazawani avait été proclamé président élu dès le premier tour de la présidentielle du 22 juin 2019 avec 52,01% des voix.
Quoi qu’il en soit, le prochain gouvernement devrait s’atteler à résoudre les problèmes liés à la cohabitation, au recensement national jugé « discriminatoire », à la question des déportés et des exilés et à l’esclavage.
Certes sa victoire a été contestée par les autres candidats de l’opposition et certains observateurs avertis pour qui aucun candidat ne peut être élu dès le premier tour dans le contexte mauritanien. Mais le temps semble être venu pour la conciliation.
De fait, ces mêmes observateurs et acteurs politiques notent aussi que dans l’objectif de créer une stabilité socio-politique dans son pays, le nouvel élu Ould Ghazwani doit accentuer le renouvellement de la classe politique en mettant notamment en place un gouvernement d’unité nationale composé d’homme et de femme alliant compétence et représentativité.
Cette nouvelle équipe, espèrent-ils, aura pour mission de ressouder la fracture nationale et de résorber les inégalités entre les différentes composantes du pays. En réalité, il s’agit, vu sous un autre angle, d’ouvrir le gouvernement à l’opposition. Une approche qui pose la question de la cohabitation et une foultitude d’interrogations.
En effet, qui de l’abolitionniste Briame Ould Dah Abeid, du leader de la Coalition vivre ensemble Kane Hamidou Baba, ou de l’ancien Premier ministre Ould Boubacar serait le potentiel Premier ministre ? Ces opposants accepteraient-ils la main tendue du régime ?
Autre préoccupation. Certains soulignent aussi que le président Ghazwani, bien que ne comptant plus sur ses concitoyens de la Vallée (majoritairement noirs) du fait de sa lourde défaite au sud du pays, serait plutôt favorable à un Premier ministre issu de sa mouvance et qui aurait des bons rapports avec l’opposition : le mouvement noir et les mouvements anti-esclavagistes. Mais qui ? Même si des noms sont avancés dont celui avec insistance de l’ancien patron de l’OMVS, Dr Ould Merzough.
Quoi qu’il en soit, le prochain gouvernement devrait s’atteler à résoudre les problèmes liés à la cohabitation, au recensement national jugé « discriminatoire », à la question des déportés, des exilés et à l’esclavage.