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Investir en Afrique est rentable !

Investir en Afrique est rentable !
  • Publiéavril 25, 2023

En tournée au Japon, le président de la BAD, Akinwumi Adesina, appelle une augmentation significative des investissements en Afrique, affirmant que le continent est la meilleure destination d’investissement au monde, aujourd’hui et à l’avenir.

 

Akinwumi Adesina ne ménage pas ses efforts pour vendre la destination Afrique. Lors d’une conférence donnée dans le cadre du Forum de co-création de l’écosystème d’investissement Japon-Afrique à Tokyo, le président de la BAD (Banque africaine de développement) a expliqué à ses hôtes que l’Afrique offrait d’« énormes opportunités d’investissement », donnant des exemples d’entreprises japonaises qui mènent des activités rentables en Afrique, depuis de nombreuses années.

« C’est en Afrique que la fabrication de batteries lithium-ion est la plus compétitive. Par exemple, l’installation d’un précurseur de batteries lithium-ion en RD Congo serait trois fois moins coûteuse qu’en Chine ou aux États-Unis ! »

Le forum était organisé par Keizai Doyukai, une organisation privée qui rassemble près de 1 400 cadres supérieurs venus d’un millier d’entreprises.

Akinwumi Adesina a souligné que les IDE (Investissements directs étrangers) du Japon vers l’Afrique ont diminué, passant de 10 milliards de dollars en 2016 à seulement 4,7 milliards $ en 2020, avant de se redresser à 6 milliards $ en 2021. L’Afrique ne représente que 0,003 % des IDE du Japon, qui s’élèvent à 2 000 milliards !

En matière de commerce, le volume des exportations et des importations entre l’Afrique et le Japon reste inférieur à 2 %, et la BAD a toutes les raisons de croire que la donne peut changer. Son président a mentionné la banque publique Japan Bank for International Cooperation (JBIC) qui, avec TotalEnergies et d’autres investisseurs, dont la BAD, cofinancé le projet de gaz naturel liquéfié au Mozambique, d’une valeur de 24 milliards $, ce qui en fera le troisième plus grand projet au monde. Le Japon achètera 30 % de sa production.

La JBIC et la Mizuho Bank, ainsi que la BAD et neuf autres institutions financières, ont investi 2,7 milliards $ dans la construction du corridor ferroviaire et portuaire de Nacala au Mozambique.

Et Akinwumi Adesina de citer des multinationales japonaises telles que Toyota Tsusho, Mitsubishi Corporation, Hitachi et Komatsu, qui réalisent des milliards de dollars de bénéfices chaque année. « Ces entreprises vous diront qu’investir en Afrique est rentable ; nous voyons maintenant une plus grande impulsion et un plus grand enthousiasme pour davantage d’investissements japonais en Afrique. »

 

Un continent d’espoir

À son sens, les succès des grandes entreprises japonaises opérant en Afrique incitent une nouvelle génération de jeunes Japonais à se tourner vers le capital-risque et les fonds d’investissement privés pour soutenir les PME.

Par exemple, une jeune entreprise, Kepple Africa Ventures, a levé 43 millions $ et investit, avec des fonds d’investissement privés africains, dans une centaine d’entreprises en phase d’amorçage dans onze pays africains. Uncovered Fund, fondé en 2019, est un autre fonds de capital-risque japonais qui a investi dans 26 start-up africaines.

S’exprimant lors du Forum, le vice-président de l’équipe de projet Afrique de Keizai Doyukai, Ken Shibusawa (photo), a déclaré qu’une nouvelle société, & Capital Inc, a été créée au début de l’année pour promouvoir les investissements japonais en Afrique.

Et le président de l’Association d’amitié parlementaire Japon-UA, Ichiro Aisawa, a décrit l’Afrique comme « un continent d’espoir doté d’un pouvoir démographique ». Une fois la pandémie de Covid-19 maîtrisée, l’association entamera une grande tournée en Afrique pour renforcer la présence du Japon.

Si le nombre d’entreprises japonaises en Afrique est passé de 520 en 2010 à 900 en 2020, Akinwumi Adesina a appelé à davantage de capital-risque et de fonds d’investissement privés pour exploiter l’énorme potentiel du continent.

Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a annoncé l’an dernier, lors du sommet de la TICAD 8 à Tunis, l’octroi de 30 milliards $ à l’Afrique, notamment pour soutenir les start-up, la croissance verte et la formation de 300 000 professionnels.

« Avec des compétences appropriées, les jeunes Africains formeront la main-d’œuvre des industries mondiales, car de nombreux pays sont confrontés à un vieillissement rapide de leur population », estime le président de la BAD.

 

De faibles risques

Qui a rappelé à ses hôtes que la Zone de libre-échange continentale africaine fait de l’Afrique la plus grande zone de libre-échange du monde, en nombre de pays participants. Les opportunités manufacturières à elles seules devraient atteindre 1 000 milliards $ en 2025 ; tandis que les dépenses de consommation en Afrique atteindront 6,7 billions de dollars d’ici à 2030.

Akinwumi Adesina a rappelé les atouts de l’Afrique en matière d’agriculture, d’énergie renouvelable etc., et combien le continent « détient la clé » de la transition mondiale vers les véhicules électriques grâce à ses abondants gisements de minéraux et de métaux tels que le platine, le lithium, le cobalt, le cuivre et le graphite.

« C’est en Afrique que la fabrication de batteries lithium-ion est la plus compétitive. Par exemple, l’installation d’un précurseur de batteries lithium-ion en RD Congo serait trois fois moins coûteuse qu’en Chine ou aux États-Unis ! »

De grands projets dans la production de véhicules électriques

Faisant référence aux enquêtes récentes qui montrent la solidité de l’Afrique en matière de rendements, il s’est exclamé : « Votre investissement est en sécurité en Afrique ! »

D’ailleurs, Akinwumi Adesina a rassuré les investisseurs : « L’Afrique n’est pas aussi risquée pour les investissements que beaucoup le pensent ; accélérons les investissements du secteur privé japonais en Afrique. Faisons plus ensemble en Afrique, plus rapidement et à plus grande échelle ! »

PF, d’après un compte-rendu de la BAD.

@AB

 

Écrit par
Paule Fax

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