Covid-19 : La star du saxo, Manu Dibango est décédé

Le 18 mars, un communiqué de ses proches publié sur sa page Facebook annonçait son hospitalisation, à la suite d’une infection par le coronavirus.
Par Serges David
« Chers parents, chers amis, chers fans. Une voix s’élève au lointain…C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango, notre Papy Groove, survenue le 24 mars 2020 à l’âge de 86 ans, des suites du Covid-19.
Les obsèques auront lieu dans la stricte intimité familiale, et un hommage lui sera rendu ultérieurement dès que possible. ». C’est par ce communiqué officiellement publié mardi 24 mars 2020 sur sa page Facebook que les proches de l’artiste ont rendu public la triste nouvelle.
Celui que ses fans appelaient « Papa Manu », « Le Doyen » ou « Manu » avait 86 ans et une carrière artistique très riche et archi-énorme.
Exceptionnel saxophoniste pour lequel sa réputation n’a jamais failli, il était aussi doué en tant que pianiste, vibraphoniste, joueur de marimba, de la mandoline et du balafon.
Que dire de plus du compositeur de Soul Makossa (1972), le titre qui l’a propulsé dans la cour des grands et a assis sa notoriété mondiale ? Outre ces compétences citées, il avait aussi dans ses cordes des aptitudes de chanteur, d’arrangeur et de chef d’orchestre.
Who is who ?
Sa riche carrière commence au Cameroun. Au temple protestant où sa mère est chef de chœur, il apprend la musique. En 1949, il a 15 ans lorsqu’il arrive en France pour ses études.
Après le collège à Saint-Calais, il fréquente le lycée de Chartres, où il apprend le piano. A cette époque, il découvre le jazz grâce à Francis Bebey (chanteur camerounais 1929-2001).
Années 1950. Manu Dibango découvre le saxophone alto. A Paris, il fréquente les cabarets donc le jazz. La musique comme un métier, il n’y pense pas sérieusement. Une situation gênante, le pousse à choisir in fine la « vibe » : Son échec au bac.
Depuis 1972, Manu Dibango a imposé sa réputation qui l’a suivi jusqu’à son dernier souffle.
En 1956, il s’installe à Bruxelles. C’est dans cette ville qu’il rencontre celle qui sera sa future épouse un mannequin, Marie-Josée dite « Coco ». Il fait aussi la rencontre de Joseph Kabasele alias « Grand Kallé » (1930-1983), un ténor de la rumba congolaise auteur notamment du premier tube panafricain d’Indépendance cha cha.
Ce dernier l’embauche comme saxophoniste dans son orchestre African Jazz. Avec ce groupe, Manu Dibango se retrouve en Afrique où il s’installe avec sa femme à Léopoldville (actuel Kinshasa) et ouvre son propre club, le Tam-Tam.
En 1962, il débute une carrière discographique avec des 45-tours à Léopoldville ou Bruxelles, dont le célèbre Twist à Léo (Léo pour Léopoldville), un de ses tout premiers succès.
Au terme d’un bref séjour au Cameroun où il ouvre un second Tam-Tam, le musicien retourne s’installer en France et collabore avec Dick Rivers, Nino Ferrer (il devient plus tard son chef d’orchestre), Mike Brant…sans pour autant négliger l’enregistrement de ses 45-tours. Depuis 1972, Manu Dibango a imposé sa réputation qui l’a suivi jusqu’à son dernier souffle.
1 Commentaire
Une bonne réflexion de Dr Camara qui rassure que l’espoir est permis.